À Farnborough, Boeing détaille sa trajectoire vers l'avion zéro carbone

SAF, hydrogène, hybride-électrique... les pistes ne manquent pas pour réduire l'impact environnemental de l'aviation. Encore faut-il trouver la bonne pour chaque segment. C'est pourquoi Boeing se dote d'un nouvel outil de modélisation qui doit lui permettre d'esquisser ce à quoi ressembleront ses futurs avions.
Léo Barnier
Concept de futur avion présenté par Boeing au salon de Farnborough 2022.
Concept de futur avion présenté par Boeing au salon de Farnborough 2022. (Crédits : Boeing)

Il n'y aura pas une trajectoire unique pour atteindre le zéro carbone, et Boeing compte bien en explorer un grand nombre. Le constructeur américain a présenté sa stratégie, fondée sur une approche holistique, pour réduire l'empreinte environnementale de ses avions d'ici 2050, lors du salon de Farnborough, qui s'est ouvert le 18 juillet dans le sud de l'Angleterre. Cette stratégie s'articule autour d'un nouvel outil de modélisation basé sur l'analyse de données, baptisé Cascade, qui doit permettre d'évaluer les différentes pistes que sont les carburants d'aviation durables (SAF), l'hydrogène, la propulsion hybride-électrique et électrique. À cette occasion, l'avionneur a également dévoilé plusieurs concepts de futurs avions intégrant ces nouvelles technologies.

« Il existe de multiples façons de parvenir à un avenir où l'aviation n'a aucun impact sur le climat. Nous avons créé Cascade sur la base de données crédibles et de modèles analytiques pour permettre aux utilisateurs d'explorer différentes voies vers le 'net zero' », déclare Chris Raymond, patron du développement durable de Boeing.

Un outil pour étudier l'ensemble du cycle de vie d'un avion

Cascade doit ainsi être capable d'analyser les bénéfices et les inconvénients des différentes possibilités envisagées sur l'ensemble du cycle de vie d'un avion. Cela prend en compte les émissions directes de l'aviation, en vol et au sol, mais aussi les émissions indirectes venues de l'extraction, la logistique, la production, la distribution et le stockage de l'énergie. Si le CO2 est l'aspect le plus prégnant, le constructeur américain prend également en compte dans son approche les autres émissions telles que le méthane, l'hydrogène et les oxydes d'azote (Nox), contribuant à l'effet de serre.

Pour se faire, Cascade s'appuie sur « une combinaison de données historiques sur le trafic aérien, de prévisions de trafic issues du Boeing Current Market Outlook, de modèles de performance des avions, et de modèles de prévision de l'énergie et des ressources », selon la présentation de Boeing. Il permet ensuite d'affiner les résultats « en fonction d'une combinaison de type d'avion, de compagnie aérienne, de distance de vol et de région ».

Cette vision complète pourra ensuite être utilisée pour déterminer les options les plus efficaces pour réduire le bilan carbone des futurs appareils, en coordination avec les compagnies aériennes et les décideurs politiques.

Les SAF d'abord

Dans cette vision du zéro émission nette, Boeing place comme les autres le renouvellement des flottes et les SAF au centre du jeu, suivi de l'amélioration de l'efficacité opérationnelle. La sobriété des moteurs et l'utilisation des carburants durables fourniront la majeure partie de l'effort de décarbonation d'ici 2050. Mais Chris Raymond ne ferme pas la porte aux autres technologies :

« Nous devons adopter une vision holistique de la décarbonation. Et lorsque nous faisons cela, il est clair que le carburant aviation durable (SAF) est un levier nécessaire. Nous savons qu'il faudra une approche "SAF et" et non "SAF ou" pour parvenir à une consommation 'net zéro' d'ici 2050. »

Boeing compte ainsi s'appuyer sur l'hydrogène et la propulsion électrique et l'utilisation de technologies avancées. De fait, Boeing a présenté ce à quoi pourrait ressembler ses futurs avions, précisant qu'il ne s'agit que de concepts et non de programmes ou de projets en cours.

Le constructeur a ainsi dévoilé les images d'un commuter d'une dizaine de places, propulsé par deux hélices laissant présager d'une motorisation électrique, un quadrimoteur également à hélices, s'apparentant à un avion régional et semblant utiliser de l'hydrogène, et un moyen-courrier doté de deux réacteurs et d'une configuration sans hublot à l'arrière, laissant là aussi penser à la présence d'un réservoir d'hydrogène.

Léo Barnier

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Commentaire 1
à écrit le 19/07/2022 à 11:15
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L'avion, aucun impact sur le climat ? Eh ben comment alors?

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