Poussé par l'embargo sur le pétrole russe et la forte demande américaine, le prix de l'essence dépasse à nouveau les deux euros

Alors que le gouvernement français a annoncé le prolongement de la ristourne sur le prix à la pompe jusqu'en août, les prix des carburants routiers dépassaient la barre des deux euros la semaine dernière. En cause, l'embargo approuvé par l'Union européenne sur le pétrole russe et la saison des départs en vacances qui approche aux Etats-Unis, poussant les Américains à acheter davantage d'essence.
La semaine dernière, le super sans plomb 95 a ainsi atteint 2,1012 euros le litre en moyenne.
La semaine dernière, le super sans plomb 95 a ainsi atteint 2,1012 euros le litre en moyenne. (Crédits : ERIC GAILLARD)

C'est de nouveau la stupeur à la pompe à essence et les consommateurs auront bien besoin de la ristourne allant jusqu'à 18 centimes par litre de carburant. Mise en place par le gouvernement le 1er avril dernier, elle sera prolongée en août, alors qu'elle devait initialement s'arrêter fin juillet. Mais cela risque d'être bien insuffisant alors que les prix de l'essence atteignent à nouveau des sommets.

Les prix des carburants routiers vendus en France sont, en effet, repassés au-dessus de la barre des deux euros la semaine dernière. Le super sans plomb 95 a ainsi atteint 2,1012 euros le litre en moyenne et le sans plomb 95-E10 a grimpé à 2,0660 euros, selon des chiffres du ministère de la Transition écologique arrêtés vendredi et publiés ce mardi. Ces deux types de carburants n'avaient pas dépassé les 2 euros, en moyenne, depuis le mois de mars. Le gazole a fortement progressé, mais est resté sous ce seuil symbolique, à 1,9615 euro le litre. Ce n'est pas la première fois que l'essence franchit le seuil des deux euros. Ce record avait été atteint pour la première fois mi-mars à 2,0286 euros le litre.

Lire aussi : Carburants durables : la carte maîtresse d'Air France pour décarboner ses vols

L'embargo sur le pétrole russe pèse sur les prix

En cause, la guerre en Ukraine et les sanctions économiques prises à l'égard de la Russie par les occidentaux. L'Union européenne a adopté début juin un sixième paquet de mesures afin de tarir le financement de la guerre livrée par Moscou à l'Ukraine et qui comprend un embargo sur le pétrole russe. L'accord trouvé par les Vingt-Sept prévoit un arrêt progressif des importations de pétrole russe transporté par bateau, soit les 2/3 des achats européens. Le tiers restant correspond aux exemptions obtenues notamment par la Hongrie qui pourra continuer d'acheminer du pétrole russe par l'oléoduc de Droujba. La Slovaquie et la République tchèque vont, elles aussi, continuer à en profiter, ainsi que l'Allemagne et la Pologne, qui se sont par ailleurs engagées de leur côté à cesser leurs importations par cet oléoduc d'ici à fin 2022. L'entrée en vigueur de cet embargo a donc eu pour effet de provoquer une nouvelle poussée des prix du pétrole qui étaient proches de 120 dollars le baril mardi.

Les Américains stockent pour l'été

Si le contexte de guerre en Europe figure bien sûr au premier rang des facteurs qui expliquent cette nouvelle hausse, ce n'est pas la seule raison, en particulier concernant le sans plomb. Le prix de ce dernier obéit aussi à des facteurs saisonniers. Car c'est bientôt la « driving season » aux Etats-Unis, la saison estivale marquée par de grands déplacements en voiture. « Depuis le mois de mai, les acteurs américains achètent davantage de sans plomb (le carburant le plus consommé aux Etats-Unis, ndlr) pour être capables d'approvisionner, de fournir la demande supplémentaire et cela a un impact par ricochet sur les prix en Europe », expliquait la semaine dernière à l'AFP Olivier Gantois, président de l'Ufip Énergies et Mobilités, qui regroupe les grands groupes pétroliers en France.

