Fermeture des usines de minage en Chine, risque d'interdiction en Inde, fraude massive depuis l'Afrique du Sud... Les cryptomonnaies et le bitcoin sont dans le viseur des régulateurs qui passent d'ailleurs à l'action. Au Royaume-Uni, la plateforme d'achats de cryptomonnaies est désormais interdite de vendre des options ou contrats à terme outre-Manche, a annoncé le régulateur britannique des marchés, la FCA (Financial Conduct Authority).
Avec Coinbase, Huobi Global, KuCoin et Kraken, le Chinois Binance fait partie des leaders sur ce marché naissant de l'investissement de ce nouveau monde monétaire et financier qui opère en dehors du système classique. Binance se revendique d'ailleurs la plus importante en terme de volumes investis (3,88 milliards de dollars en moyenne quotidiennement en 2020).
Régulation en hausse
L'interdiction concerne "Binance Markets Limited", l'une des branches du groupe hong-kongais. « (Elle) n'est actuellement pas autorisée à réaliser toute activité réglementée au Royaume-Uni, sans le consentement préalable et écrit de la FCA ».
Outre-Manche, les achats de cryptomonnaies ne sont pas régulés par le gendarme des marchés « tels le bitcoin ou l'Ether », indique la FCA, car ils ne sont pas considérés comme des produits financiers. En revanche, les options et les contrats futurs, des moyens de parier sur l'évolution du prix, le sont.
En plein essor, la FCA risque aussi d'accentuer sa surveillance sur les nouveaux fonds indiciels adossés aux cours des cryptomonnaies, offrant aux investisseurs une possibilité de diversifier leur portefeuille.
La FCA est surtout confrontée, comme dans le reste du monde, à un regain d'intérêt pour les actifs numériques tel le bitcoin, dont le pic à plus de 64.000 dollars l'an dernier - en pleine crise Covid-19 - a irrigué l'ensemble des cours des cryptomonnaies. Ainsi en 2021, la part des propriétaires de crypto a progressé de 27% par rapport à 2020, passant de 1,9 million d'adultes spéculateurs à 2,3 millions, selon un baromètre de la FCA. Ils n'étaient d'ailleurs plus que 38% contre 47% l'an passé à les considérer comme un « pari », note le média spécialisé bitcoin.com.
Une épée de Damoclès au-dessus du Bitcoin
Aussi, l'engouement cède la place à davantage d'initiatives visant à contrôler ce marché déréguler et désintermédié créé par la technologie de la blockchain sur laquelle reposent ces monnaies. Mais la FCA n'a donné de détail sur sa décision. Elle a demandé aux entreprises financières utilisant des cryptomonnaies de s'enregistrer auprès d'elle, et décide d'actuellement d'approuver ou non les industries de ce secteur en plein essor.
« La notification du FCA n'aura aucun impact sur nos services, notre relation avec nos utilisateurs n'a pas changé », a répondu sur son compte Twitter Binance, qui propose aussi des produits dérivés sur des cryptomonnaies très volatiles. A l'aube de potentielles nouvelles régulations au niveau des Etats, la plateforme se veut aussi être dans une démarche « collaborative ».
Binance garde cependant une réputation sulfureuse : son siège a été déplacé aux îles Caïmans, selon la presse financière, et une enquête du gendarme financier américain est en cours, selon l'agence Bloomberg.
Comme sa rivale Coinbase, plus sage depuis son introduction en Bourse aux Etats-Unis, Binance a profité depuis fin 2020 de l'envol ébouriffant du marché des cryptomonnnaies.
Si les géants de la finance comme les banques américaines Goldman Sachs et Citigroup s'intéressent aux investissements en cryptomonnaies, les régulateurs restent très méfiants envers ces actifs.
Lundi, le bitcoin montait de plus de 2,81% à 33.151 dollars à 14h30 à Paris selon Coindesk.
(Avec AFP)
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