Italie : le déficit public s'envole à 12,1% du PIB au premier trimestre

Le déficit public de l'Italie est passé à 12,1% du PIB au premier trimestre, contre 11,3% sur la même période de 2022, en raison d’un contexte de « réduction de la pression fiscale ». Le gouvernement italien envisage néanmoins toujours de le descendre à 4,5% du PIB pour l’ensemble de 2023, grâce à l'accalmie sur les prix de l'énergie qui réduit les subventions aux ménages et entreprises.
Quant au ratio de la dette publique italienne, il devrait descebdre à 140,4% du PIB en 2026, contre 144,4% en 2022.
Quant au ratio de la dette publique italienne, il devrait descebdre à 140,4% du PIB en 2026, contre 144,4% en 2022. (Crédits : Stefano Rellandini)

L'endettement de l'Italie s'est creusé au premier trimestre 2023. Il s'est affiché à 12,1% du Produit intérieur brut (PIB), contre 11,3% sur la même période un an plus tôt, d'après les chiffres publiés ce mardi 4 juillet par l'Institut national des statistiques (Istat). Le déficit public « s'est dégradé par rapport au même trimestre de 2022 en raison d'un moindre apport des recettes qui s'est traduit par une réduction de la pression fiscale », commente l'institution dans un communiqué.

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L'organisme note par ailleurs que « le pouvoir d'achat des ménages a augmenté de 3,1% par rapport au trimestre précédent, en raison d'un ralentissement sensible de la dynamique des prix ». L'inflation était en effet passée de 10,1% en janvier à 7,6% en mars avant de descendre à à 6,4% en juin grâce au ralentissement de la hausse des prix des produits énergétiques non réglementés et, dans une moindre mesure, de celle des produits alimentaires transformés et des services liés au transport.

L'objectif de 4,5% pour 2023 maintenu

L'Istat a par ailleurs confirmé que le déficit public de l'Italie avait augmenté à 5,6% du PIB au quatrième trimestre, contre 4,9% sur la même période de 2021. Un dispositif d'incitations fiscales très généreux, censé rendre les habitations moins énergivores, a fait déraper ces trois dernières années le déficit de l'Italie, qui a été revu sensiblement à la hausse début mars. Sur l'année 2022, le déficit public est ainsi passé à 8% du PIB, alors que le gouvernement de Giorgia Meloni comptait le ramener à 5,6%.

Le gouvernement italien affiche néanmoins toujours l'ambition de ramener le déficit à 4,5% pour l'ensemble de l'année. Une réduction qu'il vise grâce à l'accalmie sur les prix de l'énergie qui réduit les subventions aux ménages et entreprises.

L'exécutif s'est engagé dans sa feuille de route économique publiée en avril à le réduire « progressivement » mais « durablement » : il devrait ensuite passer à 3,7% du PIB en 2024, 3% en 2025 et 2,5% en 2026. Ces objectifs confirment « l'approche prudente et réaliste, visant à démontrer le sérieux et la fiabilité » de l'Italie, « tant aux marchés qu'à l'Union européenne », faisait valoir en avril le ministère de l'Économie italien.

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Une dette qui va rester élevée

Parallèlement, le ratio de la dette publique italienne devrait baisser à 140,4% du PIB en 2026, contre 144,4% en 2022, tout en restant nettement au-dessus de la moyenne de la zone euro. En comparaison, la dette publique du Portugal est actuellement de 123% du PIB au Portugal, 113% en Espagne, 112,5% en France ou encore 66,4% en Allemagne. Des niveaux au-dessus de l'objectif fixé par Bruxelles dans son Pacte de stabilité et de croissance européen, établi à 60% du PIB. Mis en pause en raison de la pandémie de Covid-19, cette règle, et d'autres, doit d'ailleurs être réactivée fin 2023.

Côté croissance économique, la Banque d'Italie a revu nettement à la hausse en juin sa prévision pour cette année. Elle table désormais sur 1,3%, contre 0,6% auparavant. L'Italie a vu son PIB augmenter de 0,6% au premier trimestre par rapport au précédent, signant ainsi une croissance supérieure à la moyenne de la zone euro.

(Avec AFP)

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