Royaume-Uni : les conservateurs perdent deux sièges lors des élections partielles

Ce vendredi, au Royaume-Uni, les Conservateurs ont perdu deux sièges sur les trois en jeu lors des élections partielles. Ce sont les partis travailliste et libéral-démocrate qui ont hérité de ces sièges, et nombreux sont ceux qui voient cela comme un présage pour les élections législatives de 2024. En effet, l’opinion publique se révèle de plus en plus critique envers le Premier ministre et la majorité tandis que le pays lutte contre l’inflation et les mouvements sociaux.
Ce vendredi, au Royaume-Uni, les conservateurs ont été remplacés par les libéraux-démocrates et les travaillistes lors de deux élections partielles.
Ce vendredi, au Royaume-Uni, les conservateurs ont été remplacés par les libéraux-démocrates et les travaillistes lors de deux élections partielles. (Crédits : Toby Melville)

Ce vendredi, les Tories, parti conservateur du Premier ministre britannique Rishi Sunak, ont essuyé deux revers lors des élections partielles (élection spéciale qui se déroule dans une seule circonscription politique). Les travaillistes et les libéraux-démocrates ont remporté les sièges.

Lire aussiRoyaume-Uni : l'inflation ralentit à 7,9% en juin mais reste toujours la plus élevée du G7

Dans la circonscription de Somerton and Frome, dans le sud-ouest de l'Angleterre, le parti de Rishi Sunak a perdu sa majorité au profit de la candidate libérale-démocrate Sarah Dyke. Elle sort avec plus de 11.000 voix d'avance, alors que les Tories disposaient avant le scrutin d'une majorité de 19.000 voix. Une victoire « spectaculaire » pour le leader des « Lid-Dem », Ed Davey, qui montre que son parti est « de retour » dans ses anciens bastions de l'ouest du pays.

Du côté de Selby et Ainsty, dans le nord du pays, c'est le candidat Labour Keir Mather, 25 ans, qui a réussi à renverser les Conservateurs qui disposaient jusque-là d'une majorité de plus de 20.000 voix. Pourtant, là-encore, le gouvernement disposait d'une confortable majorité de 20.000 voix. Il s'agit là du plus gros renversement de majorité pour le Labour dans une partielle depuis la Seconde Guerre mondiale. Keir Starmer, leader du parti des travaillistes, s'est rendu sur place pour féliciter le nouveau benjamin de la Chambre des Communes.

« Nous entendons cet appel au changement pour sortir du chaos, des factures qui augmentent, des services publics qui se délabrent », a-t-il assuré. « Nous allons y répondre ».

L'unique victoire des Tories

Dans l'ouest de Londres, les conservateurs ont toutefois conservé la circonscription d'Uxbridge et Ruislip de l'ancien Premier ministre Boris Johnson, alors que le Labour était donné gagnant. Le vote était serré : les Tories ont remporté la victoire avec moins de 500 voix d'avance. Le siège était vacant depuis la démission en juin du Parlement de l'ancien Premier ministre Boris Johnson.

« Les résultats de ces élections partielles suggèrent que les conservateurs restent en grande difficulté électorale, comme nous le disent les sondages d'opinion », a indiqué sur la BBC John Curtice, influent politologue spécialiste des sondages.

Mercredi soir, le Premier ministre Rishi Sunak avait reconnu devant des députés conservateurs que ces élections allaient être une « rude bataille » et avait appelé ses troupes à l'unité, a rapporté l'un des élus présents à la réunion, Jonathan Gullis.

 royaume

Lire aussiSoulagement au Royaume-Uni où l'inflation repasse (enfin) sous la barre des 10%

Scrutin test

Ces élections partielles sont souvent considérées comme un indicateur en vue des élections générales prévues l'année prochaine. Elles ont donné le ton, aussi bien pour la majorité, au plus bas dans les sondages après 13 années au pouvoir, que pour les travaillistes, bien placés pour entrer à Downing Street en 2024.

Sur les trois scrutins, le vote conservateur a diminué de 21 points de pourcentage par rapport aux dernières élections en 2019 mais la participation était également moindre, autour de 45% contre plus de 70% en moyenne il y a quatre ans. La cote de confiance du Premier ministre de 43 ans est tombée cette semaine au plus bas, avec 65% des Britanniques ayant une opinion défavorable de lui, selon l'institut YouGov. Il a répété vendredi vouloir se concentrer sur ses priorités -inflation et économie, lutte contre l'immigration illégale, réduire les files d'attente dans les hôpitaux.

Les revendications de l'opinion publique

Ce scrutin « est un test sur ce que le pays ressent (...) après plusieurs années de crises dans la politique britannique », a estimé Jonathan Haynes, un électeur de 37 ans. C'est aussi « une occasion de s'exprimer sur les problèmes locaux », a avancé Deborah Willott, une autre électrice de 65 ans. Elle a cité la taxe automobile mais aussi la fermeture d'un poste de police ou le projet de nouvelle piste à l'aéroport voisin d'Heathrow.

Au Royaume-Uni, l'inflation, qui s'élève à +7,9% en juin, plombe le pouvoir d'achat des ménages et alimente de nombreux mouvements sociaux. Les élections de jeudi ont coïncidé avec des grèves des cheminots et des médecins dans les hôpitaux. Par ailleurs, la hausse des taux d'intérêt étrangle les emprunteurs et l'hôpital public s'enfonce dans la crise.

Lire aussiRoyaume-Uni : un rapport alerte sur l'état « sérieusement inquiétant » du système de santé

Vers un remaniement ?

Toutefois, le premier ministre a semblé écarté les rumeurs d'un remaniement immédiat, visiblement laissé pour la rentrée. Rishi Sunak se félicite que quatre lois « majeures » aient reçu jeudi 20 juillet l'assentiment royal, notamment les textes controversés sur l'immigration illégale et l'instauration du service minimum en cas de grève.

« Quand il s'agit d'améliorer la vie des gens, je suis concentré sur l'action, pas sur les paroles », a-t-il déclaré.

Renforçant l'idée d'une défaite annoncée aux législatives l'année prochaine, le ministre de la Défense Ben Wallace a annoncé la semaine dernière qu'il ne se représenterait pas, comme une cinquantaine d'autres députés. Il quittera donc le gouvernement au prochain remaniement, attendu en septembre.

En face, le Labour dirigé par Keir Starmer, largement en tête des sondages, se prépare au pouvoir. Devenu un chantre de la responsabilité budgétaire, le leader du parti s'est cependant attiré les foudres d'une partie de ses troupes cette semaine en s'opposant à de meilleures aides sociales aux familles nombreuses.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 22/07/2023 à 13:55
Signaler
Bonjour Ils faut dire que la situation économique n'est pas vraiment la... Les promesses du Brixt ne sont pas la .... et beaucoup d'anglais regrette la situation actuelle... Maintenant, le pains noirs risque d'etre présent quelque années... D...

à écrit le 22/07/2023 à 10:43
Signaler
Étonnant que votre article n évoque pas le fait que les jours de grève des cheminots britanniques depuis le 1 /01/2023 représentent 4 années de grèves de leurs homologues français ou italiens … ah oui la Gb est un pays «  libéral » lol!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.