Le déficit public au plus bas depuis 10 ans

D'après l'Insee, le déficit public a reculé de 0,8 point l'an dernier, pour s'établir à 2,6% du PIB, à la faveur notamment d'une forte progression des rentrées fiscales, dopées par le retour de la croissance. Le déficit public se situe autour de 1% dans la zone euro.
Grégoire Normand
D'après l'Insee, la dette publique a atteint 97% du PIB fin 2017, contre 96,6% fin 2016. En valeur absolue, la dette est désormais de 2.218 milliards d'euros, soit 66 milliards de plus qu'en 2016 (2.152 milliards).
D'après l'Insee, la dette publique a atteint 97% du PIB fin 2017, contre 96,6% fin 2016. En valeur absolue, la dette est désormais de 2.218 milliards d'euros, soit 66 milliards de plus qu'en 2016 (2.152 milliards). (Crédits : Déficit public Statista)

Les comptes publics ont bénéficié de la reprise en 2017. Selon les derniers chiffres de l'Insee, la France a enregistré un déficit public plus faible que prévu à 2,6% du produit intérieur brut (PIB) au lieu des 2,9% officiellement attendus. Cette amélioration des comptes publics s'explique en grande partie par une conjoncture économique favorable qui a accéléré les recettes fiscales. Une bonne nouvelle pour l'exécutif qui traverse actuellement une période agitée par des mouvements sociaux et une contestation exacerbée dans la fonction publique et chez les cheminots.

| Lire aussi : La popularité de Macron au plus bas dans les sondages

Réduction du budget de l'État

Selon l'institut de statistiques, le retour dans le vert des comptes publics français a été permis principalement par le budget de l'État, qui s'est réduit de 1,3 milliard d'euros l'an dernier, dans un contexte de forte croissance (2%) synonyme de hausse des rentrées fiscales.

Le solde des comptes des collectivités locales s'est quant à lui dégradé de 2,2 milliards d'euros, du fait de la hausse de l'investissement (+2,9 milliards) après trois années consécutives de baisse.

Mais ce mauvais résultat a été compensé par les comptes de la Sécurité sociale, dont le déficit est passé de 7,8 milliards d'euros en 2016 à 5,1 milliards l'an dernier, soit le niveau le "plus faible" enregistré "sur les 15 dernières années", selon le ministère des Finances.

Bercy avait déjà vu se lever, début mars, le dernier obstacle empêchant un retour du déficit sous la barre des 3%, avec le feu vert d'Eurostat à un remboursement en deux temps des 10 milliards d'euros liés à l'invalidation de la taxe sur les dividendes.

Mais le résultat s'est avéré meilleur que prévu, pour une raison notamment comptable, l'Insee n'ayant choisi dans son traitement comptable de n'intégrer que partiellement le coût de la recapitalisation d'Areva (5 milliards) dans le déficit public.

Par ailleurs, l'annonce d'une telle performance doit permettre à la France de sortir du processus de déficit excessif relatif aux traités européens, en attendant les chiffres définitifs. Ce qui n'a pas manqué de faire réagir le Commissaire européen pour les affaires économiques et financières Pierre Moscovici :

"C'est une bonne nouvelle pour la France et la zone euro. Ces bons chiffres sont le résultat des efforts consentis par les Français ces dernières années. Une étape importante est franchie vers la sortie de la France de la procédure de déficit excessif. La Commission prendra sa décision en mai prochain, sur la base des chiffres 2017 et des prévisions pour 2018 et 2019."

La dette continue d'augmenter

Selon les chiffres de l'Insee, la dette des administrations publiques a atteint 2218, 4 milliards d'euros. Elle s'accroît de 65,9 milliards d'euros en 2017 après 51,3 milliards d'euros en 2016. Elle s'est élevée à 97% du PIB  contre 96,6% fin 2016.

Selon le tableau présenté par l'organisme public, les collectivités locales ont contribué à la hausse de la dette publique.

"La contribution des administrations publiques locales à la dette atteint 201,5 milliards d'euros fin 2017 contre 200,2 milliards d'euros fin 2016, soit une hausse de 1,4 milliards d'euros. Les régions et les communes s'endettent respectivement de 0,7 Milliards d'euros et de 0,5 milliards d'euros."

L'amélioration du déficit est à mettre au compte de l'État, dont le besoin de financement s'est élevé à 64,3 milliards d'euros contre 73,8 milliards en 2016, et des administrations de sécurité sociale, qui ont dégagé un excédent de 5,1 milliards d'euros, le premier depuis 2008, après un déficit de 2,2 milliards en 2016.

