Article mis à jour le 17 mai (déclaration du délégué général pour l'armement Joël Barre)
L'Allemagne et la France devaient lancer une étude d'architecture sur le char européen du futur (MGCS ou Main Ground Combat System) en mars, voire avril. Le calendrier a été tenu in extremis. Le ministère de la Défense allemand a annoncé mardi la signature de deux accords par les deux partenaires : un accord-cadre (framework agreement) puis un accord de mise en œuvre (implementing agreement), qui permet de passer un contrat pour une étude de définition de l'architecture du futur système. La notification du premier contrat d'études d'architecture, qui durera 18 mois, s'élève à 30 millions d'euros : 15 millions d'euros pour l'industrie française (Nexter étant tête de file) et 15 millions d'euros pour l'industrie allemande.
Ce contrat "est le résultat des négociations menées avec les allemands depuis l'automne 2019", a expliqué le 29 avril dernier à l'Assemblée nationale le Délégué général pour l'armement Joël Barre. Cette commande est un préalable au développement de démonstrateurs technologiques, qui serviront à évaluer le MGCS, selon les besoins et exigences allemandes et françaises, a expliqué le ministère de la Défense allemand. La commission budgétaire du Bundestag a autorisé le lancement de cette étude d'une durée de deux ans.
"Le projet MGCS mené sous leadership allemand vise à remplacer à partir de 2035 les Leopard 2 et les Leclerc. Avec la signature de ces deux accords, l'Allemagne et la France envoient un signal important pour la coopération européenne de défense", a souligné le ministère de la Défense allemand.
Une étude d'architecture
En raison de la crise du Covid-19, les deux ministres, Annegret Kramp-Karrenbauer et son homologue française Florence Parly, qui n'ont pas pu se rencontrer pour signer les deux accords, sont parvenus à un un accord cadre, qui définit l'organisation du projet et la structure de management. Les deux pays profiteront de la même manière de cette coopération : les contrats à venir seront ainsi financés à 50/50. En outre, les deux pays pourront conserver sur les résultats des travaux des droits de propriété intellectuelle suffisants pour une utilisation future.
L'étude d'architecture a été divisée en neuf piliers partagé entre les trois industriels concernés avec un équilibre coûts et charges de travail à parité entre la France et l'Allemagne : trois piliers pilotés par Nexter, trois piliers par Krauss-Maffei et trois piliers par Rheinmetall.
"Les études importantes vont commencer en 2025, puis il y aura un démonstrateur entre 2025 et 2030 et, enfin, on aura un char opérationnel en 2035" pour remplacer les Leclerc et les Leopard 2, avait expliqué mi-février une source proche du dossier.
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