Thales Alenia Space : objectif Lune

Thales Alenia Space a été sélectionné par l'Agence spatiale européenne pour fournir deux modules à la future station spatiale lunaire pilotée par la NASA dans le cadre d’une coopération internationale : l'Habitat International I-HAB, une station spatiale de 40 tonnes habitée en orbite lunaire, et le module de communication et de ravitaillement Esprit.
Michel Cabirol
Les premiers éléments de la station spatiale lunaire, qui n'a pas vocation à être habitée de manière permanente, seront assemblés à partir de 2024. Cette station spatiale accueillera jusqu'à quatre astronautes à la fois pour une durée allant d'un à trois mois.
Les premiers éléments de la station spatiale lunaire, qui n'a pas vocation à être habitée de manière permanente, seront assemblés à partir de 2024. Cette station spatiale accueillera jusqu'à quatre astronautes à la fois pour une durée allant d'un à trois mois. (Crédits : Thales Alenia Space)

Thales Alenia Space va se poser sur la lune dans le cadre du programme Artemis piloté par la NASA. Un programme qui renvoie enfin l'homme sur la Lune en 2024. La société conjointe entre Thales (67 %) et Leonardo (33 %) va fournir deux modules importants de la future station spatiale lunaire LOP-G (Lunar Orbital Platform - Gateway) : l'Habitat International I-HAB, une station spatiale de 40 tonnes habitée en orbite lunaire dont le  lancement est prévu en 2026, et le module de communication et de ravitaillement Esprit (station-service en orbite), qui devrait être lancé en principe en 2024. "Ces deux modules représentent la contribution européenne pour cette station lunaire", a précisé dans un communiqué Thales Alenia Space (TAS).

Sous le pilotage de la NASA, la future station spatiale est développée dans le cadre d'une coopération internationale où sont présentes l'ESA (Europe), la JAXA (Japon) et la CSA (Canada). Les premiers éléments seront assemblés à partir de 2024. Cette station spatiale n'a pas vocation à être habitée de manière permanente, mais elle permettra d'accueillir jusqu'à quatre astronautes à la fois pour une durée allant d'un à trois mois. Elle offrira des capacités d'accostage pour les véhicules de visite et pour la capsule spatiale Orion, de modules logistiques, de communications avec la Terre et la Lune, de sas dédiés aux sorties extravéhiculaires, aux expériences scientifiques et d'un bras robotique. Enfin, la station spatiale préparera la NASA à envoyer les premiers humains sur Mars dans les années à venir. I-HAB jouera un rôle essentiel dans cette quête.

"Cette station spatiale constituera à plus long terme un point d'étape pour de futures missions humaines dans l'espace lointain et sur Mars", confirme le directeur des activités Observation, Exploration et Navigation de TAS, Massimo Claudio Comparini.

Une très belle série de commandes institutionnelles

TAS va réaliser une très belle année 2020 dans le domaine spatial en termes de prise de commandes. Après avoir été sélectionné dans de nombreux systèmes spatiaux dans le cadre du programme Copernicus (au total 849 millions d'euros), le groupe franco-italien va encaisser de la part de l'ESA (Agence spatiale européenne) la première tranche du contrat I-HAB, d'un montant de 36 millions d'euros (sur un montant de 327 millions d'euros). Le développement du module Esprit (295 millions d'euros) a quant à lui déjà démarré dans le cadre d'un accord préliminaire avec une signature du contrat prévue d'ici à la fin de l'année.

Enfin, en parallèle, TAS a été sélectionné par Northrop Grumman pour fournir la structure du module HALO (module logistique et habitat de l'avant-poste habitation et logistique). Fourni par les Etats-Unis, ce premier module pressurisé d'habitation et de logistique est dérivé du cargo de ravitaillement Cygnus pour lequel TAS a été sélectionné pour fournir la structure primaire et le système de protection contre les micro-météorites. Ce contrat devrait être signé dans les semaines qui viennent. L'ensemble de ces contrats vont en grande partie alimenter le site de TAS à Turin et, à un degré bien moindre, Cannes, puis Toulouse.

De nombreux défis

Pour concevoir ces deux modules, TAS devra relever de nombreux défis techniques, calendaires et de robotique. Les défis techniques sont liés à un environnement lunaire complexe et aux conditions thermiques extrêmes, notamment la nécessité d'intégrer des systèmes de protection contre les micrométéorites et le rayonnement cosmique. TAS devra relever le défi du calendrier du programme Artemis et celui de contraintes de masse lors des lancements pour être compatible avec un lanceur commercial américain.

Enfin, le constructeur franco-italien sera confronté au défi de l'autonomie et de l'automatisation. La station spatiale lunaire n'étant pas habitée en permanence contrairement à l'ISS, elle devra donc fonctionner de manière autonome. TAS équipera les deux modules I-HAB et Esprit d'une interface robotique permettant de réaliser la maintenance et des opérations à distance.

Michel Cabirol

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