François Pérol démissionne de Banque Pop Caisse d'Epargne pour Rothschild

Le président du directoire du groupe bancaire BPCE, ex-secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a démissionné de son poste, près d'un an après sa relaxe en appel pour prise illégale d'intérêts. Il retournera chez Rotshchild et le patron de la filiale Natixis, Laurent Mignon, le remplacera.
Delphine Cuny
L'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy retournerait à la banque d'affaires Rothschild.

[Article mis à jour le 27/04 à 10h30]

François Pérol, le président du directoire de BPCE, et ex-secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a décidé de démissionner de ses fonctions à la tête du groupe bancaire mutualiste, a révélé le site du magazine Challenges. Pourtant, son mandat n'arrivait en échéance qu'en mai 2020. Cette démission intervient près d'un an après sa relaxe en appel, en juin 2017, dans le cadre de poursuites pour prise illégale d'intérêts.

Le président du groupe issu de la fusion des Banques populaires et des Caisses d'épargne était soupçonné d'avoir influencé ce rapprochement, alors que les agents de l'administration publique sont tenus à un délai de carence de trois ans avant de rejoindre une entreprise sur laquelle ils ont formulé des avis et propositions.

En toute fin d'année dernière, la directrice générale chargée des finances, de la stratégie et des affaires juridiques, Marguerite Bérard-Andrieu, 40 ans, major de la promo de l'ENA d'Emmanuel Macron, avait quitté le groupe. Son arrivée avait été annoncée quelques semaines plus tard chez BNP Paribas.

Lire aussi : Coup de jeune à BNP Paribas avec l'arrivée de Marguerite Bérard-Andrieu

Retour chez Rothschild

Agé de 54 ans, diplômé de HEC et de l'Institut d'études politiques de Paris, ancien élève de l'ENA (major de sa promotion, Jean-Monnet), le président de BPCE aurait présenté officiellement sa démission auprès du conseil de surveillance de la banque. Laurent Mignon, le directeur général de la filiale Natixis, également âgé de 54 ans, serait pressenti pour le remplacer, affirme de son côté le journal Les Echos. Silence radio pour l'instant au siège de BPCE. François Pérol présentait à chaque trimestre les résultats en tandem avec Laurent Mignon, considéré comme son bras droit, et Natixis a enchaîné les bonnes performances ces derniers mois. François Pérol avait appelé en urgence cet ancien de la banque Indosuez et des AGF (HEC, Stanford) en 2009 au chevet de Natixis, banque de marchés déficitaire de 2,8 milliards d'euros, plombée par la crise des subprimes.

Depuis son arrivée à la tête du groupe bancaire en 2009, François Pérol a engagé le groupe mutualiste dans une profonde modernisation (simplification de l'organigramme, fusion des caisses notamment) et une transformation numérique accélérée. Ce vaste groupe bancaire emploie plus de 106.500 collaborateurs et revendique plus de 31 millions de clients, dont 9 millions de sociétaires, principalement à travers ses deux réseaux de banque de détail.

Lire aussi : Grosse fusion des Banques pop' pour « affronter l'avenir et le digital »

Selon Challenges, il retournerait à la banque d'affaires Rothschild & Cie, où il a été associé-gérant de 2005 à 2007. Inspecteur des finances, il a fait l'essentiel de sa carrière à la direction du Trésor. Il a aussi été directeur de cabinet adjoint de Francis Mer, au ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, puis de Nicolas Sarkozy, au même ministère.

Chez Rothschild, il avait notamment conseillé le patron des Banques populaires de l'époque, Philippe Dupont, dans la création de Natixis. L'Agefi affirme qu'il devrait devenir "co-président du Group executive committee" de Rothschild & Cie "aux côtés de Nigel Higgins, en remplacement d'Olivier Pécoux", le bras droit de David de Rothschild (75 ans), qui va céder la présidence exécutive de la banque à son fils Alexandre en mai prochain.

La banque d'affaires a confirmé vendredi matin l'arrivée de François Pérol "en tant que Managing Partner de Rothschild & Co Gestion". Mais pas aux côtés de Nigel Higgins :

"A dater du 1 septembre 2018, Robert Leitão, Managing Partner, et François deviendront Co-Présidents du Group Executive Committee", le comité exécutif du groupe.

Nigel Higgins rejoindra le conseil de surveillance de Rothschild & Co comme un des vice-présidents et "Olivier Pécoux demeure Président des activités mondiales de Global Advisory. Tous deux ont contribué de manière significative au développement stratégique du groupe au cours des 15-20 dernières années et resteront actifs au sein de Rothschild & Co" insiste la banque d'affaires.

"Nous sommes ravis que François Pérol rejoigne Rothschild & Co. Sa réussite et sa très grande expérience du métier de la banque seront des atouts très précieux pour notre groupe" déclare Alexandre de Rothschild dans le communiqué.

Delphine Cuny

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Commentaires 8
à écrit le 30/04/2018 à 16:09
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Tout est dit. C'est bien lui qui a menti devant les sénateurs français c'est bien ça hein ? "Messieurs les sénateurs, ne couvrez pas le parjure de Frédéric Oudéa" https://blogs.mediapart.fr/attac-france/blog/250516/messieurs-les-senateurs-ne-...

à écrit le 29/04/2018 à 11:09
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tous les presidents francais ont dans leurs entourage des gens venue de la plus grande banque mondial les rothchilds ;il ont tellement prete de largent aux etats que c est eux qui dirigent le monde LA QUESTION EST QUE VEUT FAIRE DU MONDE LES ROTHCH...

à écrit le 28/04/2018 à 17:25
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....un grand pas vers la présidence ...... de la République !

à écrit le 27/04/2018 à 8:02
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Une démission avec ou sans parachute doré première question, une entrée chez Rotschild avec un chèque de bienvenue deuxième question

à écrit le 27/04/2018 à 7:21
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Les "bons" énarques choisissent le privé, les mauvais la politique et les autres restent dans l'Administration, pour laquelle ils ont été formés; dommage qu'il y ait autant de mauvais!

à écrit le 26/04/2018 à 19:12
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Et voilà à force de fricoter ensemble entre politiciens et hommes d'affaires on lit les brèves judiciaires habituelles des uns pour les autres. Ah qu'est-ce qu'ils doivent se marrer les américains...

le 26/04/2018 à 19:33
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Ras le bol des Macron. Trop de Macron va tuer le Macron Je n'ai jamais vu un président se montrer ou être montré si souvent dans tous les médias. Radios journaux télévision on voit bien qu'ils sont tous à la botte du gouvernement. Plus de liberté ...

le 27/04/2018 à 8:38
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En ce qui concerne la démocratie ne soyons pas aveugles elle vacille depuis bien avant Macron, en 2005 en fait elle a eu le coup de grâce. Par contre il est évident qu'il est le résultat d'un produit longtemps concocté par les marchés financiers ...

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