Un rebond du PIB plus fort qu'attendu au troisième trimestre...avant le reconfinement

Le PIB français a rebondi de 18,2% au troisième trimestre. Mais cette reprise est en trompe l'oeil et, surtout, avec le reconfinement, elle sera de courte durée. Le gouvernement s'attend désormais à une récession de -11% pour l'année 2020. Ce qui reste d'ailleurs une prévision "modérée", précise Bruno Le Maire.
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

Une reprise fauchée dans son élan. L'économie française a certes fortement rebondi au troisième trimestre, avec un PIB à +18,2%, après l'écroulement dû au confinement au printemps, selon une première estimation publiée par l'Insee vendredi. Mais ce scénario de redémarrage des moteurs de l'économie risque de s'assombrir avec le début du deuxième confinement décidé par le gouvernement ce vendredi 30 octobre.

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Cette reprise au troisième trimestre est toutefois en trompe l'oeil. Car cette croissance du PIB l reste "nettement en dessous de son niveau d'avant-crise" : il est en retrait de 4,3% par rapport au troisième trimestre 2019, précise l'Institut national de la statistique.

Le plus probable est donc de voir les efforts de la reprise balayés avec le reconfinement, qui laisse la possibilité de travailler, mais qui stoppe néanmoins toutes perspectives pour de nombreux secteurs (dont les indépendants, les transports, l'hôtellerie et restauration, la culture, l'événementiel)

Sur l'année, le scénario de la récession est d'ailleurs alourdi. Le gouvernement s'attend désormais à une contraction du produit intérieur brut (PIB) de 11% en 2020, contre -10% prévu jusqu'ici, du fait du reconfinement.

"C'est une révision qui est modérée, justement parce que nous avons eu un troisième trimestre très fort, qui traduit une chose simple: la capacité de rebond de l'économie française est considérable", a expliqué le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur France Inter.

Les "effets de rattrapage" seront-ils aussi vigoureux après le reconfinement ?

Au troisième trimestre, le rebond est d'abord porté par la consommation des ménages, en hausse de 17,3%, en particulier pour les biens. Cela concerne principalement des "effets de rattrapage" après le confinement. Et elle reste toutefois inférieure de 2,1% à son niveau d'avant-crise, les achats de services étant eux toujours à la peine.

Autre effet de rattrapage, la consommation des administrations publiques, en nette progression, qui a rattrapé son niveau d'avant-crise. Le rebond de l'investissement (+23,3%) n'a pas encore permis de combler l'écart par rapport au troisième trimestre 2019, détaille l'Insee.

Du côté de la production de biens et services, là encore, le troisième trimestre signe une nette reprise (+17,6%), le retour à la normale étant quasi atteint dans les services non marchands, tandis que les productions de biens et de services marchands restent en retrait.

Enfin, le commerce extérieur contribue positivement à l'évolution du PIB sur le trimestre, avec une forte hausse des exportations (+23,2%), même si elles n'ont pas retrouvé leur niveau d'avant-crise. "Les secteurs porteurs pour les exportations françaises (aéronautique, tourisme international, etc.) sont particulièrement atteints par la crise", souligne l'Insee.

Le confinement avait fait s'écrouler l'économie française, avec une chute du PIB revue à 13,7% au deuxième trimestre (contre -13,8% estimé jusqu'ici).

Face à cette aggravation, le gouvernement a annoncé un renforcement des mesures de soutien aux entreprises, pour un coût estimé de 15 milliards d'euros pour un mois de confinement.

Lire aussi : Reconfinement : les mesures de soutien à l'économie sont renforcées

Commentaires 2
à écrit le 30/10/2020 à 9:32
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Décidément le pouvoir en place va de surprise en surprise, êtes vous sûr qu'il ne tire pas les cartes pour gouverner? C'est le doute et la confusion qui prévale!

le 30/10/2020 à 12:08
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Vous avez raison : tout ce qui arrive favorise et conforte LREM/modem et son chef dans la mise en oeuvre en force de son projet politique ultralibéral et de soumission à l'Allemagne et à l'UE, malheureusement. Ça s'appelle diviser pour régner, et ça...

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