Aéronautique : le "Big four (Airbus, Dassault, Safran, Thales) lance un appel d'offres pour la gestion du fonds d'urgence

Éviter à Toulouse un "Detroit de l'aéronautique". Tel est le leitmotiv du gouvernement qui va présenter mardi un plan de soutien à la filière aéronautique, en grande souffrance face à la crise du transport aérien. Le fonds de soutien sera probablement lancé avant le début du mois de juillet.
Michel Cabirol
Le ministre de l'Economie Bruno le Maire, en présence des ministres des Armées, Florence Parly, de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne et des Transports Jean-Baptiste Djebbari, finalise le plan aéronautique qui sera présenté mardi par Emmanuel Macron
Le ministre de l'Economie Bruno le Maire, en présence des ministres des Armées, Florence Parly, de la Transition écologique et solidaire, Élisabeth Borne et des Transports Jean-Baptiste Djebbari, finalise le plan aéronautique qui sera présenté mardi par Emmanuel Macron (Crédits : Ministère de l'Economie)

Selon des sources concordantes, Airbus, Dassault Aviation, Safran et Thales - le "Big Four" de l'aéronautique française - vont lancer la semaine prochaine un appel d'offres pour la gestion du fonds dédié à l'aéronautique, et plus spécifiquement aux ETI et PME du secteur en souffrance avec l'arrêt ou presque des livraisons d'avions commerciaux. Safran y tenait. Quatre à cinq fonds devraient se lancer dans cette compétition, dont ACE Management (Tikehau Capital), qui était pourtant pressenti pour gérer ce fonds d'urgence (Aerofund 4) sans passer par un appel d'offres. L'objectif du "Big Four" est d'aller le plus vite possible et de sélectionner un candidat avant le début du mois de juillet. Le gouvernement et les quatre grands de l'aéronautique française comptent réunir 1 milliard d'euros mais le fonds devrait être lancé avec une mise de départ estimée entre 500 et 600 millions d'euros, selon un proche du dossier.

Le plan aéronautique va être probablement présenté mardi par Emmanuel Macron, accompagné par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, sur le site d'une PME en Ile-de-France, voire à Toulouse. Tout dépendra des contraintes d'agenda du président. Les modalités pratiques de cet événement vont être décidées ce week-end. Le choix d'une PME serait cohérent, la chaine d'approvisionnement souffrant énormément. Et si Toulouse était le lieu d'une telle annonce, ce serait un symbole tant la Ville Rose est considérée comme la capitale de l'aéronautique européenne. D'autant que les plus hautes autorités politiques n'ont pas envie de gérer un nouveau "Detroit" (ancien fief de l'automobile américaine frappé durement par la crise de 2008) de l'aéronautique à Toulouse.

Qui abonde le fonds

Le "Big Four" va mettre la main au portefeuille pour aider une filière secouée sévèrement par la crise. Un montant de 200 millions d'euros est évoqué. Et selon plusieurs sources, Airbus devrait mettre un peu plus que ses autres partenaires. Soit autour de 50% de ce montant, Safran 25% environ et Dassault Aviation et Thales, le reste à parts égales. La banque publique d'investissement Bpifrance pourrait quant à elle investir entre 100 millions et 200 millions d'euros. Tikehau était pressenti pour contribuer à hauteur de 200 millions d'euros mais c'était avant sa mise en concurrence par les "Big Four", sur l'insistance de Safran. La filiale de Tikehau ACE Management avait jusqu'ici porté de précédents fonds dédiés au secteur. Au final, le gouvernement et le "Big Four" attendent une participation du ou des fonds privés, qui seront gestionnaires du fonds d'urgence, à hauteur de 100 à 200 millions. Le reste devait être levé à l'extérieur.

Le fonds servira notamment à préserver les PME et ETI en danger en injectant des fonds, voire en entrant dans le capital. Mais les quatre grand divergent sur l'un des objectifs, la consolidation de la chaine d'approvisionnement (supply chain). Airbus le souhaite tandis que Dassault Aviation, Safran et Thales sont plutôt réticents pour leur part. Outre le fonds d'urgence, le gouvernement devrait annoncer un plan dédié à l'innovation de la filière, via le Corac (Conseil pour la recherche aéronautique civile), la confirmation des prêts garantis par l'État (PGE) ainsi que certainement des mesures transverses, comme la poursuite du chômage partiel.

