La Russie continue d'envoyer un déluge de drones dans le ciel de l'Ukraine

Moscou et Kiev ont tous les deux annoncé avoir neutralisé ou intercepté des drones envoyés par l’autre au cours de cette nuit. Une habitude pour le Kremlin qui, depuis l’automne, multiplie les attaques et veut frapper fort son voisin, au moment où la volonté des Occidentaux de le soutenir semble faiblir. Un contexte qui gonfle la confiance de Vladimir Poutine, qui se prête ce jeudi à une cession de questions-réponses face à des journalistes et citoyens.
Cette nouvelle attaque de drones russes envoyés sur l’Ukraine illustre la pression militaire croissante qu'exerce Moscou, forçant l'armée ukrainienne à user les munitions de ses systèmes de défense antiaérienne.
Cette nouvelle attaque de drones russes envoyés sur l’Ukraine illustre la pression militaire croissante qu'exerce Moscou, forçant l'armée ukrainienne à user les munitions de ses systèmes de défense antiaérienne. (Crédits : Reuters)

Les drones ont plu dans les ciels ukrainiens et russes dans la nuit de mercredi à jeudi. L'Ukraine a déclaré avoir détruit 41 des 42 drones explosifs lancés par Moscou. Selon un communiqué de l'armée de l'air ukrainienne sur Telegram, la Russie a tiré « par vagues » à partir de trois directions depuis son sol et visait « principalement Odessa », le grand port ukrainien du sud du pays. Onze personnes ont été blessées, dont trois enfants, et 11 bâtiments endommagés, selon l'administration militaire locale. L'armée russe a également tiré des missiles S-300 en direction des régions méridionales de Kherson et Mykolaïv, toujours selon l'armée de l'air ukrainienne, qui n'a toutefois pas détaillé les conséquences de ces frappes.

De son côté, la Russie a indiqué avoir « détruits ou interceptés » ce jeudi neuf drones ukrainiens au-dessus de la région de Kalouga, à 160 km de la capitale russe, et de celle de Moscou, selon un communiqué du ministère russe de la Défense. Pour sa part, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a précisé sur Telegram que deux de ces drones « se dirigeant vers Moscou » avaient été neutralisés dans le district de Naro-Fominsk, près de la capitale russe. Selon de premières informations, la chute des débris de ces drones « n'a pas fait de dégâts, ni de blessés », a-t-il souligné.

La Russie à l'offensive

Cette nouvelle attaque de drones russes envoyés sur l'Ukraine illustre la pression militaire croissante qu'exerce Moscou, forçant l'armée ukrainienne à user les munitions de ses systèmes de défense antiaérienne. Elle intervient au lendemain d'une frappe nocturne sur Kiev, qui a fait 53 blessés, le plus lourd bilan depuis des mois dans la capitale ukrainienne. Fin novembre, la Russie avait même lancé 71 drones en une seule nuit, faisant de cet épisode la plus importante attaque de drones sur Kiev depuis le début de l'invasion du pays en février 2022.

Lire aussiUkraine: Kiev subit la plus grande attaque de drones russes depuis le début de la guerre

Depuis l'automne, Moscou multiplie les attaques et veut frapper fort au moment où la volonté des Occidentaux de soutenir l'Ukraine semble faiblir. Sur le front, long de quelque 1.000 kilomètres, les forces russes grignotent du terrain depuis plusieurs semaines. La Russie a mené des assauts dans l'est autour d'Avdiïvka et également dans la région de Zaporijjia (sud), où elle dit avoir progressé « de manière significative » au nord-est de Novopokrovka.

L'Ukraine sur la défensive

L'Ukraine est, elle, sur la défensive depuis l'échec de sa contre-offensive estivale. Et espère pouvoir continuer à compter sur le soutien des Occidentaux.

L'Ukraine « ne peut pas gagner sans aide », a encore martelé ce mercredi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Malheureusement, les dictateurs fournissent la Russie de manière plus régulière que beaucoup de démocraties ne le font pour l'Ukraine », a-t-il déploré.

