Municipales : le "pacte du pouvoir de vivre" entre en campagne et interpelle Bercy

A onze jours du premier tour, le "pacte du pouvoir de vivre", qui réunit cinquante-cinq organisations, syndicats, fondations et mutuelles, s'invite dans la campagne électorale avec dix propositions écologiques et sociales.
César Armand

Développer des alternatives à la voiture individuelle, réduire de 50% l'utilisation des pesticides de synthèse, garantir des cantines bio et locales, mettre en place un plan de rénovation thermique des bâtiments, poser un moratoire sur les grandes surfaces commerciales ou logistiques, offrir des réponses d'hébergement, de santé et d'éducation aux migrants et réfugiés, garantir l'accès à la santé pour tous, réguler le marché du logement, se donner pour objectif zéro sans-abri, allouer 10% des budgets communaux à la démocratie participative... Cette foisonnante liste d'idées "écologiques et sociales", c'est le programme du "pacte du pouvoir de vivre", l'alliance de cinquante-cinq ONG, syndicats, fondations et mutuelles, née le 5 mars 2019 sous l'impulsion, notamment, de Laurent Berger (CFDT) et de Nicolas Hulot.

Des objectifs en concordance avec les compétences des maires

Dès le lendemain du grand débat national, ses représentants avaient en effet présenté 66 propositions pour "répondre à l'urgence sociale et écologique de notre pays". Puis, à la suite du discours de politique générale du Premier ministre en juin dernier, ils lui avaient adressé huit "mesures d'urgence", avant d'élaborer, cet automne, un "budget écologique et social" à la veille du vote du projet de loi de finances 2020.

A onze jours du premier tour des élections municipales, il s'agit désormais de "confronter cela aux territoires", explique à La Tribune Christophe Robert, délégué général de la fondation Abbé Pierre et "membre actif" de la méta-association. "Pour que ces propositions se traduisent localement, il faut des objectifs, des moyens, et surtout les mettre en concordance avec les compétences des maires", insiste-t-il.

En parallèle, le "pacte du pouvoir de vivre" a été accueilli, le 27 août, à Matignon par Edouard Philippe et ses ministres de la Santé (Agnès Buzyn à l'époque), de la Transition écologique et solidaire (Elisabeth Borne), de la Ville et du Logement (Julien Denormandie), du Travail (Muriel Pénicaud) et de l'Industrie (Agnès Pannier-Runacher).

Changement de ton à Matignon mais pas à Bercy

"Quand il nous reçoit, le ton change. Il nous dit : "Vous allez travailler avec chacun des ministres sur la loi autonomie, sur la rénovation thermique, sur les maisons France Service...", raconte Christophe Robert, mais, malgré cette bonne volonté affichée par le chef de gouvernement, ni le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire ni le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin ne les auraient encore reçus à Bercy.

 "Cela nous pose un énorme problème ! Pour changer d'échelle, apporter les bonnes réponses à ces enjeux et accompagner les secteurs économiques en transition, il va falloir actionner différents leviers dont le levier financier", regrette Christophe Robert qui cite les secteurs de l'aéronautique, de l'agriculture et du bâtiment. "Cela ne peut pas se faire en deux jours ni en cinq ans sans une implication forte de Bercy", insiste-t-il.

En revanche, la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales Jacqueline Gourault les a bel et bien rencontrés. Objectif : nourrir le projet de loi sur la différenciation, la décentralisation et la déconcentration qu'elle prépare, selon les sources, pour l'été ou le début de l'année 2021.

Lire aussi : Logement, transport, transition écologique : la décentralisation selon l'exécutif

César Armand
Commentaire 1
à écrit le 05/03/2020 à 9:06
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"réduire de 50% l'utilisation des pesticides de synthèse" Le plus difficile en UE héritière de la barbarie nazi.

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