Pétrole : l'Opep+ s'accorde sur une baisse "historique" de la production

L'OPEP+, qui réunit l'Opep et certains pays producteurs comme la Russie, ont convenu dimanche de réduire leur offre de pétrole de 10 millions de barils par jour pour enrayer les cours du baril, qui avoisinent les 20 dollars. Cet accord met fin à la bataille que se livrait l'Arabie Saoudite et la Russe déclenchée avant la pandémie du coronavirus qui, en freinant l'activité économique mondiale, a fait chuter la demande pétrolière alors même que le marché était excédentaire.
Réunion de l'Opep+ par visioconférence.
Réunion de l'Opep+ par visioconférence. (Crédits : Reuters)

L'Opep et ses partenaires ont convenu dimanche soir de la "plus grande baisse de production de l'histoire", dans l'espoir de faire remonter les prix du pétrole en pleine pandémie de coronavirus et malgré les tensions entre Moscou et Riyad.

La réunion "s'est terminée par un consensus des producteurs de l'OPEP+ sur les baisses de production à partir de mai", a écrit sur Twitter le ministre saoudien de l'Energie Abdul Aziz bin Salman. Son homologue koweitien Khaled al-Fadhel a confirmé l'accord "historique pour réduire la production des Etats membres de l'Opep+ de près de 10 millions de barils par jour, à dater du 1er mai". La représentante mexicaine Rocio Nahle Garcia a également salué dimanche sur Twitter "l'accord unanime des 23 pays participants", parlant d'une "réduction de 9,7 millions de barils de pétrole" (par jour) à partir de mai.

La plus grande baisse de production de l'histoire

Selon Bjornar Tonhaugen, analyste de Rystad Energy, "l'OPEP+ a réussi aujourd'hui à conclure un accord historique pour réaliser la plus grande baisse de production de l'histoire". "Même si les réductions de production sont inférieures à ce dont le marché avait besoin, le pire est pour l'instant évité", estime son collègue Magnus Nysveen.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait repris dimanche une visioconférence débutée jeudi avec le cartel de l'Opep+ mené par la Russie, second producteur mondial. Pour qu'elles aient lieu, Riyad et Moscou avaient réengagé le dialogue après une guerre des prix enclenchée après leur dernière conférence, le 6 mars à Vienne, en Autriche, au siège de l'Opep.

Les deux exportateurs avaient été surpris entretemps par la rapidité de la propagation du coronavirus, qui a pénalisé ces dernières semaines la demande, au moment où l'offre de brut était déjà fortement excédentaire.

Le refus initial du Mexique

"A mon avis, les actions (de l'Arabie saoudite, ndlr, qui a augmenté sa production) étaient irrationnelles car la hausse de l'extraction en période de baisse de la demande - c'est irrationnel même du point de vue de la théorie économique", a déclaré dimanche avant le début de la conférence le ministre russe de l'Energie Alexander Novak, cité par l'agence russe TASS.

Après de longues négociations, vendredi à l'aube, l'Opep et ses partenaires s'étaient entendus sur une réduction en mai et juin de la production mondial à hauteur de 10 millions de barils par jour, selon l'Opep. Mais le Mexique, qui trouvait excessif l'effort réclamé (réduction de production de 400.000 barils par jour), n'avait pas donné son feu vert à l'accord.

Rystad energy doute toutefois de la capacité des producteurs à soutenir les cours malgré l'accord. "Une réduction de 10 millions de barils par jour en mai et juin évitera aux prix de tomber dans un abîme, mais elle ne permettra toujours pas de rétablir l'équilibre du marché", estiment ses analystes.

Les Etats-Unis soutiennent l'accord, selon Moscou

Les États-Unis, premier producteur mondial, ne sont pas membre de l'alliance Opep+ mais selon Alexander Novak, ils "soutiennent l'accord", favorable à leur industrie de pétrole de schiste, en grande difficulté. "Ils disent qu'ils sont prêts à contribuer à la baisse de la production : on a entendu des chiffres allant de 2 à 3 millions de barils par jour", a indiqué le ministre russe dimanche. Il a dit ne pas attendre un retournement favorable de la conjoncture économique "avant la fin de l'année, dans le meilleur des cas".

Alors qu'ils tournaient encore autour de 60 dollars il y a quelques mois, les cours ont atteint en début de semaine dernière des niveaux plus vus depuis 2002. Le prix du baril selon le panier de l'Opep, qui sert de référence au cartel, se situait juste au-dessus de 21 dollars avant l'annonce de l'accord, alors que la moitié de l'humanité reste confinée.

Commentaires 19
à écrit le 15/04/2020 à 22:26
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Cependant, selon la dernière information, la guerre n'est pas terminée. L'Arabie Saoudite continue de viser le pétrole russe en proposant des remises énormes cumulées avec les delais de payment de 90 jours. En plus, on dit qu'elle agit en coordinatio...

