Plusieurs candidats au rachat de Lyxor, filiale de Société Générale

Amundi et BNP Paribas seraient sur les rangs pour racheter cette filiale spécialisée dans la gestion indicielle et alternative. Cette cession pourrait rapporter entre 500 et 700 millions d'euros à la Société Générale.
Lyxor, filiale à 100 % de Société Générale, gère près de 148 milliards d'euros d'encours, dont 71 milliards en ETF ou gestion indicielle.
Lyxor, filiale à 100 % de Société Générale, gère près de 148 milliards d'euros d'encours, dont 71 milliards en ETF ou gestion indicielle. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Société Générale fait tout feu tout bois pour redresser sa rentabilité et son cours de Bourse. Après avoir avoir engagé un plan de restructuration dans les activités de banque de financement et d'investissement, avec la suppression de 640 postes, et dans l'attente de l'annonce de son plan de réorganisation de ses réseaux de banque de détail en France, début décembre, le groupe bancaire semble vouloir accélérer la vente de sa filiale de gestion d'actifs Lyxor, spécialisée dans les fonds indiciels (ETF) et la gestion alternative. Une machine à cash qui pourrait être valorisée entre 500 et 700 millions d'euros. Au 30 octobre, Lyxor affichait 148 milliards d'euros d'encours gérés ou conseillés, dont 71 milliards en ETF ou gestion indicielle.

Au moins cinq candidats

Selon l'agence Reuters, qui avait dévoilé en septembre dernier l'intention prêtée à la Société Générale de céder Lyxor d'ici la fin de l'année, Amundi, premier gestionnaire d'actifs en Europe, filiale du Crédit Agricole,  et BNP Paribas seraient en lice pour déposer une offre. Société Générale s'est refusée à tout commentaire sur "des rumeurs de marché".

D'autres candidats seraient également intéressés par cette filiale, comme JP Morgan, State Street (également un acteur important sur le marché des ETF) et DWS, la filiale de gestion d'actifs de Deutsche Bank. Toujours selon Reuters, Société Générale serait conseillée par Citigroup dans cette vente.

Amundi fait office de candidat naturel au rachat compte tenu de sa taille en Europe, et surtout de sa proximité avec Société Générale. En effet, Amundi a été créé en 2010 avec la fusion des activités de gestion d'actifs du Crédit Agricole (CAAM) et de la Société Générale (SGAM). A l'époque, Lyxor, déjà largement émancipée de SGAM, ne faisait pas partie de la corbeille de mariage. Désormais, Amundi et Société Générale sont liés par un accord de distribution, qui a été renouvelé l'été dernier pour une durée de cinq ans.

Une filiale lucrative et autonome

Dans l'univers de la gestion d'actifs, Lyxor es un "animal à part", selon l'expression de l'un de ses anciens dirigeants. L'idée de départ, lors de sa création en 1998, était de créer une société très pointue sur des produits sophistiqués en s'appuyant sur la salle de marché de la banque d'investissement de Société Générale et en lui offrant, au passage, des débouchés, notamment pour les activités de dérivés.

D'où sa solide réputation en matière d'innovation financière. C'est d'ailleurs cette société qui a lancé le premier ETF en France  il y a près de vingt ans. Dans la foulée de ses produits synthétiques ou structurés, Lyxor a également créé une plateforme de hedge funds, assez unique en Europe, pour une meilleure maitrise des risques.

Une cession qui peut être facilement réalisée

Ce qui forge l'originalité du modèle Lyxor est son indépendance par rapport à sa maison-mère. En effet, au lieu de limiter la société à un rôle d'usine à produits ou de canal de distribution, le choix a été fait de constituer une société de gestion autonome, avec son logo, ses équipes, ses produits et son contrôle des risques.

L'idée était à la fois de créer une émulation au sein du groupe, au risque de créer des tensions et des conflits en interne, et de faciliter la prospection commerciale, notamment auprès des investisseurs institutionnels étrangers, très soucieux des questions d'indépendance et de conflits d'intérêt.

Du coup, la cession de cette filiale et les conditions d'un divorce avec Société Générale sont aisées. D'ailleurs, cette séparation a été maintes fois évoquée et même défendue, un temps, par le management de Lyxor.

La pression des contraintes réglementaires mais aussi les effets de taille importants dans l'industrie de la gestion indicielle - le leader mondial BlackRock représente, à lui seul, la moitié de la collecte sur les ETF en Europe- plaident en effet pour un adossement à un acteur puissant de la gestion d'actifs. D'autant que les gestionnaires d'actifs doivent faire face à la montée en puissance de la gestion passive sur la gestion active.

Avec la vente de Lyxor, Société Générale acterait son désengagement total de la gestion d'actifs pour poursuivre son recentrage des métiers. Mais, la banque doit désormais convaincre que sa stratégie n'est pas uniquement fondée sur une réduction de la voilure mais aussi sur la recherche de nouveaux gisements de croissance.

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