Michel Cabirol

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Commentaires 14
à écrit le 08/06/2020 à 13:37
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La situation actuelle ne peut obtenir aucune réponse satisfaisante à long terme. Il s'agit de tenter de sauver des emplois tout en maintenant durablement un niveau de pollution beaucoup trop élevé. L'avion au bilan carbone vertueux est une chimère qu...

le 09/06/2020 à 12:35
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"L'avion au bilan carbone vertueux est une chimère " les estimations les plus pessimistes donnent une contribution de 2,5% au transport aérien en matière de CO2. Qui plus est les émissions ont été réduites de 25% en 20ans. Ce n'est donc peut-être pas...

à écrit le 07/06/2020 à 18:06
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On note que 3 de ces "big 4" sont des filiales de l'Etat français, qui est un piètre actionnaire et gestionnaire mais qui vole au secours de ses actifs au moindre soubresaut. Comme l'a dit un commentateur clairvoyant : le monde d'après, c'est le m...

le 08/06/2020 à 10:57
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c est peut être mieux de s aider pour soi même que de donner de l argent public a des sociétés étrangères qui s en vont avec le pognon .quand a l etat "piètre actionnaire" c est plus l avis de certains actuellement Renault pour exemple

le 10/06/2020 à 0:09
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Pour l'aero, l'Etat stratège( et non actionnaire), ça a globalement marché avec un écosystème industriel parti de rien sous l'impulsion du Gd Charles et qui est devenu le 2eme au monde après celui des US qui lui au contraire, a été fortement boosté ...

à écrit le 07/06/2020 à 16:41
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Bon, on a pas accès à l'article donc on ne sauras pas cb le contribuable va mettre dans ce secteur zombie. L'aviation est un secteur polluant, qui fait plus de lobbying que d'investissement pour espérer devenir propre un jour et nos politique les ...

le 09/06/2020 à 12:39
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"Tout le monde sait que la polution des avions est suffisement nuisible pour que ce genre de transport n'ai pas d'avenir" vraiment? Le transport aérien contribue à hauteur de 2 à 3% aux émissions de CO2, si on s'occupait des 97% restants....Quant à l...

à écrit le 07/06/2020 à 13:30
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Encore un anglicisme pour ne rien dire! Il semblerai que le Français ne soit pas assez sérieux pour parler finance! Et du coup on se "la pète"!

à écrit le 07/06/2020 à 12:09
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Supprimons tous les voyages low costs au soleil, dévoreurs d'empreintes; qu'est-ce qu'il reste? Il faut savoir être logiques!

à écrit le 07/06/2020 à 7:07
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Un Detroit ! Comme vous y allez. La prod de cette ville a son apogee etait de tres loin bcp plus lourde que ce qui se fait a Toulouse aujourd'hui. La majorite de la construction des air bus est en dehors de l'hexagone. Et mettre encore et tjrs une ...

à écrit le 06/06/2020 à 13:52
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Airbus veulent de la support financiere par l'Etat Francais mais presque tout des usines sont en Allemagne.

le 09/06/2020 à 12:42
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"mais presque tout des usines sont en Allemagne. " non, non, renseignez vous, il paraît qu'à Toulouse, Nantes, Saint Nazaire, Marignane, Méaultes, et autre il y a quelques activités....

le 09/06/2020 à 14:07
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Non, vous avez tout faux, comme d'habitude, mais nous avons l'habitude avec avec vous Monsieur le Troll Le Bulgare. Ne vous en déplaise, Toulouse est la capitale d'Europe pour ce qui est de l'aéronautique. Par ailleurs pour le domaine civil et hé...

à écrit le 06/06/2020 à 9:16
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Je suis à la tête d'un état en faillite. Je le sais car je participe activement à en vider les caisses... Fillon (courage). il n' y avait plus d'argent.... mais c'est comme le paic citron, quand y'en a plus y'en a encore... Si c'est pour éviter D...

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