Dette américaine  : toujours pas de solution trouvée pour éviter le défaut de paiement, le FMI s'alarme

Une réunion prévue ce vendredi sur la dette publique entre Joe Biden et le patron républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy, et d'autres dirigeants parlementaires, a été repoussée au « début de semaine prochaine ». Le FMI s'inquiète des « graves répercussions » sur l'économie mondiale qu'aurait un défaut de paiement des Etats-Unis.
L'ancien président Donald Trump s'est mêlé au débat en exhortant mercredi les républicains, sur lesquels il conserve une immense influence, à « provoquer un défaut de paiement ».
L'ancien président Donald Trump s'est mêlé au débat en exhortant mercredi les républicains, sur lesquels il conserve une immense influence, à « provoquer un défaut de paiement ». (Crédits : MARCO BELLO)

Joe Biden, le président démocrate américain et les représentants républicains avec, à leur tête, Kevin McCarthy, ne se rencontreront pas ce vendredi pour trouver une solution afin d'éviter aux Etats-Unis un défaut de paiement sur sa dette. La réunion est reportée à la semaine prochaine.

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Ce report est « positif », a assuré une source proche des discussions, « les équipes poursuivent leurs réunions et ce n'était pas le bon moment d'impliquer les dirigeants » au plus haut niveau. « La Maison Blanche n'a pas annulé la réunion, nous avons tous décidé qu'il était dans notre intérêt de laisser nos équipes se réunir encore avant de nous retrouver », a déclaré Kevin McCarthy, lors d'une conférence de presse. Joe Biden n'a « pas de plan », « apparemment il ne veut pas d'accord, il veut un défaut de paiement » a encore dit le ténor conservateur.

Démocrates et républicains sont engagés dans un bras de fer sur le relèvement du plafond de la dette américaine, une manœuvre législative indispensable pour que la première économie mondiale puisse continuer à emprunter et à payer ses factures, ses fonctionnaires et ses créanciers. Le Trésor américain a indiqué que la Maison Blanche risquait à partir du 1er juin de ne plus pouvoir faire face à ses obligations financières.

Les jours sont comptés pour arriver à un accord

L'ancien président Donald Trump s'est mêlé au débat en exhortant mercredi les républicains, sur lesquels il conserve une immense influence, à « provoquer un défaut de paiement » si les démocrates n'acceptent pas « des coupes massives » dans les dépenses.

D'ici là, la Chambre des représentants, qui doit voter pour relever le montant maximal que les Etats-Unis sont autorisés à emprunter, ne sera en session que pendant huit jours. Et Joe Biden est censé s'absenter, dans moins d'une semaine, pour une tournée diplomatique de plusieurs jours en Asie - il a toutefois indiqué qu'il y renoncerait si le blocage persistait.

Le FMI « encourage les parties aux États-Unis à se réunir pour parvenir à un consensus »

Le bouleversement du calendrier politique et le défaut de paiement qui pourrait en découler inquiète au plus haut point le Fonds monétaire international (FMI) : « il y aurait de très graves répercussions non seulement pour les États-Unis mais aussi pour l'économie mondiale en cas de défaut de paiement de la dette américaine », a déclaré la directrice de la communication du FMI, Julie Kozack, lors d'une conférence de presse téléphonique. « Nous encourageons fortement les parties aux États-Unis à se réunir pour parvenir à un consensus afin de résoudre ce problème de toute urgence », a-t-elle ajouté. Parmi les répercussions, Julie Kozack a cité « des taux d'intérêt plus élevés, une instabilité plus large et des répercussions économiques ».

Un recours au 14e amendement de la Constitution pourrait sortir Joe Biden de l'impasse

Parmi les solutions avancées pour sauver les Etats-Unis du défaut de paiement, sans accord pour relever le plafond de la dette, figure le recours au 14e amendement de la Constitution. Ajouté en 1868 à la Constitution américaine, après la guerre de Sécession, il stipule que « la validité de la dette publique des Etats-Unis, autorisée par la loi, ne doit pas être remise en question ». Autrement dit que les dépenses déjà votées doivent pouvoir être honorées. Mais à ce stade, Joe Biden a exclu d'y recourir à court terme, pour cause de complications juridiques, prévoyant plutôt de laisser passer la crise pour y réfléchir.

C'est en effet un coup de poker. Une confirmation, par le tribunal, de la légalité d'un recours à l'amendement, « s'avérerait positive à long terme pour les marchés de la dette », souligne Isaac Boltansky, directeur de la recherche en politique pour BTIG, puisqu'il n'y aurait plus besoin de relever régulièrement le plafond de la dette. « Cette danse totalement inutile pourrait être complètement évitée », explique-t-il. En revanche, « si la manœuvre était rejetée par les tribunaux, nous serions de retour à la case départ, mais avec une quantité considérable de (...) dommages économiques ».

(Avec AFP)

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