Toujours plombé par le 787, Boeing voit son bénéfice net divisé par trois

Boeing a dévoilé, ce mercredi, un chiffre d'affaires en léger repli et un bénéfice net en chute de 72%. Alors que le 737 MAX remonte en puissance, le Dreamliner reste une épine plantée dans le pied du constructeur américain. Malgré ces résultats moins bons qu'espérés, Boeing veut croire en sa capacité à redresser la barre.
Boeing paye les conséquences des retards de livraison que connaît le long-courrier 787.
Boeing paye les conséquences des retards de livraison que connaît le long-courrier 787. (Crédits : BRENDAN MCDERMID)

Les chiffres ne sont pas aussi bons que ceux espérés pour Boeing. Le constructeur américain a, en effet, dévoilé ce mercredi des résultats inférieurs aux prévisions pour le deuxième trimestre. Son chiffre d'affaires a reculé de 2% à 16,68 milliards de dollars par rapport à la même période il y a un an, et son bénéfice opérationnel a chuté de 24% à 774 millions de dollars. Près des trois quarts de son bénéfice net se sont également envolés, qui chute à 160 millions de dollars.

Si le groupe reste légèrement bénéficiaire, son recul est sévère. Selon ses indicateurs alternatifs de performance (« non-GAAP measure »), il a encaissé une perte de 37 cents par action, deux fois plus importante qu'attendu par les analystes.

Boeing est toujours pénalisé par les retards de livraison que connaît le long-courrier 787 depuis après que des vices de procédure ont été découverts en 2020. Le groupe anticipe un coût supplémentaire de 2 milliards de dollars, dont 283 millions enregistrés pendant ce trimestre. Les dernières livraisons de l'appareil remontent à 2021, le temps de résoudre les problèmes de production et remettre en état les avions en attente étant plus importants que prévu. « La société continue de travailler avec la FAA (l'autorité américaine de l'aviation, NDLR) pour finaliser les actions permettant la reprise des livraisons et prépare les avions », affirme Boeing.

Quant à la division dédiée à la défense, l'espace et la sécurité a de son côté vu son chiffre d'affaires reculer de 10%. Le groupe a enregistré deux charges, l'une de 147 millions de dollars liée au MQ-25, futur drone ravitailleur de la Marine américaine, et l'autre de 93 millions liée au vol d'essai en mai de la capsule Starliner après moult péripéties.

Boeing ne veut pas bruler les étapes avec le 737 MAX

Malgré ces difficultés, le groupe se veut positif et affirme pouvoir dégager un flux de trésorerie disponible positif sur l'ensemble en 2022. Les revenus dégagés par la division d'aviation commerciale ont, d'ailleurs, progressé de 3% sur le trimestre, soutenus par les livraisons de son best seller, le 737 MAX.

Poursuivant la remontée en puissance du programme, Boeing en produit désormais 31 exemplaires par mois. « Même avec une forte demande, nous ne chercherons pas à accélérer les cadences de production, ni ne pousserons notre système trop vite », a souligné le PDG du constructeur, Dave Calhoun, dans une lettre aux employés. Alors que Boeing, comme de nombreuses autres entreprises, fait face aux « contraintes de la chaîne d'approvisionnement » et à « l'inflation », il préfère donner la priorité « à la stabilité et à la prévisibilité ». Et surtout, il doit écouler en priorité les 737 MAX stockés sur ses parkings, soit environ 300 exemplaires, conséquence de l'interdiction de vol qui a frappé l'appareil entre 2019 et fin 2020.

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Les bonnes affaires de Farnborough

Boeing vient, en outre, d'engranger près de 200 commandes au salon de Farnborough, avec, parmi elles, des 787. Boeing a notamment signé un contrat avec la société irlandaise de location d'avions AerCap qui s'est engagée lors de ce salon aéronautique à acheter cinq gros-porteurs de la famille 787, pour un total, selon le prix catalogue, d'1,5 milliard de dollars. AerCap, qui loue ses avions à plus de 300 compagnies dont American, China Southern, Azul Brazilian ou encore Air France, est le plus gros client mondial du 787 Dreamliner.

Le groupe compte désormais 125 appareils de ce type à son actif ou commandés. Il s'est dit confiant dans la faculté de l'avionneur à retrouver un rythme normal de livraisons pour son Dreamliner. « Nous pensons que nous en sommes proches », a-t-il indiqué. La compagnie Azerbaijan Airlines s'est, elle, engagée à acheter 4 gros porteurs 787-8 (environ 1 milliard de dollars au prix catalogue).

(Avec AFP)

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