Elles « donne[nt] des ailes » ou permettent de « lâcher prise». C'est en tout cas ce que promettent les campagnes publicitaires des boissons énergisantes. Une nouvelle proposition de la Commission prévoit de libéraliser encore plus la publicité pour les boissons à forte teneur en caféine.
Si elle est adoptée, les producteurs pourront vanter les vertus de leur breuvage pour l'endurance, la concentration et la vigilance. L'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a déjà prouvé scientifiquement l'efficacité de ces boissons.
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Une approche qui inquiète l'ONG Foodwatch. « Ce qui importe, ce ne sont pas les effets de la boisson, mais leurs conséquences sur la santé des enfants et des adolescents », explique Oliver Huizinga, expert en marketing alimentaire.
Foodwatch s'était déjà exprimé en faveur d'une limitation d'âge de vente des boissons énergisantes à plusieurs reprises, à l'image des réglementations en Lettonie et en Lituanie. Les deux pays baltes ont en effet interdit la vente de boissons énergisantes aux moins de 18 ans.
Une mention de prévention depuis 2015
En Allemagne, en revanche, la question ne semble pas préoccuper. Le ministre de l'économie allemand affirme que les indications sanitaires sont nombreuses, et qu'une interdiction de vente aux mineurs ne serait pas justifiée.
Depuis décembre 2015, les boissons contenant de la caféine doivent porter la mention suivante : « La consommation de cette boisson n'est pas recommandée pour les enfants, les femmes enceintes ou qui allaitent. » Pour Foodwatch, le cœur du problème est là. « Si les enfants ne doivent pas consommer ces produits, pourquoi peuvent-ils en acheter des packs entiers ? », s'est interrogé Oliver Huizinga. Seule l'interdiction de vendre ces boissons aux mineurs serait efficace, ce que semblent en tout cas confirmer les statistiques lituaniennes. Les chiffres de ventes des boissons énergisantes ont chuté dans le pays balte.
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La commission pour l'environnement, la santé publique et la sécurité alimentaire du Parlement européen s'oppose à la proposition de l'exécutif. « Nous ne voulons pas aider les entreprises à se faire de l'argent avec des promesses vides », a déclaré l'eurodéputée danoise Christel Schaldemose.
Reste à savoir quels messages seront considérés comme mensongers. Aux États-Unis, des plaignants avaient obtenu gain de cause après avoir porté plainte pour publicité mensongère contre le géant Red Bull. Ils ont reçu une indemnisation de quelques millions de dollars, au motif que, contrairement à ce que promet la publicité, leur boisson ne leur avait pas donné des ailes.
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Par Maximilian Matting, traduit par Céline Nguyen.
(Article publié le 12 juillet 2016)
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