Baisser les prix, les prescriptions ou les remboursements des médicaments : la Sécu à la recherche d'économies

Le gouvernement « étudie l'ensemble des leviers » pour faire des économies sur les médicaments dans le cadre du budget 2024 de la Sécurité sociale, a indiqué son directeur. Parmi les pistes évoquées par Franck von Lennep : la baisse des prix, des volumes de prescription ou encore la hausse des franchises médicales. Seule certitude a priori : la baisse du taux de remboursement serait exclue.
Actée mi-juin pour les soins dentaires, la baisse du taux de remboursement des médicaments n'est pas à l'ordre du jour selon le directeur de la Sécurité sociale.
Actée mi-juin pour les soins dentaires, la baisse du taux de remboursement des médicaments n'est pas à l'ordre du jour selon le directeur de la Sécurité sociale. (Crédits : Wikimedia Commons)

Le prochain budget de la Sécurité sociale ne sera présenté que fin septembre, mais le gouvernement prépare déjà les esprits à la cure de rigueur à venir. La semaine dernière, le ministre de l'Économie en a même fait le « premier axe » de son plan pour réduire le déficit public, appelant à être « plus strict sur les dépenses de santé, en particulier de médicaments ».

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Faute de préciser comment, Bruno Le Maire a relancé les spéculations sur une possible hausse des franchises médicales à la charge des malades. Mais plusieurs options sont sur la table et « on étudie l'ensemble des leviers », a fait savoir le directeur de la Sécu, Franck von Lennep, lors d'une rencontre avec l'Association des journalistes de l'information sociale ce mardi.

« On aura des propositions sur les prix », a précisé Franck von Lennep, sans ignorer les « revendications importantes des industriels » qui réclament au contraire des hausses de tarifs.

Un autre front pourrait s'ouvrir avec les médecins, la Sécu souhaitant également s'attaquer aux « volumes » des prescriptions. « Un médecin qui prescrit a la main sur des dépenses publiques très élevées », a souligné le directeur de la Sécurité sociale, évoquant la possibilité pour l'Assurance maladie de recourir à « davantage d'accords préalables » mais aussi d' « incitations » financières.

La hausse des franchises étudiée

La mise à contribution des assurés, via une hausse des franchises est aussi une hypothèse. « Ce n'est pas forcément une mauvaise politique publique que les gens aient conscience de ce que coûtent les médicaments », a estimé Franck von Lennep. Bruno Le Maire s'est déjà exprimé sur ce sujet, jugeant que la « quasi-gratuité » des médicaments « conduit à déresponsabiliser le patient ».

Créées en 2008, les franchises médicales n'ont pas bougé depuis. Elles s'élèvent à 50 centimes par boîte de médicaments et par acte paramédical (infirmier, kiné), 2 euros par transport sanitaire (ambulances, taxis), avec un plafond de 50 euros par an. L'enjeu se chiffre là aussi en centaines de millions d'euros, mais « ce n'est pas la seule solution pour responsabiliser les acteurs », nuance Bercy, conscient du coût politique potentiel d'une hausse des franchises qui ne pourrait pas être transféré aux mutuelles.

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La Sécu compte par ailleurs sur des gisements moins conflictuels, comme le développement des médicaments biosimilaires, qui représentent « plusieurs centaines de millions d'euros d'économies potentielles à moyen terme ».

Une baisse du taux de remboursement exclue

Une baisse du taux de remboursement est en revanche exclue. « Il n'y a pas d'autre mesure à ce titre prévue en 2024 », a affirmé Franck von Lennep. Car le gouvernement l'a actée mi-juin pour les soins dentaires. Le remboursement par la Sécu passera de 70% à 60% au 1er octobre, la part des complémentaires santé augmentant dans la même proportion, pour un montant de 500 millions d'euros en année pleine.

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Le gouvernement a justifié ce choix par un « renforcement de la prévention » dans le cadre des discussions en cours entre l'Assurance maladie et les dentistes. Les complémentaires ont regretté cette décision qu'elles qualifient d' « approche comptable et de court terme ».

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 29/06/2023 à 19:53
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Bonjour, Avant toute Choses , pour les Renouvellement des ordonnance automatique, la consultation ne me semblent nullement importantes... ( 25 euros donner pour rien) . Ensuire , je constate que certains personnes profite énormément des des sys...

à écrit le 28/06/2023 à 17:59
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un renouvellement n'est pas toujours la copie conforme du precedent traitement il y a parfois des ajustements ou des controles a effectuer un diabetique devra etre suivi et ajuste si besoin un insuffisant renal devra etre controle sur sa creat...

à écrit le 28/06/2023 à 16:46
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On ne baisse pas les remboursements mais on augmente les franchises .... résultat les remboursements baissent et les primes des complémentaires santé augmentent et cerise sur le gâteau les ressources de la sécu augmentent du fait que dans les primes...

à écrit le 28/06/2023 à 11:43
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Les renouvellements d'ordonnances devraient se faire via un service internet et s'il y a un doute on consulte plutôt que de 95% du temps consulter pour avoir le même menu cela engorge les cabinets généralistes engorgeant ainsi tout la chaine de la fi...

à écrit le 28/06/2023 à 9:51
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On pourrait commencer par s'occuper du parcours de soins . Par exemple , des médecins qui vous baladent de spécialistes en spécialistes avec à chaque fois des examens à la clef. IRM , Scanner etc... Par exemple , vous passez un IRM , le radiologue ne...

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