 (Avec AFP)

Commentaires 14
à écrit le 16/06/2022 à 9:58
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L'économie va probablement entrer officiellement en récession. En effet, la croissance potentielle de l'économie occidentale se situe autour de moins 3 % compte tenu de la guerre, de la raréfaction des matières premières, des tensions logistiques,...

à écrit le 08/06/2022 à 22:10
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Je me félicite d'être passé à l'électrique !!! Marre de me faire plumer à chaque plein pour engraisser les producteurs de pétrole ET l'état !!!! Vive l'électrique..... C'est juste jouissif de passer devant une pompe à fric, pardon, une pompe à essen...

le 20/06/2022 à 14:01
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la technique des dealers, les premieres doses semblent pas chers....aprés le gogo est saigné.

à écrit le 08/06/2022 à 20:41
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On ne parle pas beaucoup du racket de l'Etat qui perçoit 60 % de taxes sur le carburant. Quand le carburant augmente de 80 cts, il perçoit pas loin de 50 cts par litre en plus. Les aumônes à 18 cts sont hypocrites

à écrit le 08/06/2022 à 18:09
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Bonjour A l origine il était prévu que l embargo sur le pétrole Russe affaiblisse la Russie et non les Français entre autres. Qu ils arrêtent de réfléchir sur des sanctions, car pour le moment C est loin d être efficace....

le 13/06/2022 à 23:02
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C'est parce que vous avez cru Bruno Lemaire et la plupart de nos médiasmenteurs sur parole!

à écrit le 08/06/2022 à 17:17
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Je croyais que les américains devait compenser le pétrole russe,et l'on voit qu'ils en ont pas assez pour eux,les augmentations profite à qui?,qui subit les l'augmentation des prix les européens, après vue que certains pays achète le pétrole russe no...

à écrit le 08/06/2022 à 13:54
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A la Bourse, il est d'usage de dire que "les arbres ne montent pas jusqu'au ciel". Notre société, basée sur le pétrole est les transports ne montera pas jusqu'au ciel, c'est désormais certain. Alors on peut bien sauter sur son fauteuil ou se lamente...

à écrit le 08/06/2022 à 13:54
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A la Bourse, il est d'usage de dire que "les arbres ne montent pas jusqu'au ciel". Notre société, basée sur le pétrole est les transports ne montera pas jusqu'au ciel, c'est désormais certain. Alors on peut bien sauter sur son fauteuil ou se lamente...

à écrit le 08/06/2022 à 13:20
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Et le fioul domestique ? Les gens qui paie des impôts n'auront toujours droit à rien, et leurs impôts serviront à aider ceux qui n'en paient pas, comme d'habitude ? Quant à la ristourne sur les carburants, elle ne coute pas un centime à l'Etat. La T...

le 08/06/2022 à 15:56
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Dans un état avec un déficit chronique annuel de près de 100 MILLIARDS d'euros, toute perte de recettes creuse le déficit qui lui, s'additionne à la dette qui frise les 3000 MILLIARD d'euros et dont le coût des intérêts augmentera les impôts de demai...

à écrit le 08/06/2022 à 9:17
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"En cause, l'embargo approuvé par l'Union européenne", donc Macron, la ristourne à la pompe, c'est juste pour acheter la paix sociale, mais quand ça va s'arrêter, il faudra bien payer la facture.

à écrit le 08/06/2022 à 9:10
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La Tribune pourrait-elle faire un article sur l'efficacité de l'embargo européen sur le pétrole russe? Si les prix explosent à causse de ça, Poutine continuera de gagner de l'argent. Il vendra certes moins de quantités mais plus cher qu'avant la guer...

le 08/06/2022 à 10:59
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@Louis ......Moins de quantité. ...pas sur.Si l'Europe n'achète plus,elle sera remplacée par la Chine,l 'Inde et d'autres.Mais les dindons seront toujours les mêmes ,c'est à dire vous,moi et nos semblables.

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