Une croissance favorable

Sur l'antenne de France Info ce lundi matin, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a indiqué que l'amélioration des finances publiques reposerait principalement sur le retour de la croissance. L'Insee vient d'ailleurs de confirmer ses prévisions de croissance pour 2017 à 2%. L'économiste de BNP Paribas Hélène Baudchon expliquait à la Tribune il y a quelques semaines que ce rebond de l'activité reposait sur plusieurs facteurs.

"L'investissement des entreprises et des ménages a été particulièrement dynamique en 2017 avec un petit effet des exportations". Pour les ménages, "c'est principalement un effet de rattrapage après plusieurs années de baisse [...] Un accès favorable aux crédits a également permis aux ménages d'investir plus facilement".

Du côté des entreprises, "la mesure de suramortissement (dispositif qui a pris fin en avril 2017, ndlr) et le redressement des taux de marge des entreprises ont contribué au dynamisme de l'investissement [...] Mais on se demande si ça va continuer". Elle évoque également un environnement international favorable.

| Lire aussi : La croissance révisée à 2% en 2017, du jamais-vu depuis 6 ans

Dans son projet de loi de finances 2018, le gouvernement a inscrit un déficit de 2,8% cette année, et 2,9% en 2019. Au vu du résultat de 2017, ces chiffres pourraient cependant être revus à la baisse, d'autant que la croissance 2018 s'annonce plus forte que les 1,7% actuellement prévus.

___

(*) Un graphique de notre partenaire Statista.

(Avec agences)

Grégoire Normand
Commentaires 29
à écrit le 27/03/2018 à 13:39
Signaler
Si vous étiez patron d 'une PME française, vous investiriez dans ce pays quand dans l' Ue à 1000 kms les salaires sont à 400 euros ..? Et lorsque ces pays offrent le moins disant social depuis toujours pour recueillir vos ...

à écrit le 27/03/2018 à 11:52
Signaler
Le déficit annuel s'est un peu réduit, mais la dette abyssale continue à croître. Qui peut nous faire croire que tout va bien ? Il faudrait réduire très fortement le budget de l'état et des collectivités locales pour avoir un budget annuel en excéden...

à écrit le 27/03/2018 à 11:20
Signaler
je crois que nos autorités nationales ont eu raison de ne pas vouloir réduire le déficit à tout prix, ce qui a permis une certaine croissance de se produire en 2017 en raison de la poursuite d’un contexte favorable et de la politique monétaire de la ...

le 27/03/2018 à 22:00
Signaler
on constate au contraire que ce sont les pays qui ont réduit le plus tôt leurs déficits qui ont retrouvé le plus vite le chemin de la croissance. Et bien que la France les ait réduits au train d'un sénateur cacochyme (Hollande annonçait le retour à m...

à écrit le 27/03/2018 à 10:35
Signaler
Au plus bas à -2,6% alors qu'on est probablement en haut de cycle (les comptes publics devaient donc être excédentaires)... Ce qui veut dire qu'on replongera à -6 -7% dès que la conjoncture ralentira. Et malgré un taux de prélèvement des plus élevés ...

à écrit le 27/03/2018 à 9:44
Signaler
Facile de s' arranger avec le chiffres. Compétitivité : la France, bonne dernière de la zone euro La France figure au dernier rang dans le classement Allianz Euro Monitor des pays de la zone euro. Le classement pointe bien entendu l’insuffisan...

le 27/03/2018 à 11:08
Signaler
L'€ n'est pas trop élevé. Il est très illusoire de bâtir une compétitivité seulement sur une monnaie faible et fondante (comme le faisaient l'Espagne et l'Italie avant l'€), même si c'est plus facile que de le faire par la productivité, la qualité et...

le 27/03/2018 à 13:34
Signaler
@brino-bd Il n' y a plus qu' à science pot qu' on ne détecte pas le problème de l' euro trop fort pour la France et qui ne eut se régler que par le FREXIT avant l' explosion finale ... Le Fonds monétaire internationa...

le 30/03/2018 à 11:13
Signaler
@Frexitons : il y a un autre moyen bien plus simple de régler ce problème d'écart de compétitivité franco-allemand sans bazarder l'acquis communautaire. C'est de pratiquer la dévaluation intérieure, c'est à dire de diminuer autant que nécessaire sala...

à écrit le 27/03/2018 à 8:59
Signaler
Mr le journaliste, on dit que les comptes sont verts quand un budget est excédentaire. Moins de 3% de déficit, c'est juste passé du rouge à l'orange. Pour le vert y'a encore du taf

à écrit le 26/03/2018 à 20:34
Signaler
Article incomplet, parallèlement le dette à dérapé de 66 milliards soit 97 % du PIB pas de quoi faire cocorico !!!!!!! Comme on dit : nous ne sommes rendu:

à écrit le 26/03/2018 à 20:11
Signaler
Et maintenant le grand reforme financier d'UE avec l'objective de mutualiser le vrai dette de la France.

