Les banques espagnoles ne devraient pas utiliser l'intégralité de l'enveloppe mise à leur disposition par l'Union européenne. "C'est une bonne nouvelle (...). Le montant est moins élevé que ce que redoutaient les Européens et les Espagnols", a déclaré la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, dans un entretien accordé au Wall Street Journal. Selon elle, "l'hypothèse probable c'est qu'on soit plus proche des prévisions faites par le FMI". Fin juin, l'institution avait estimé à "au moins 40 milliards d'euros" les besoins en recapitalisation des banques espagnoles.
Fin juin, l'Espagne avait obtenu une aide de l'Union européenne -à hauteur de 100 milliards d'euros- pour renforcer son système bancaire, fortement fragilisé par par son exposition à un secteur immobilier totalement sinistré. Les résultats de l'audit indépendant, qui doit évaluer les besoins des établissements ibériques, doivent être publiés le 28 septembre. En parallèle à l'aide européenne, le gouvernement espagnol prépare un projet de loi visant à mieux encadrer la supervision bancaire.
Face à l'urgence de la situation, l'Europe avait débloqué dès le mois de juillet le versement d'une première tranche d'aide de 30 milliards d'euros. Mais la principale banque en difficulté, Bankia, quatrième établissement du pays, ne devrait pourtant pas recourir à cette manne. Début septembre, le ministre de l?Economie espagnol, Luis de Guindos, avait confirmé, que le Fonds de restructuration bancaire espagnol, le FROB, apportera de façon imminente entre 4 et 5 milliards d?euros à Bankia, sans recourir donc à cette facilité d?urgence.
La restructuration des banques sous surveillance du FMI
Dans un contexte de dégradation de la conjoncture en Espagne, Christine Lagarde rappelle que le FMI a été sollicité pour superviser ce processus de soutien aux banques espagnoles. "Nous ne tenons pas le porte-monnaie, nous ne tenons pas le stylo. Mais nous surveillons de près la situation pour être sûrs que la restructuration se déroule comme prévu", assure-t-elle.
En outre, le FMI ayant également été appelé à intervenir dans le nouveau programme de rachat d'obligations d'Etat de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde a estimé que la participation du FMI dans ce cadre était "suffisamment souple" pour que l'institution garde la maîtrise de son action. "Le FMI doit être indépendant et sa participation ne doit être définie ou dictée par quiconque", ajoute-t-elle.
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