Emmanuel Macron veut absolument montrer qu'il fait de la lutte contre les retards de paiement une de ses priorités. Le ministre de l'Economie a profité de l'ouverture des négociations commerciales annuelles en France entre industriels et distributeurs pour fustiger des actes qui "gangrènent notre économie", rapporte Reuters, mercredi 7 octobre.
"Le retard en termes de délais de paiement fait que ce sont les PME qui aujourd'hui, dans notre pays, sont les premières banques des grands groupes. C'est ce qui explique que trop souvent, des défaillances d'entreprise surviennent alors que les fondamentaux économiques sont encore bons. [...] Il y a un rapport de forces qui n'est pas équilibré."
Il a fait savoir qu'il donnerait publiquement les noms des principales entreprises sanctionnées, d'ici la fin de l'année. Et ce pour les inciter à davantage de rigueur.
"Il n'y a qu'une chose qui permet d'avancer, c'est la transparence. Si on considère que tout peut se régler derrière les rideaux, là où le plus fort reprend ses droits sur le plus faible, c'est terminé."
Les retards de paiement au plus haut
L'intervention d'Emmanuel Macron survient alors que, selon une étude d'Altares, les retards de paiement sont au plus haut depuis 10 ans, à 3,87 milliards d'euros fin juillet. Soit une hausse de 11,7 % sur un an.
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Un paiement différé est souvent synonyme de très grandes difficultés pour les entreprises qui le subissent. Selon le médiateur national des relations inter-entreprises Pierre Pelouzet, "25% des faillites sont liées à des retards de paiement" dans les très petites entreprises.