Nouveau record pour le gaz naturel européen qui dépasse les 300 euros le mégawattheure

Plombé par l'annonce de Gazprom d'une suspension complète de l'approvisionnement en gaz russe via Nord Stream 1 pour une période de trois jours, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, s'échangeait, ce mercredi, à 300,165 euros le MWh, en hausse de plus de 11%.
Vers 17H50, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, s'échangeait, ce mercredi, à 300,165 euros le MWh.
Vers 17H50, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, s'échangeait, ce mercredi, à 300,165 euros le MWh. (Crédits : Konstantin Chernichkin)

C'est un record dont le Vieux continent aurait bien aimé se passer. Vers 17H50, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, s'échangeait, ce mercredi, à 300,165 euros le MWh, en hausse de plus de 11%. C'est un record depuis mars et le début de l'invasion russe en Ukraine. Deux jours plus tôt, il culminait déjà à 295 euros le mégawattheure, soit un niveau plus de six fois supérieur aux prix observés il y a un an.

Cette nouvelle poussée des prix du gaz depuis plusieurs séances s'explique par l'annonce du géant gazier russe Gazprom d'une suspension complète de l'approvisionnement en gaz russe via Nord Stream 1 pour une période de trois jours. Or, les Européens craignent que le gazoduc reste inopérant à l'issue de travaux de maintenance.

Conséquence logique de cette envolée des tarifs du gaz, ceux de l'électricité grimpent eux aussi sur les marchés de gros, faisant craindre une récession.

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Des prix plafonnés en France

En France, cette flambée des prix du gaz reste modérée sur la facture des ménages grâce a "bouclier tarifaire", toujours en vigueur depuis le 1er octobre 2021. Les consommateurs de gaz naturel en France bénéficiant des tarifs réglementés d'Engie (ex-GDF Suez) continueront ainsi de payer le même prix au 1er septembre que l'an passé, a confirmé mardi la Commission de régulation de l'énergie, selon laquelle, sans la protection de l'Etat, le gaz serait 105,1% plus cher qu'au 1er octobre 2021.

Concernant les stocks de gaz, la présidente de la Commission de régulation de l'Energie, Emmanuelle Wargon, a assuré, ce mercredi, que les réserves stratégiques de la France étaient actuellement remplies à plus de 88%. Selon elle, le pays est en bonne voie pour que l'objectif gouvernemental d'un remplissage complet d'ici au 1er novembre soit atteint.

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L'Allemagne adopte une série de mesures d'économies d'énergie

Le risque d'une pénurie de gaz est aussi largement présent en Allemagne dont le gouvernement appelle, depuis plusieurs semaines, à la mobilisation nationale pour économiser l'énergie. Le pays a d'ailleurs promulgué, ce mercredi, une série de mesures pour économiser l'énergie : le chauffage dans les administrations et bâtiments publics sera plafonné à 19 degrés à partir du 1er septembre. Il sera même limité à 12 degrés là où les employés exercent un travail physique intensif et sera éteint dans les parties communes comme les couloirs et il n'y aura plus d'eau chaude pour se laver les mains. Dans les entreprises, les températures minimales à respecter seront abaissées -- une manière d'inciter, sans contraindre, le secteur privé à participer à l'effort. Hôpitaux et institutions sociales sont, toutefois, exemptés des mesures.

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Les commerces ne pourront plus garder leurs portes ouvertes si l'intérieur du magasin est chauffé, l'éclairage de nuit de bâtiments sera interdit et les publicités lumineuses éteintes entre 22h00 et 06h00. Le chauffage de piscines privées sera également prohibé à partir du 1er septembre pour les six mois de validité du décret, si celui-ci consomme de l'électricité ou du gaz du réseau public.

L'Allemagne entend ainsi inciter les particuliers à faire de même. "Nous ne voulons pas mesurer les températures dans les chambres à coucher, et la liberté individuelle doit valoir", mais les mesures "en appellent à la responsabilité" des foyers pour qu'ils "contribuent" à la réduction de la consommation d'énergie, a expliqué le ministre de l'Economie, Robert Habeck.

L'objectif de ce dispositif est est de réduire de 2% la consommation de gaz en Allemagne. "Cela veut dire que nous avons encore du chemin devant nous", a prévenu le ministre. Le chiffre est, en effet, bien loin des 20% de réduction de sa consommation que doit opérer la première économie européenne si elle veut échapper à des pénuries cet hiver, selon les modélisations des experts. "Sans une participation générale des entreprises mais aussi de la population, nous n'économiserons pas assez de gaz", a insisté Robert Habeck.

(Avec agences )

Commentaires 2
à écrit le 25/08/2022 à 9:37
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C'est la Norvège qui va être contente elle va vite récupéré ses 15 milliards de perte de son fond souverain.

à écrit le 25/08/2022 à 5:18
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La politique française du "bouclier tarifaire" est une grave erreur, elle déresponsabilise les usagers, elle met sous le tapis les problèmes, pour les reporter à plus tard, en plus intense. Ce gouvernement fait n'importe quoi

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