à écrit le 26/03/2018 à 20:03
Signaler
Ce sont d'excellents résultats pour Macron,il a eu raison de tenir bon face aux couinements des retraités sur la CSG.On aurait pu mettre un peu plus de CSG et passer a 2.2% de déficit.Les sondages"off" indiquent une forte remontée pour Macron qui en...

à écrit le 26/03/2018 à 18:52
Signaler
Tout va très bien, Madame la Marquise, Tout va très bien, tout va très bien. Pourtant, il faut, il faut que l'on vous dise, On déplore un tout petit rien : Un incident, une bêtise, Les français ont la mine grise Mais, à part ça, Madame la Marq...

à écrit le 26/03/2018 à 18:20
Signaler
C'est chouette....autour de moi il n'y a que des gens heureux....😂😎

à écrit le 26/03/2018 à 17:23
Signaler
on voit que malgres la tres lourde pression fiscale a tous les niveaux un budget a l'equilibre est totalement hors de portee,il faut donc reduire les depenses de l'etat a la hache,en commencant par le plus facile,le senat par exemple,pas sur que le...

le 27/03/2018 à 9:12
Signaler
Comme si c'était le senat qui allait reflouer nos 2200milliards. Pourquoi pas arreter les depenses sociale donner sans contre partie?

à écrit le 26/03/2018 à 16:49
Signaler
Tellement en baisse notre déficit , que l'état va encore emprunter 198 milliards d'euros pour boucler le budget 2018. Des champions nos politiques.

le 26/03/2018 à 18:46
Signaler
198mds représente ce que prévoit d'emprunter l'étatsur l'année. Mais à l'intérieur de cette enveloppe il y a surtout des emprunts de court terme voir de très court terme, on dirait de trésorerie en entreprise. Donc pour connaitre le montant pour bou...

le 27/03/2018 à 16:48
Signaler
C'est vrai qu'il faut attendre, mais d'années en années, la dette augmente inexorablement, et cela ne peut que continuer. La croissance est mondiale, Macron n'y est pour rien. C'est bon à prendre mais sans diminution significative de la dépense publi...

à écrit le 26/03/2018 à 16:47
Signaler
Résultat en trompe l’oeil Du qua bonnes rentrées fiscales qui ont encore accru la pression fiscale, l’etat Dépense encore 20 % de trop, il y a urgence à engager la réforme des misssions de la puissance publique, encore une dizaine d’année pour refai...

le 26/03/2018 à 17:37
Signaler
La baisse des dépenses publiques sera compensée pas une hausse des dépenses privées. On payera moins de cotisations sociales, mais on payera sa maladie. On payera moins d’impôts mais on payera ses écoles... C'est un jeu à somme nulle, ne rêvez...

le 27/03/2018 à 11:00
Signaler
@gringo 26/03/2018 17:37 Ce que vous écrivez est faux. Dans une organisation pléthorique, on peut réduire de façon drastique le nombre de ETP d'au moins 15% (c'est le "tarif" normal d'une restructuration dans le privé) et obtenir le même résultat sa...

à écrit le 26/03/2018 à 15:10
Signaler
preuve que la pauvreté ça paie !!!!!

à écrit le 26/03/2018 à 15:09
Signaler
Chanson que l'on va entendre toutes les 3 secondes en république macronienne, au secours... Par contre que cet argent aille une nouvelle fois dans les poches des riches ça nos médias le tairont c'est sûr et certain. La fabrique à opinion.

à écrit le 26/03/2018 à 15:04
Signaler
Conclusions: - le déficit baisse en % du PIB à l'aide d'artifices comptables (Areva, remboursement surtaxation) - la dette augmente encore de € 66 Mlds plus qu'en 2016 (€ 51 Mlds) Ce n'est pas fameux. A ce rythme d'escargot, il faudra attendre e...

le 26/03/2018 à 15:41
Signaler
@ Bernardino Oui, de très nombreuses années. Pour être en deçà de 3% ça pris 10 ans et cela dans une conjoncture économique exceptionnellement favorable depuis 2010. De plus, il est pratiquement impensable d'arriver à un budget équilibré quand la...

le 26/03/2018 à 16:03
Signaler
Et la pression fiscale a augmente de 0,8 en 2017 soit 45,4 du pib donc le baratin sur le deficit c'est bien du bidon A DECHARGE la presse ne vit qu'avec les subventions !!!!!

le 27/03/2018 à 9:46
Signaler
@Roccovichi Vous lisez trop la presse subventionnée ou vous êtes un européiste compullsif ..

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.