Une loi sur l'attractivité financière en vue pour attirer les capitaux étrangers en France

A l'occasion de ses vœux devant les acteurs économiques ce lundi 8 janvier, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie a évoqué sa volonté de lancer une loi pour attirer les investisseurs étrangers à choisir la place parisienne. Prévu pour le printemps, ce texte a pour vocation de permettre à la France de tirer son épingle du jeu et de se démarquer en attirant les capitaux étrangers les plus importants.
Fanny Guinochet
Bruno Le Maire : « Nous sommes devenus la nation la plus attractive pour les investissements en Europe. Nous avons su tirer le plein parti du Brexit, et attirer à Paris, les plus grands établissements financiers de la planète ».
Bruno Le Maire : « Nous sommes devenus la nation la plus attractive pour les investissements en Europe. Nous avons su tirer le plein parti du Brexit, et attirer à Paris, les plus grands établissements financiers de la planète ». (Crédits : Reuters)

Alors que la salle était pleine, à Bercy, en ce lundi 8 janvier, il a fallu d'un bref passage, au milieu des pronostics sur l'inflation, la fin du quoi qu'il en coûte, et le niveau des salaires, pour attirer l'attention des grands patrons. « Nous sommes devenus la nation la plus attractive pour les investissements en Europe. Nous avons su tirer le plein parti du Brexit, et attirer à Paris, les plus grands établissements financiers de la planète », a déclaré Bruno Le Maire. Ainsi, après le Brexit, Paris a, par exemple, conquis près de 5.500 emplois du secteur financier. Et le ministre de l'Economie d'ajouter : « pour conforter cette place, une loi sur l'attractivité financière de la France sera présentée au Parlement au printemps prochain. »

Un contenu encore flou

Pour l'instant, Bercy a fourni peu d'éléments sur ce que pourrait contenir ce texte. Mais, selon l'entourage du ministre, il y a urgence à aller un cran plus loin en matière d'accueil des banques, mais aussi des fonds d'investissement etc. Car les besoins de financement de l'économie sont très importants pour la transition écologique, le numérique, l'intelligence artificielle etc... Et contrairement aux Etats-Unis, où le marché financier est bien intégré, ce n'est pas le cas en Europe où il est encore très difficile de mobiliser des capitaux et des financements privés.

Des capitaux privés qui ne demandent qu'à venir en France si l'on en croit Bercy. En effet, en décembre, Bruno Le Maire s'est rendu à New York vanter la place financière de l'Hexagone. Après avoir mené une opération de séduction en rencontrant des investisseurs américains, comme Larry Fink, le PDG de Black Rock, principal gestionnaire d'actifs au monde, ou avec Brian Moynihan, le PDG de Bank of America, il s'était montré très satisfait, jugeant son voyage de « réussite ».

Face à la concurrence de Luxembourg, des Pays-Bas, ou de l'Irlande, le locataire de Bercy était convaincu du potentiel des atouts tricolores :  une politique économique stable, un environnement fiscal avantageux, une main-d'œuvre qualifiée, des infrastructures solides etc...

A tel point que d'autres voyages pour jouer les VRP de la finance sont prévus : cette année, Bruno Le Maire envisage ainsi de se rendre au Moyen -Orient, ou encore en Amérique latine.

Miser sur l'union des marchés de capitaux en Europe

Aussi, Bruno Le Maire entend-t-il conforter la place de Paris tout en allant plus loin dans l'union des marchés des capitaux, qui devient selon Bercy, une priorité pour assurer la souveraineté financière de l'Europe. Pour ce faire, le ministre a d'ailleurs chargé Christian Noyer, le gouverneur honoraire de la banque de France d'une mission sur le sujet.

Bruno Le Maire se situe dans la lignée des positions de Christine Lagarde, la présidente de la banque centrale européenne, qui estime que notre cadre actuel européen pour financer les investissements n'est pas suffisant. Et la dirigeante française de prôner la nécessité d'un superviseur unique et commun.

Reste que pour l'heure, l'Europe échoue à unir ses marchés de capitaux. Ce chantier lancé il y a près de dix ans, suite à la crise de la zone euro, pour réduire la dépendance des entreprises européennes au financement bancaire, patine. Face à la montée des tensions géopolitiques, cette union est toutefois, selon plusieurs dirigeants européens, devenue une nécessité.

Fanny Guinochet
Commentaires 4
à écrit le 09/01/2024 à 11:19
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C'est maintenant que cela se réveille....! Une fois mise a mal toute l'infrastructure qui faisait la compétitivité de nos territoires ! Champion..; dans les promesses ! ;-)

à écrit le 09/01/2024 à 8:17
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Pour faire plaisir aux allemands.

à écrit le 08/01/2024 à 23:31
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Vendre la france au plus offrant, c'est leur principal soucis. Peut importe si ces "investisseurs" (colonisateurs) dilapident notre patrimoine intellectuel pour lequel nous avons fournis tant d'effort pour le construire.

à écrit le 08/01/2024 à 22:32
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Et une loi de plus! Et un avis du Conseil d'Etat plus une promenade au Conseil Constitutionnel!quelques navettes entre les deux chambres du parlement. Je suggère un chemin plus court: détricoter l'amas de textes qui a abouti à la situation présente.

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