
Au mois de février, la Chine a vu ses exportations bondir de 44,5% sur un an, selon des statistiques des douanes publiées jeudi, soit leur plus forte hausse depuis trois ans. Ce bond spectaculaire constitue une solide accélération après une hausse de 11,2% (chiffre révisé) en janvier. Surtout, on notera que les prévisions des experts sondés par l'agence Bloomberg (+11%) ont été complètement déjouées, et de loin.
L'énorme excédent commercial avec les États-Unis a encore gonflé
Dans le même temps, l'excédent commercial chinois avec les Etats-Unis s'est établi à 21 milliards de dollars en février, sensiblement moins qu'en janvier (21,9 milliards) et qu'en décembre (25,6 milliards). Pour autant, il reste toujours considérable: il a plus que doublé sur un an, par rapport à février 2017 (10,4 milliards).
Les experts ont cependant accueillis les chiffres chinois publiés jeudi avec prudence, en raison des distorsions dues au décalage des longs congés du Nouvel an lunaire, tombés plus tardivement cette année, et qui paralysent les échanges du pays.
Pour autant, sur les deux premiers mois de l'année cumulés, l'excédent de la Chine avec les Etats-Unis a néanmoins gonflé de 35% sur un an. Sur l'ensemble de 2017, il avait atteint le niveau record de 275,8 milliards de dollars selon les douanes chinoises (mais 375,2 milliards selon Washington).
La réduction de 1 milliard du déficit exigée par Trump : une goutte d'eau...
Dans un tweet, le président américain Donald Trump a affirmé mercredi que Washington avait demandé à la Chine de réduire "de 1 milliard de dollars" son excédent commercial "massif" avec les États-Unis, sans donner de détails. Le milliard de dollars suggéré par l'hôte de la Maison Blanche semble donc une goutte d'eau en comparaison.
Risque de guerre commerciale tous azimuts
Donald Trump fustige régulièrement le déséquilibre des échanges entre les deux puissances, et sa menace d'imposer des droits de douane très élevés sur les importations américaines d'acier et d'aluminium avive le risque d'une guerre commerciale tous azimuts.
Pékin adoptera "certainement" une "réponse appropriée et nécessaire" face à d'éventuelles sanctions commerciales américaines, a martelé jeudi son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi.
Le niveau des importations, lui aussi mal anticipé...
Par ailleurs, la Chine a vu ses importations s'essouffler drastiquement en février, selon les douanes. Après avoir gonflé de 36,8% (chiffre révisé) en janvier, elles n'ont grimpé que de 6,3% le mois dernier. C'est très en-dessous des anticipations des analystes (+8%).
En conséquence, l'excédent commercial total du pays est logiquement monté à 33,7 milliards de dollars en février, contre seulement 20,5 milliards le mois précédent... et à rebours de l'anticipation des experts sondés par Bloomberg, qui misaient sur un déficit pour le mois.
(Avec Reuters)
En d’autres termes, en interne les pays du sud subissent la parité fixe entre les monnaies des différents pays de la zone euro. Le taux de change est fonction entre autres de la balance des opérations courantes: si cette dernière est déficitaire, comme c’est le cas des pays de l’Europe du Sud, la monnaie du pays va se déprécier.
C’est important car imaginons que la France ait conservé le Franc et l’Allemagne le Mark. Prenons la parité figée par l’euro de 1 mark = 3,35 francs. Si l’Allemagne accumule les excédents vis-à-vis de la France, comme c’est le cas actuellement, le mark s’appréciera et le franc se dépréciera. Imaginons par conséquent que ce taux de change passe à 1 mark = 4,5 francs.
Un Français qui achetait un produit allemand valant 100 marks, ie 335 francs, devra l’acheter 450 francs. Cela va donc pénaliser les exportations allemandes vers la France. A contrario, il sera plus facile d’exporter vers l’Allemagne car un Allemand qui achetait un produit français qui valait 335 francs, ie 100 marks, pourra maintenant acheter pour 100 marks, un produit français valant 450 francs ou acheter le même produit que précédemment pour 74,5 marks. L’excédent de l’Allemagne vers la France, équivalent au déficit de la France vis-à-vis de l’Allemagne, se réduira.
Cette perte de compétitivité de la France et d’une manière générale de l’Europe du Sud au sein de la zone euro, dans le contexte d’une parité figée, résulte de deux facteurs: des taux d’inflation différenciés et des hausses divergentes de coût du travail.
Plutôt que de dévaluer, pour conserver l’euro, l’UE et les gouvernements complices font subir cette dévaluation interne aux peuples des pays de l’Europe du Sud.
Ces politiques amènent un cercle vicieux du type: baisse de la demande (publique et privée) => baisse de l’investissement et stagnation/baisse de la production => stagnation/baisse de la croissance => hausse du chômage et baisses des recettes fiscales pour l’État => hausse du déficit => augmentation de la dette.
C’est criminel et peu efficace puisque si les balances des opérations courantes se sont légèrement redressées, les dettes publiques et le chômage ont explosé. Cette folie économique digne des années 30 devra être remboursée par les générations suivantes.
Dans l' impossibilité d' ajuster la compétitivité d' un euro monnaie commune désormais beaucoup trop fort pour notre économie, il ne reste plus qu' à accompagner le Brexit des anglais d' un Frexit bien français lui, en s' appuyant sur l' article 50 du TUE.