Chine  : la Banque mondiale revoit très sensiblement à la baisse ses prévisions de croissance

La Banque mondiale revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour la Chine cette année et en 2023, en raison de « risques importants » liés principalement au Covid-19 et à une crise sans précédent de l'immobilier. L'assouplissement brutal des mesures sanitaires est tout aussi néfaste que la politique « zéro Covid » pour l'économie du pays.
Par peur d'attraper le Covid, de nombreux Chinois restent à la maison, ce qui pénalise lourdement la consommation tandis que de nombreux commerces sont fermés.
Par peur d'attraper le Covid, de nombreux Chinois restent à la maison, ce qui pénalise lourdement la consommation tandis que de nombreux commerces sont fermés. (Crédits : ALY SONG)

La Chine tourne au ralenti. Selon la Banque mondiale, la deuxième économie mondiale devrait voir son PIB progresser cette année de 2,7% seulement, puis de 4,3% en 2023. Il s'agit d'un net repli par rapport aux précédentes prévisions de l'institution, qui tablaient en juin sur une hausse de 4,3% du produit intérieur brut (PIB) de la Chine en 2022, puis de 8,1% en 2023.

La Chine avait fixé en début d'année un objectif de croissance d'environ 5,5% pour 2022, qui semble désormais irréaliste pour nombre d'économistes. Ce chiffre, même s'il était atteint, n'en resterait pas moins la plus mauvaise performance pour le pays en quatre décennies, à l'exception de 2020 perturbée par les débuts de la pandémie marqués notamment par le confinement de la ville de Wuhan. L'an dernier, la croissance avait atteint 8,1% du fait d'un rattrapage avec 2020.

Assouplissement risqué de la politique « Zero Covid »

Lors de ses précédentes prévisions en juin, l'institution s'inquiétait déjà pour la croissance de la deuxième économie mondiale, alors sous le joug du « zéro Covid », une politique sanitaire stricte et très pénalisante pour l'activité. Depuis la volte-face du pays début décembre, des experts craignent désormais que la Chine soit mal préparée à la vague d'infections liée à cette réouverture, alors que des millions de personnes âgées et vulnérables ne sont pas vaccinées. « Les perspectives de croissance de la Chine sont soumises à des risques importants » estime la Banque mondiale, arguant de « la trajectoire incertaine de la pandémie ». Certains habitants peuvent, en effet, désormais se rendre au travail « normalement », même s'ils présentent des symptômes du Covid-19, ont indiqué les autorités de la municipalité-province de Chongqing (sud-ouest), qui compte plus de 30 millions d'habitants. Elle a été l'une des premières à autoriser le retour au travail malgré des symptômes du Covid. À l'autre bout du pays, la province du Zhejiang, limitrophe de Shanghai, a aussi décidé que les personnes avec des symptômes légers pouvaient « continuer à travailler » à condition de prendre des « mesures de protection ». Par ailleurs, le gouvernement encourage désormais la population à s'isoler à domicile lorsque des symptômes du Covid apparaissent alors que, jusqu'au début du mois de décembre, les Chinois étaient soumis à des dépistages quasi-quotidiens et des quarantaines obligatoires en cas de test PCR positif. Des quartiers, voire de villes entières pouvaient être confinés dès la découverte d'une poignée de cas.

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Pourtant, les contaminations reprennent. La capitale, Pékin, et ses 22 millions d'habitants sont particulièrement touchés par une vague inédite depuis les débuts de la pandémie, et qui s'est propagée à une vitesse fulgurante ces derniers jours. Des témoignages font état d'une recrudescence d'activité dans les crématoriums, ainsi que d'hôpitaux débordés, tandis que les médicaments anti-grippaux manquent dans les pharmacies. « Les efforts visant à augmenter la vaccination, en particulier parmi les groupes à haut risque, pourront permettre une réouverture (de la Chine) plus sûre et moins perturbatrice », estime la Banque qui prévient que : la croissance dépendra du « comportement des ménages et des entreprises » dans les semaines et mois à venir, prévient l'institution. Par peur d'attraper le Covid, de nombreux Chinois restent pour l'instant à la maison, ce qui pénalise lourdement la consommation tandis que de nombreux commerces sont fermés.

Une crise de l'immobilier sans précédent, des géants en difficulté

Parallèlement, le pays traverse une crise sans précédent dans l'immobilier, historiquement un moteur de la croissance en Chine. Ce secteur, qui représente avec la construction plus du quart du PIB du pays, est en souffrance depuis des mesures adoptées par Pékin en 2020 pour réduire l'endettement des entreprises. Après des années de hausses vertigineuses, les ventes immobilières s'affichent désormais en repli dans de nombreuses villes. Et nombre de promoteurs luttent pour leur survie, ce qui fragilise tout le secteur de la construction et ses milliers d'entreprises. « Les tensions persistantes dans le secteur de l'immobilier pourraient avoir des répercussions macroéconomiques et financières plus larges », avertit la Banque mondiale. Cet été, le géant Evergrande a été contraint de présenter un plan de restructuration sur une partie de sa dette de 300 milliards de dollars.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine, l'inflation et le ralentissement de la demande en produits manufacturés dans un contexte de crainte de récession mondiale pèsent également sur l'économie du pays.

 (Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 21/12/2022 à 0:34
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Il faut arrêter la Chine a sorti 800 millions d'individus de la pauvreté, leurs salaires sont multiplié en permance, leur pib par parité de pouvoir d'achats est déjà le premier et leur courbe de PIB est proche de celles des usa. Ils déposent deux foi...

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