Céréales ukrainiennes : l'UE veut lever les restrictions d'importations, la Pologne et la Hongrie refusent

La Commission européenne a annoncé la fin des restrictions d'importations de céréales ukrainiennes dans l'UE, sans parvenir à faire plier Varsovie et Budapest. La Pologne et la Hongrie les maintiennent pour protéger leurs agriculteurs et leurs marchés nationaux de l'afflux de céréales ukrainiennes.
« La Hongrie va fermer ses frontières à 24 produits ukrainiens », donc bien davantage que les quatre actuellement concernés, afin de « protéger les intérêts de nos agriculteurs », a déclaré le ministre hongrois de l'Agriculture Istvan Nagy.
« La Hongrie va fermer ses frontières à 24 produits ukrainiens », donc bien davantage que les quatre actuellement concernés, afin de « protéger les intérêts de nos agriculteurs », a déclaré le ministre hongrois de l'Agriculture Istvan Nagy. (Crédits : Reuters)

Le bras de fer n'est pas terminé entre Bruxelles et les pays agricoles de l'est de l'Union européenne. La Commission européenne a annoncé vendredi mettre fin à l'interdiction imposée par cinq Etats de l'UE (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) sur l'importation de céréales ukrainiennes, en échange d'un engagement de Kiev à prendre des mesures pour maîtriser l'afflux de grains dans les pays riverains. Dans le même temps, la Pologne et la Hongrie ont déclaré maintenir de façon unilatérale leur interdiction sur l'importation de céréales ukrainiennes.

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« La Hongrie va fermer ses frontières à 24 produits ukrainiens », donc bien davantage que les quatre actuellement concernés, afin de « protéger les intérêts de nos agriculteurs », a déclaré le ministre hongrois de l'Agriculture Istvan Nagy. En Pologne, le gouvernement de droite en fait « une question fondamentale ». « Nous défendrons sans aucun doute les intérêts des agriculteurs polonais », a déclaré le Premier ministre Mateusz Morawiecki, dont le parti Droit et Justice bénéficie d'un fort soutien dans les régions agricoles.

Kiev menace de saisir l'OMC

« Si les décisions de nos voisins violent le droit de l'UE, l'Ukraine réagira de manière civilisée », a prévenu Volodymyr Zelensky. Kiev menace de saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour exiger une compensation. Bruxelles avait conclu fin avril avec cinq Etats membres (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) un accord leur permettant de bloquer sur leur sol la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens afin de protéger leurs agriculteurs, à condition qu'ils n'empêchent pas le transit vers d'autres pays.

En effet, après la levée des droits de douane de l'UE en mai 2022, Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie et Roumanie avaient vu affluer les céréales à prix bradé venues d'Ukraine, mais bloquées sur leur sol du fait de problèmes logistiques.

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Plusieurs nations avaient unilatéralement interdit l'importation pour endiguer la saturation de leurs silos et l'effondrement des prix locaux, des restrictions que Bruxelles avait ensuite formellement autorisées puis prolongées jusqu'au 15 septembre - au grand dam de Kiev. « En conséquence, les mesures existantes expireront aujourd'hui », a déclaré ce vendredi la Commission européenne. Soucieuse de donner des gages aux pays de l'Est, l'exécutif européen précise qu'en contrepartie, Kiev s'engage à prendre des mesures pour contrôler l'afflux de céréales.

Commentaires 6
à écrit le 18/09/2023 à 13:39
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"La Commission européenne a annoncé vendredi mettre fin à l'interdiction imposée par cinq États de l'UE (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie)" L’Ukraine exporte des céréales via la Croatie, via le port croate de Rijeka depuis mai 2022,...

à écrit le 16/09/2023 à 12:56
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1. les engagements de Kiev ne valent rien, ils sont en guerre et la corruption fait rage 2. l'UE favorise l'achat bradé des céréales par l'UE pour les revendent à prix soit aux consommateurs soit aux pays pauvres. 3. la solidarité s'arrête au porte...

à écrit le 16/09/2023 à 9:21
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"En Pologne, le gouvernement de droite en fait « une question fondamentale ». « Nous défendrons sans aucun doute les intérêts des agriculteurs polonais »" Et nous , il en pense quoi notre gouvernement de la protection de nos agriculteurs ?

le 16/09/2023 à 10:10
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"... nos agriculteurs ? " Réponse: La France est la première bénéficiaire de la PAC politique agricole commune !!!

le 16/09/2023 à 10:23
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@Idx Oui,je sais ,je l'ai déjà mis ici ,merci .J’évoquais juste la lever des restrictions d'importations et j'aurai aimer connaitre la position du gouvernement français sur ce sujet ce que l'article ne précise pas..

à écrit le 16/09/2023 à 9:21
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Sauver les céréaliers "ukrainiens" ou plus exactement les multinationales US (Cargill-Du Pont- Monsanto) qui louent et exploitent une partie des terres agricoles ukrainiennes (!) et "en même temps" en tuant nos céréaliers c'est le choix de l'UE (enfi...

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