Et si Fincantieri était le plus féroce des concurrents de Naval Group

Maroc, Arabie Saoudite, Grèce, Indonésie... Fincantieri croise le fer partout où il le peut avec Naval Group, poussé dans ses retranchements.
Michel Cabirol
En dépit de la société commune Naviris avec Naval Group, Fincantieri se montre l'un des concurrents les plus féroces pour le groupe français dans des pays jusqu'ici plutôt favorables à la France.
En dépit de la société commune Naviris avec Naval Group, Fincantieri se montre l'un des concurrents les plus féroces pour le groupe français dans des pays jusqu'ici plutôt favorables à la France. (Crédits : Alessandro Bianchi)

En dépit de la société commune Naviris avec Naval Group, Fincantieri se montre l'un des concurrents les plus féroces pour le groupe français dans des pays jusqu'ici plutôt favorables à la France. C'est le cas au Maroc, en Arabie Saoudite et en Grèce mais aussi en Indonésie, qui a déjà commandé à Fincantieri des frégates FREMM. Le groupe italien est très agressif sur les marchés à l'export. Et sans état d'âme. Ainsi, Fincantieri a conclu avec le chantier espagnol Navantia un protocole d'accord (MoU) afin de renforcer leur relation et "d'explorer les avantages communs d'une collaboration élargie dans les domaines naval et maritime", ont annoncé mardi les deux entreprises, qui vont signer cet accord ce mercredi.

L'Italie très présente au Maroc

Au Maroc, qui a acheté en 2008 à la France une frégate FREMM baptisée Mohammed VI mise en service en 2014, Fincantieri tente de convaincre le roi et la marine royale de s'offrir deux frégates FREMM de lutte anti-sous-marine. Les Italiens tentent de forcer le passage et poussent leur avantage, profitant entre autres des relations glaciales entre le Roi Mohammed VI et Emmanuel Macron. Selon des sources concordantes, une délégation italienne était présente début octobre au Maroc pour faire avancer le dossier des deux FREMM. Pour les Italiens, ce n'est pas encore gagné car Rabat souhaite plutôt acheter trois autres patrouilleurs de 80/90 mètres après celui acheté à Navantia pour un prix exorbitant. Selon nos informations, le chantier néerlandais Damen, qui a déjà vendu à la marine royale trois frégates légères de la classe Sigma, ainsi que les chantiers navals français CMN et Kership, se disputent cette compétition, qui traîne en longueur depuis environ quatre ans.

En Arabie Saoudite, l'équipe d'Italie est également extrêmement active. Le ministre du développement économique Giancarlo Giorgetti est attendu début novembre à Ryad où cinq frégates sont actuellement en discussions même si la compétition, qui opposait jusqu'ici Navantia, Fincantieri et un chantier naval sud-coréen (mais pas Naval Group), semble avoir été interrompue par l'Autorité Générale des Industries Militaires (GAMI). Cette dernière possède un droit de veto sur toutes les compétitions dans le domaine de l'armement. A suivre...

Fincantieri en Grèce et en Indonésie

A la suite de la victoire de Naval Group en Grèce (trois frégates FDI vendues), Fincantieri n'a pas désarmé. Bien au contraire. Le groupe italien a récemment développé des contacts avec le groupe Onex, propriétaire gréco-américain du chantier Elefsis, pour explorer le projet de corvettes encore en suspens en Grèce. Le ministre de la Défense grec Nikólaos Panayotópoulos décidera, après la signature des deux contrats avec la France prévue en fin d'année (six Rafale et trois frégates FDI), si la Grèce acquiert une frégate supplémentaire ou trois corvettes.

Enfin, il semblerait que Fincantieri souhaite forcer à nouveau sa chance en Indonésie. Après avoir vendu six frégates FREMM à Djakarta, le groupe italien envisage de vendre à la marine indonésienne des sous-marins côtiers, via le groupe qatari Barzan. Car c'est au Qatar que Fincantieri avait réussi en 2016 un énorme coup commercial en gagnant un contrat portant sur la vente de plusieurs navires de guerre (5 milliards d'euros). Les équipes commerciales de Naval Group n'ont pas fini de croiser dans le monde entier Fincantieri.

Michel Cabirol

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Commentaires 7
à écrit le 04/11/2021 à 14:21
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Bon coup de poignard ça aussi l'accord fincantieri navantia. Navantia les traîtres qui ont volé les plans des scorpenes (pour au final sortir un sous marin pourri avec 15 ans de ratard et des performances digne d'un uboat des années 40)

à écrit le 04/11/2021 à 8:50
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En général les entreprises italiennes et les managers italiens sont très dynamiques mais ce qui joue en leurs faveur c'est que notre pays et ses managers pense encore que nous sommes les meilleurs et l'arrogance aidant nous perdons des affaires. Cel...

à écrit le 03/11/2021 à 14:52
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Encore un succès de nos grands stratéges MACRON et LEMAIRE dans le domaine économique: Pour rappel le refus du rapprochement Fincantieri / Naval group!

le 03/11/2021 à 17:44
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Marre des commentateurs français qui n'arrêtent pas de débiner leurs gouvernants et leur pays. Pas étonnant que les étrangers gagnent, avec des "Français" pareils.

à écrit le 03/11/2021 à 11:45
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Investir plus. Travailler plus et mieux. Etudier plus. Vendre mieux .Moins de loisirs. Si on veut exister on n'a,pas le choix sinon on continuera à perdre à chaque coup.

à écrit le 03/11/2021 à 9:07
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qu attendons-nous pour répliquer coup par coup ? ah oui les Francais s 'abrutisent d ' appli infantiles pendant que les autres font leur taffe...Le Drian ou es -tu ? Castex que fais-tu Parly où blablates -tu ?

le 03/11/2021 à 17:45
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Marre des commentateurs français qui n'arrêtent pas de débiner leurs gouvernants et leur pays. Pas étonnant que les étrangers gagnent, avec des "Français" pareils.

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