Le dirigeant a été mardi aux États-Unis mais a échoué à convaincre à convaincre les Républicains de valider une nouvelle tranche d'aide pour son pays. Ces derniers bloquent toute nouvelle assistance dans le cadre d'un bras de fer avec le président Joe Biden. Volodymyr Zelensky a poursuivi sa tournée internationale ce mercredi en allant à Oslo pour rencontrer les dirigeants des cinq pays nordiques, des alliés et donateurs. Et ces jeudi et vendredi, les membres de l'UE se réunissent pour tenter de s'accorder sur des questions clés liés à l'Ukraine : l'ouverture de négociations d'adhésion au bloc des Vingt-Sept et l'approbation d'une aide européenne de 50 milliards d'euros, sous forme de dons et de prêts. Reste que le Premier ministre hongrois, seul dirigeant de l'UE à avoir maintenu des liens étroits avec le Kremlin après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, menace de bloquer tout accord sur ces deux sujets.

Lire aussiSoutien à l'Ukraine : Olaf Scholz lance un appel à l'unité au sein de l'UE

Poutine s'affiche confiant

Entre les avancées de son armée et les difficultés de l'Ukraine, c'est donc ragaillardi que le président russe se prête ce jeudi à une séance marathon de questions de journalistes et de citoyens. Triées par le Kremlin, elles ont pour but de faire le « bilan de l'année ». Vladimir Poutine a d'ordinaire deux rendez-vous de ce type par an : l'un avec la presse, l'autre avec ses compatriotes. Cette fois-ci les exercices ont été fusionnés. Pour rappel, ces rendez-vous politiques n'avaient pas eu lieu l'an dernier, les troupes russes essuyant des revers et l'économie souffrant sous les sanctions.

Concernant le conflit en Ukraine, le président russe a une nouvelle fois répété l'objectif affiché de Moscou, à savoir la « dénazification » et la « démilitarisation » de son voisin, sans quoi la paix n'est pas possible selon lui. Il a martelé que la solution « sera négociée ou obtenue par la force ». « Il y aura la paix lorsque nous aurons atteint nos objectifs », a-t-il insisté. Une nouvelle mobilisation militaire en Russie n'est néanmoins pas prévue pour le moment après celle de l'automne 2022. « Aujourd'hui, cela n'est pas nécessaire », a-t-il jugé, soulignant que 486.000 soldats ont été recrutés volontairement cette année.

Lire aussiUkraine : un soutien de façade des Russes à la guerre de Poutine

Interrogé sur la résistance de l'économie russe aux sanctions, le chef de l'État russe a affirmé que son pays dispose d'une « marge de sécurité suffisante » du fait de la « forte consolidation de la société russe », la « stabilité du système financier et économique du pays » et de « l'augmentation des capacités militaires » de Moscou. Cette marge est « suffisante non seulement pour se sentir en confiance, mais aussi pour aller de l'avant », a-t-il assuré.

Vladimir Poutine a malgré tout reconnu que l'inflation restait forte en Russie, attendue autour de 7,5%-8% à la fin de l'année, source d'inquiétude au sein de la population et promis que la Banque centrale prendrait les mesures appropriées pour la juguler. Il a par ailleurs dit s'attendre à une croissance du PIB de +3,5% cette année. « Cela signifie que nous avons rattrapé notre retard et que nous avons fait un grand pas en avant », a-t-il ajouté.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 14/12/2023 à 16:47
Signaler
L'OTAN et ses pays esclaves n'ont toujours pas compris qu'une page de notre histoire est tournée. L'occident C'EST TERMINÉ ! Il reste évidemment l'auto satisfaction, mais la réalité est claire, c'est terminé, L'OTAN vient de montrer à quel point ils ...

à écrit le 14/12/2023 à 14:12
Signaler
Il envoie du lourd le Zelensky sur l'Occident ! Ce gars nous montre ce que nous sommes: des faibles, inconstants et hors sol. La guerre ? ben c'est à la télé le soir on zappe et on regarde Hanouna. Bientôt elle sera devant vos portes, très concrèteme...

à écrit le 14/12/2023 à 12:42
Signaler
cession ou session ???

à écrit le 14/12/2023 à 12:00
Signaler
Le but de la guerre en Ukraine est d'affaiblir la Russie. L'Occident "semble" moins soutenir l'Ukraine..."semble". Information et désinformation vont de pair. L'Ukraine peut perdre et la Russie ne pas gagner, l'inverse étant aussi possible😃.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.