L'optimisme est de retour chez les chefs d'entreprise

Interrogés au mois d'octobre par OpinionWay pour CCI France/La Tribune/ Europe1 dans le cadre de "La grande consultation", les chefs d’entreprise semblent plus confiants qu'auparavant. L’indicateur de l’optimisme, qui avait atteint son niveau le plus bas de l’année 2018 lors de la vague de septembre, est remonté à 125, soit une hausse de 26 points.
Grégoire Normand
Le niveau de confiance des dirigeants pour les 12 prochains mois est également en forte hausse, que ce soit vis-à-vis de leur entreprise (82%, +8 points), pour l’économie mondiale (57%, +19 points) ou pour l’économie française (54%, +18 points) souligne OpinionWay.
Le niveau de confiance des dirigeants pour les 12 prochains mois est également en forte hausse, que ce soit vis-à-vis de leur entreprise (82%, +8 points), pour l’économie mondiale (57%, +19 points) ou pour l’économie française (54%, +18 points) souligne OpinionWay. (Crédits : Reuters/Gonzalo Fuentes)

Le moral des chefs d'entreprise retrouve des couleurs. Selon la dernière grande consultation réalisée par OpinionWay pour CCI France, La Tribune, Europe 1, l'indicateur, qui mesure l'optimisme des patrons, a fortement rebondi au mois d'octobre passant de 99 à 125. Après avoir atteint un bas niveau à la rentrée, la confiance des entreprises revient à des niveaux proches de ceux connus en début d'année.

Alors que la croissance économique avait fortement ralenti au premier semestre, les dernières estimations de l'Insee, publiées ce mardi 30 octobre, indiquent que l'activité a rebondi à 0,4% au troisième trimestre. Ce qui reste toutefois en deçà des précédentes projections de l'institut de statistiques qui tablait sur 0,5%. Les prévisions du gouvernement, qui table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) à 1,7% pour cette année, semblent de moins en moins réalistes.

>> Lire aussi : La croissance accélère à 0,4% au troisième trimestre

Un regain dans les TPE

Par taille d'entreprise, ce sont surtout dans celles de moins de 10 salariés, les très petites entreprises (TPE), que la progression est la plus visible entre septembre et octobre. En effet, l'indicateur, qui mesure la confiance à l'égard de l'économie et l'appréciation de la situation actuelle, a grimpé de 27 points, passant de 98 à 125. Chez les entreprises comptant plus de 10 salariés, le rebond est moins prononcé, passant de 112 à 120. La confiance et l'optimisme sont les qualificatifs les plus cités, "47% des chefs d'entreprise se déclarant confiants et 46% optimistes. Ces deux indicateurs sont en hausse par rapport à la vague précédente (respectivement +7 points et +1 point)", rappelle l'institut de sondages. Ces qualificatifs sont principalement partagés par les chefs d'entreprises de plus de 10 salariés (respectivement 70% et 65%). En revanche, les résultats indiquent que les interrogés sont de plus en plus inquiets (24% contre 19% en septembre et 16% en juillet).

Par secteur, les répondants dans l'industrie et la construction sont les plus confiants (59% et 56%) contre 49% pour les services. Ils sont suivis de ceux du commerce à 36%. "Cette confiance et cet optimisme chez les chefs d'entreprises industrielles ou spécialisées dans la construction se retrouvent dans les perspectives d'embauche pour les 12 mois à venir" soulignent les auteurs du baromètre. Sur l'ensemble des dirigeants interrogés, 96% prévoient de maintenir leur nombre de salariés et 3% de l'augmenter. Dans l'industrie et la construction, les chefs d'entreprise sont plus nombreux à prévoir des embauches (respectivement 8% et 9% contre seulement 2% pour ceux du secteur des services et 1% du secteur du commerce).

Ce regain d'optimisme se retrouve également dans les perspectives des 12 prochains mois chez les chefs d'entreprise. Ils sont en effet 82% à être confiants pour les projections concernant leurs entreprises contre 74% en septembre. Concernant l'économie française et l'économie mondiale, le regain de confiance est impressionnant avec 18 points en plus pour l'activité tricolore et 19 points à l'échelle du globe alors que les tensions géopolitiques sont loin de s'apaiser.

