Le Royaume-Uni attire les capitaux d'entreprises du monde entier. En témoignent les 29,5 milliards de livres (34 milliards d'euros) de nouveaux investissements privés annoncés par le gouvernement britannique ce lundi 27 novembre. Ces sommes concernent « des projets dans les domaines de la technologie, des sciences de la vie, des infrastructures, du logement et des énergies renouvelables - créant des milliers de nouveaux emplois et stimulant la croissance à travers le pays », s'est enorgueilli le gouvernement dans un communiqué. Une annonce qui intervient alors que s'ouvre à Londres la deuxième édition d'un sommet réunissant multinationales et investisseurs.
« Les 29,5 milliards de livres promis aujourd'hui sont une nouvelle énorme marque de confiance dans notre économie dynamique, favorable aux entreprises et hautement innovante », s'est félicitée la ministre britannique du Commerce, Kemi Badenoch, citée dans le communiqué du gouvernement.
Des entreprises d'avenir ciblées
Parmi les investissements annoncés lundi figurent notamment 10 milliards de livres du fonds australien IFM Investors « dans des projets d'infrastructures et de transition énergétique de grande échelle au cours des quatre prochaines années ».
L'énergéticien espagnol Iberdrola a pour sa part annoncé 7 milliards de livres d'investissements pour 2026-2028, après déjà plusieurs milliards précédemment annoncés, notamment sur des projets éoliens offshore et d'infrastructures de transmission et distribution d'électricité.
De son côté, le géant américain Microsoft prévoit d'investir 2,5 milliards de livres dans des infrastructures liées à l'Intelligence artificielle, comme des centres de données entre autres. Et les laboratoires allemands BioNTech investiront environ 1 milliard sur dix ans, avec notamment « un nouveau laboratoire à Cambridge et un centre d'expertise pour l'IA à Londres ».
Ces nouvelles annonces d'investissements interviennent seulement quelques jours après que Nissan a déclaré qu'il allait injecter jusqu'à deux milliards de livres au Royaume-Uni. Le géant japonais de l'automobile veut y construire deux nouveaux modèles de voitures électriques et une giga-usine supplémentaire de batteries.
Le gouvernement britannique sort aussi le chéquier
Il faut dire que le gouvernement britannique mène une politique pour justement faire venir des investissements étrangers au Royaume-Uni. « Attirer des investissements internationaux est au cœur de mon plan de croissance économique », a rappelé le Premier ministre britannique Rishi Sunak, cité dans le communiqué de ce lundi.
L'exécutif a multiplié les annonces en faveur des entreprises ces derniers jours. Il y a deux semaines, le Trésor a indiqué qu'il allait injecter 4,5 milliards de livres dans huit secteurs industriels dont l'automobile, l'aérospatiale, les énergies vertes ou les sciences de la vie. Londres espère que ces mesures doperont l'investissement dans les entreprises de 20 milliards de livres par an.
Et la semaine dernière, lors d'une présentation budgétaire, le ministre des Finances britannique a annoncé « 110 mesures de croissance » pour soutenir les entreprises, allant de réductions d'impôts à un soutien aux investissements étrangers en passant par un allègement des formalités administratives.
Le gouvernement pérennise notamment un allégement fiscal qui permet aux entreprises de déduire de leurs bénéfices imposables certaines dépenses en équipements et installations. Cette mesure est chiffrée à elle seule à « plus de 50 milliards de livres au cours des cinq prochaines années », ce qui en fait « la plus grande réduction d'impôt sur les entreprises de l'histoire moderne de la Grande-Bretagne », selon Jeremy Hunt.
Le Royaume-Uni n'est pas le seul à tenter de séduire les investisseurs étrangers. La France aussi veut sa part du gâteau. En mai, à l'occasion du sommet « Choose France », une pluie d'investissements a été annoncée en France : 28 projets totalisant 13 milliards d'euros et 8.000 emplois créés. Exemple plus récent encore la semaine dernière. L'entreprise danoise Novo Nordisk a annoncé plus de deux milliards d'euros d'investissements à Chartres (Eure-et-Loir) pour la production de traitements contre le diabète et l'obésité. Outre-Atlantique, Joe Biden a, lui, lancé un grand plan climat pour attirer les entreprises. Baptisé « Inflation Reduction Act » (IRA), il prévoit 370 milliards de dollars d'investissements en faveur de la lutte contre le changement climatique, principalement sous forme d'incitations et de subventions pour des projets aux États-Unis.Opération séduction généralisée
(Avec AFP)