à écrit le 14/04/2020 à 23:32
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Wti intraday -10%....20usd...oupssss...

à écrit le 14/04/2020 à 23:29
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Le plan Paulson était de 700 milliards de dollars....soit effectivement 0.1 % du PIB Us....pas le genre de volume a déclancher une crise bancaire mondiale non ? Un défaut de paiement est un défaut de paiment, et comme wall street a appuyé une bonne p...

à écrit le 14/04/2020 à 12:15
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Les émirs vont pouvoir acheter de nouveau des Porches et faire construire des pistes de skis en plein désert.

à écrit le 14/04/2020 à 10:41
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Beaucoup parlent "du monde d'après". Le monde d'après c'est justement un monde avec peu ou pas d'énergies fossiles pures comme le pétrole. Si en Europe déjà, on encourageait davantage les véhicules à propulsion électrique ou à agro énergie, l'impact ...

à écrit le 13/04/2020 à 16:22
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Diminuer la production n'a pas dû être une décision bien difficile à prendre, vu que les capacités de stockage sont saturées ...

à écrit le 13/04/2020 à 16:10
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Le prix du baril va remonter pendant au moins trois jours, tout ça reste du bluff. Domage que Poutine n'ai pas eu le crans d'enfoncer les saoudiens et les américains. De toute façon le rouble va être dévalué et on est pas prêt de voir le WTI repasser...

le 14/04/2020 à 2:02
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L'économie US c'est 21k milliards de dollars par an Le pétrole de schiste américain c'est 181 milliards de dollars par an. En d'autres mots, le pétrole de schiste américain ne représente pas grand chose par rapport à l'économie américaine. Moins de ...

à écrit le 13/04/2020 à 14:07
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Si la production mondiale baisse alors oui le prix du pétrole a la pompe va reaugmenter. Un prix du gasoil à 1.20€ me va très bien. À plus 1.52€c'est trop cher. Vive les voitures électriques et vive l'hydrogène. Vive la technologie française des bat...

à écrit le 13/04/2020 à 13:32
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L'accord est déjà dans les cours du Brent et du WTI depuis + de 1 semaine, et est très insuffisant face à la baisse de la demande mondiale !

à écrit le 13/04/2020 à 13:08
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Donc rehausse des cours à prévoir avec la spéculation ( étant donné que 3/4 du pétrole échangé est du pétrole virtuel : l'offre et la demande réelles ne jouent qu'à la marge à court terme) et donc une relance qui sera freinée voire incapable de cont...

à écrit le 13/04/2020 à 10:56
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Le coup d'après, ce sera de nouvelles attaques contre les installations d'Arabie Saoudite. Le Moyen Orient n'en n'a pas fini avec le pétrole, ou plutôt sa malédiction. Pétrole=Guerre.

à écrit le 13/04/2020 à 10:35
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Dans 1 mois Le baril sera sous les 10 dollars La baisse de consommation mondiale est supérieur a 35% et les stocks sont déjà plein même les supertankers sont loués pour stocker Il aurait fallu baisser la production de 40 millions de barils par jou...

à écrit le 13/04/2020 à 10:17
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Le prix du pétrole n'a rien à voir avec la théorie économique. Le pétrole, c'est un enjeu stratégique, une arme utilisée pour détruire ses ennemis. C'est l'arme ultime, bien avant la bombe atomique. Elle peut détruire beaucoup plus dans les effets nu...

à écrit le 13/04/2020 à 9:55
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Soit une baisse de production d'environ 10%. La circulation automobile est divisée au moins par deux chez les grands consommateurs, il n'y a plus d'avions qui volent, peu de bateaux qui accostent,on sort de l'hiver,moins de fuel à brûler dans les cha...

à écrit le 13/04/2020 à 9:15
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Ah la "loi de l'offre et de la demande"... une imposture de plus au sein d'un système économique d'imposteurs.

à écrit le 13/04/2020 à 6:21
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""Ils disent qu'ils sont prêts à contribuer à la baisse de la production : on a entendu des chiffres allant de 2 à 3 millions de barils par jour", a indiqué le ministre russe "" Donc, rien de signé et rien de conclu avec les USA sur ce plan, on a ju...

à écrit le 13/04/2020 à 1:49
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Ces actions sur le cours du pétrole ne sont dictées par aucun argument développement durable et protection de la planète. Le pétrole est toujours utilisé comme une punition envers les pays occidentaux par les pays producteurs, instrument de spécul...

à écrit le 13/04/2020 à 0:22
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"Le pétrole est un combustible fossile dont la formation date d’environ 20 à 350 millions d’années. ", l'OPEP ne produit rien du tout, elle se contente de l'extraire du sol. Sol où on devrait l'y laisser si on se préoccupait des chances d'avenir des ...

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