L'issue du "no-deal" sur le Brexit est en train de devenir bien plus qu'une probabilité. Après la France, par la voix de sa secrétaire d'Etat française aux Affaires européennes Amélie de Montchalin, qui avait déclaré sur Europe 1 ne pas exclure ce risque, c'est au tour d'Angela Merkel, ce mercredi, premier jour de la présidence par l'Allemagne de l'Union européenne, de réitérer l'avertissement. Devant la chambre des députés allemands, elle a appelé l'Union européenne à se préparer à un éventuel "no-deal".
"Je continuerai à préconiser une bonne solution, mais nous, dans l'UE, devons et devrions nous préparer pour le cas où un accord ne serait pas conclu" a indiqué la chancelière allemande.
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Outre-Manche, les banques britanniques ont déjà été mises en garde sur l'éventualité d'une sortie sans accord. Début juin, la Banque d'Angleterre avertissait dans un communiqué que cette sortie était "l'une des nombreuses possibilités à laquelle les banques britanniques doivent se préparer".
Le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne le 31 janvier 2020 mais reste soumis aux règles communautaires jusqu'au 31 décembre. Si aucun accord n'était négocié d'ici là, les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés et leurs contrôles douaniers poussés, s'appliqueraient aux relations commerciales entre ces partenaires.
5 semaines pour accélérer les négociations
Le Royaume-Uni devra "assumer les conséquences" d'une relation économique moins forte avec l'UE à l'issue du processus du Brexit, a averti, dès samedi 27 juin, la chancelière allemande dans plusieurs médias européens.
"Si le Royaume-Uni ne veut pas de réglementation comparable à celle de l'Europe en matière d'environnement, de marché du travail ou de normes sociales, nos relations perdront en intensité", a-t-elle notamment prévenu.
Pour éviter ce "no-deal", le Royaume-Uni et l'Union européenne ont entamé lundi 29 juin cinq semaines d'intenses tractations sur leur relation post-Brexit. L'objectif est de donner « un nouvel élan » aux discussions, après quatre cycles de négociations troublés par le coronavirus et sans avancées majeures.