Les chefs d'entreprise peu convaincus par le gouvernement

Le sentiment des dirigeants interrogés à l'égard du gouvernement est, en revanche, mitigé. Le budget 2019 présenté par l'exécutif à la fin du mois de septembre ne semble guère convaincre les patrons. En effet, 52% d'entre eux indiquent que les mesures budgétaires n'auront pas d'impact sur la relance des investissements, les créations d'emplois, ou encore l'amélioration de l'empreinte écologique. "Au mieux, un tiers estime qu'il permettra de relancer l'investissement (32%), 16% de créer des emplois, 8% d'éviter les dépôts de bilan et 4% d'améliorer l'empreinte écologique de la France" rappelle OpinionWay.

Interrogés sur la baisse du taux d'imposition sur les sociétés passant de 33,3% à 31%, les chefs d'entreprise sont 65% à considérer que c'est une bonne chose (52% pour leurs entreprises et seulement 30% pour l'économie française). Les transformations du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et du crédit d'impôt de taxe sur les salaires en allègements de cotisations sont plutôt bien reçues. Les interrogés sont 48% à penser que c'est une bonne chose.

> Lire aussi : La transformation du CICE en baisse de charges : une fausse bonne idée ?

La diminution de la durée des volontariats à l'international en entreprise (183 jours au lieu de 200 jours) n'est pas interprétée par les chefs d'entreprise comme une mesure favorable. Les trois quart jugent que cette mesure "n'est pas suffisante pour renforcer l'exportation depuis la France."

La réforme des retraites jugée comme prioritaire

Bien qu'ils ne montrent pas d'engouement à l'égard des mesures testées par OpinionWay, les chefs d'entreprise semblent avoir une idée claire des chantiers qu'ils jugent prioritaires. Parmi les chantiers les plus urgents, la réforme des retraites arrive en première position (96% d'entre eux estiment qu'elle est importante et 50% prioritaire), devant la réforme du système de santé (93%, dont 35% prioritaire). L'accélération de la transition écologique et la révision d'indemnisation de la transition écologique arrivent toutes les deux en troisième position à 28%. Par contre, la pénalisation des entreprises qui abusent des contrats courts arrive, en toute logique, en dernière position. Seulement 14% des interrogés jugent cette mesure prioritaire.

> Lire aussiBudget 2019 : les retraités grands perdants

Méthode : étude réalisée auprès d'un échantillon de 616 dirigeants d'entreprise La représentativité de l'échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d'activité et la taille, après stratification par région d'implantation. L'échantillon a été interrogé par téléphone du mercredi 17 au mardi 24 octobre 2018.

Grégoire Normand
Commentaires 8
à écrit le 01/11/2018 à 18:11
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"Par contre, la pénalisation des entreprises qui abusent des contrats courts arrive, en toute logique, en dernière position. Seulement 14% des interrogés jugent cette mesure prioritaire." Tout est dit.....sans commentaire

à écrit le 01/11/2018 à 17:03
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Les États Nations ne veulent pas d'Europe. Ils ont créé un bidule à Bruxelles qui fonctionne de moins en moins Tant qu'il n'y aura pas un parlement européen élu et qui sera au dessus des etats et qui votera les lois à la place de technocrates cela ne...

à écrit le 01/11/2018 à 14:50
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un chef d'entreprise est optimiste par nature sinon il ne serait pas chef d'entreprise !!! et pour le reste la conjoncture n'est qu'un aléa comme un autre, comme le temps, la fiscalité, les grèves ou autres ...

à écrit le 01/11/2018 à 9:32
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il faut mettre en place de vrai politiciens et non des financiers et chefs d entreprises qui lisent dans la boule de cristal pour leur apanage personnel

à écrit le 01/11/2018 à 9:32
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il faut mettre en place de vrai politiciens et non des financiers et chefs d entreprises qui lisent dans la boule de cristal pour leur apanage personnel

à écrit le 31/10/2018 à 21:57
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Encore un sondage bidonné comme le reste. Tout ferme, on fait les poches d français et les chefs d' entreprises qui ..délocalisent sont contents, c' est dans l' ordre des choses avec une France dans l' Ue..

à écrit le 31/10/2018 à 13:38
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Ça prouve au moins une chose : que l'Elite qui nous dirige est totalement à coté de la plaque !!

à écrit le 31/10/2018 à 10:50
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cet optimisme ne colle pas bien avec l'environnement économique actuel : ralentissement de la croissance en zone euro , pétrole cher , fiscalité française augmentée sur la production , consommation des ménages contrainte ou en baisse , construction e...

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