Copernicus : Thales, Airbus et OHB, les grands gagnants du pactole spatial de 2,5 milliards

Thales (849 millions d'euros), Airbus (620 millions) et OHB (292 millions) sont les trois groupes qui bénéficieront le plus des retombées industrielles de Copernicus. A eux trois, ils cumulent 69% du programme spatial européen.
Michel Cabirol
Thales Alenia Space a obtenu 849 millions d'euros de volumes industriels dans le cadre du programme Copernicus, selon un document de l'ESA.
Thales Alenia Space a obtenu 849 millions d'euros de volumes industriels dans le cadre du programme Copernicus, selon un document de l'ESA. (Crédits : Agence spatiale européenne (ESA))

Ils sont quatre. Quatre industriels (Thales, Airbus, OHB et Ruag) à se partager en grande partie (71%) la nouvelle tranche du programme spatial Copernicus de l'Union européenne et l'Agence spatiale européenne (ESA). En raison de la profondeur de leur ancrage européen historique, les deux grands constructeurs de satellites européens, Thales et Airbus, dévorent plus de 50% du gâteau Copernicus en termes de volumes industriels octroyés par l'ESA dans le cadre des six nouvelles missions lancées (LSTM, CHIME, CO2M, CRISTAL, ROSE-L, CIMR) évaluées à 2,55 milliards d'euros par l'ESA. Très exactement (57,5%).

849 millions d'euros pour Thales Alenia Space

La filiale spatiale de Thales et de Leonardo, Thales Alenia Space, remporte le duel devant son éternel rival européen (Airbus) avec l'obtention de 849 millions d'euros de volumes industriels, selon un document de l'ESA. Ces commandes iront irriguer les filiales de TAS en Italie, Espagne, Belgique, Pologne et en Suisse. Elles représentent le tiers du volume global de Copernicus (33,27%). Au total, TAS a décroché la maîtrise d'œuvre de trois missions : deux en Italie avec ROSE L (482 millions d'euros) et CIRM (495 millions) et une en France avec CHIME (455 millions) sur les six en compétition.

TAS sera également responsable de la charge utile pour deux autres missions. Il développera et fabriquera l'instrument CO2M (mission de surveillance du CO2), qui permettra de mesurer les émissions mondiales de CO2 d'origine anthropique et de jouer ainsi un rôle clé dans l'étude et le suivi des causes du changement climatique, sous la maîtrise d'œuvre d'OHB System. Il réalisera en France l'altimètre de la mission CRISTAL (Mission de topographie des glaces et des neiges polaires) sous la maîtrise d'œuvre Airbus DS Germany.

Airbus obtient deux maîtrises d'oeuvre (Allemagne et Espagne)

Derrière TAS, Airbus Space a pour sa part obtenu pour 620 millions d'euros de volumes industriels (24,29% du programme Copernicus). Le constructeur européen bénéficie lui aussi de son ancrage et de son image européenne pour rafler près du quart du programme Copernicus. A travers l'Allemagne (CRISTAL) et l'Espagne (LSTM), Airbus Space a été sélectionné en tant que maître d'oeuvre pour deux missions : LSTM (Surveillance de la température de la surface terrestre), dont le contrat va s'élever à 375 millions d'euros, et CRISTAL (300 millions). Airbus fournit également des équipements essentiels aux six missions.

Le groupe allemand OHB System AG a été choisi pour la maîtrise d'oeuvre de CO2M (surveillance du dioxyde de carbone anthropique), dont la mission est estimée à 445 millions d'euros. Au total, le rival allemand d'Airbus Space va bénéficier de 292 millions d'euros de volumes industriels dans le cadre de la nouvelle tranche du programme Copernicus (soit 11,44%). Enfin, le groupe suisse Ruag Group a obtenu 52 millions de charges industrielles. Les entreprises de taille intermédiaire et les PME bénéficient également de volumes industriels, respectivement 366 et 307 millions.

Au total, les industriels allemands sont les vainqueurs du partage du grand programme européen Copernicus en obtenant 792 millions d'euros de retours industriels, loin devant la France (540 millions), l'Italie (485 millions), l'Espagne (252 millions) et la Grande-Bretagne (118 millions). Ce qui leur permettra de mieux résister à la crise économique. D'autant que l'ESA prévoit de payer 7% du programme en 2020, 11% en 2021, 15% en 2022 et 16% en 2023. Soit près de 50% en quatre ans.

Michel Cabirol

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