Les seniors ont moins d'accidents du travail, mais sensiblement plus graves

Les travailleurs de plus de 50 ans ont un peu moins tendance à avoir des accidents du travail que les autres, mais ces accidents sont plus graves quand ils surviennent, selon l'Observatoire santé publié ce mardi par la Mutualité française. Elle préconise de majorer la cotisation accidents du travail/maladies professionnelles dans les entreprises présentant un taux de sinistralité élevé.
La durée des arrêts de travail après un accident a tendance à être plus élevée pour les salariés les plus âgés, avec un ratio de 86,9 jours par accident pour les 50 à 59 ans, contre 79 jours pour les 40 à 49 ans, et 44,2 pour les 20 à 29 ans.
La durée des arrêts de travail après un accident a tendance à être plus élevée pour les salariés les plus âgés, avec un ratio de 86,9 jours par accident pour les 50 à 59 ans, contre 79 jours pour les 40 à 49 ans, et 44,2 pour les 20 à 29 ans. (Crédits : DR)

Une bonne nouvelle pour les travailleurs de plus de 50 ans, selon l'Observatoire santé public de la Mutualité française : « Le nombre d'accidents du travail diminue avec l'âge ». Les accidents du travail des plus de 50 ans représentent en effet 25% des accidents du travail totaux, alors que ces travailleurs seniors représentent 29% des salariés.

Lire aussi26% des travailleurs déclarent avoir été victime d'un accident du travail pendant leur carrière

La mauvaise nouvelle : lorsque ces accidents surviennent, ils sont plus graves. Les salariés de plus de 50 ans sont ainsi sur-représentés dans les incapacités permanentes ou les décès, puisque dans 41% des incapacités permanentes et 58% des décès liés à un accident du travail, la victime a plus de 50 ans.

Les arrêts maladies augmentent nettement avec l'âge

De même, la durée des arrêts de travail après un accident a tendance à être plus élevée pour les salariés les plus âgés, avec un ratio de 86,9 jours par accident pour les 50 à 59 ans, contre 79 jours pour les 40 à 49 ans, et 44,2 pour les 20 à 29 ans. D'une manière générale, les arrêts maladie augmentent nettement avec l'âge, rappelle également la Mutualité. Alors que la durée moyenne d'un arrêt maladie en France est de 35 jours pour l'ensemble des salariés, elle passe à 75 jours pour les salariés de plus de 60 ans.

La Mutualité appelle à élargir l'accès au départ anticipé en retraite

L'Observatoire santé de la Mutualité ajoutent un certain nombre de précisions : « 49% des actifs indiquent consciemment avoir déjà rencontré des problèmes de santé au travail, dont 24% à plusieurs reprises », souligne la Mutualité, qui appelle en particulier à renforcer les efforts de prévention dans les entreprises. Elle propose également de majorer la cotisation accidents du travail/maladies professionnelles dans les entreprises présentant un taux de sinistralité élevé.

Il faut aussi « limiter l'usure professionnelle » en « élargissant l'accès au départ anticipé en retraite pour incapacité permanente liée à l'usure professionnelle », estime-t-elle.

La Mutualité propose aussi de rétablir les critères de « postures pénibles », « charges lourdes », « vibrations mécaniques », et « agents chimiques dangereux », dans la prise en compte de la pénibilité d'une profession.

Des élus socialistes proposent de placer la pénibilité au cœur de la réforme des retraites

Des élus socialistes, dont le premier secrétaire délégué Nicolas Mayer-Rossignol et la maire de Paris Anne Hidalgo, proposent dans une tribune publiée par le Monde « d'abandonner » le « couperet » du recul de l'âge légal, au profit « d'une modulation large de la durée de cotisations », basée sur la pénibilité.

« Si nous accédions demain au pouvoir, ferions-nous vraiment les 60 ans, 40 annuités de cotisation pour tous ? Voilà moins un horizon qu'une illusion », affirment les signataires. « Pourquoi s'arc-bouter sur le couperet brutal du recul de l'âge légal, sans doute la mesure la plus injuste qui soit ? Nous proposons de l'abandonner au profit d'une modulation large de la durée de cotisations, en fonction de la pénibilité des métiers », expliquent-ils, sans plus de précisions.

Cela permettrait, selon eux, à « ceux qui ont connu des carrières longues ou effectué des métiers difficiles de partir à la retraite plus tôt pendant que les autres pourraient, s'ils le souhaitent, partir bien plus tard ».

Ils proposent pour cela de réintégrer les critères de pénibilité « supprimés sous le premier quinquennat Macron et d'en ajouter de nouveaux », issus de métiers dont « la pénibilité est généralement « invisibilisée », notamment dans le domaine du soin, de l'hôpital public, du médico-social, des EHPAD, de l'éducation...

 (Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 21/02/2023 à 18:47
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"58% des décès liés à un accident du travail, la victime a plus de 50 ans." Ça va surement grimper avec la réforme des retraites à 64 ans.

à écrit le 21/02/2023 à 17:02
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Tout ça alors qu'on s'éclatait tellement en prenant sa retraite à 60 ans. C'est trop injuste !

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