Farnborough 2022 : Boeing revient sur Airbus dans la course aux commandes

En retard par rapport à Airbus depuis le début de l'année, Boeing a été le plus actif à Farnborough. Avec quelques belles commandes - sans pour autant atteindre les chiffres fous de certaines éditions passées - le constructeur américain a grignoté une partie de son retard sur son concurrent européen. Mais celui-ci garde encore quelques atouts dans sa manche pour remporter le match à la fin de l'année.
Léo Barnier
Boeing a signé le gros coup du salon en plaçant son 737 MAX 10 chez Delta Air Lines.
Boeing a signé le gros coup du salon en plaçant son 737 MAX 10 chez Delta Air Lines. (Crédits : Boeing)

Les salons aéronautiques internationaux sont bel et bien repartis. Si le salon de Dubaï en novembre 2021 marquait le redémarrage, celui du Farnborough qui s'achèvera dimanche en est la confirmation. Et à travers ces salons, c'est le match Airbus-Boeing qui revient sur le devant de la scène. Même si la performance des deux compétiteurs ne restera pas dans les annales, elle est toujours intéressante à regarder.

Là où Airbus avait animé le tarmac dubaïote avec 269 commandes fermes et 139 engagements sur trois jours, ainsi que le lancement commercial de son avion-cargo A350F, le constructeur européen s'est montré bien plus discret dans les travées de Farnborough. A l'inverse, Boeing qui avait dû se contenter de miettes et attendre le dernier jour pour sauver son salon avec une commande de 72 moyen-courriers 737 MAX.

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Boeing le grand animateur avec le MAX

Dans la campagne britannique, c'est pourtant bien le constructeur américain qui a occupé le devant de la scène grâce à son MAX, qui confirme encore un peu plus son retour en grâce. Après avoir parfaitement lancé son salon avec une commande de Delta Air Lines pour 100 exemplaires fermes du 737 MAX 10 (et 30 en options), Boeing a maintenu la pression les jours suivants. Il a signé un nouveau contrat avec le fonds d'investissement américain 777 Partners pour 30 appareils fermes de la famille MAX, des 737 MAX 8 et 8-200, assortis d'options pour 36 de plus. Et comme il est dur d'imaginer un salon sans commande de loueur, c'est Aviation Capital Group qui s'est engagé pour 12 Boeing 737 MAX 8 de plus.

Toujours pour le 737 MAX, un dernier beau contrat a également été signé avec Qatar Airways pour 25 MAX 10. Déjà dans les tuyaux depuis quelques mois, ces appareils viendront notamment remplacés les A321 NEO annulés par Airbus.

Boeing a aussi formalisé une commande avec ANA pour 20 exemplaires fermes du 737 MAX 8 et 10 en options, mais le groupe japonais avait déjà annoncé la confirmation du contrat la semaine précédente. Et les avions avaient déjà été intégrés au carnet de commandes.

En face, le constructeur européen a dû se contenter de 12 A220-300 pour Delta Air Lines, qui devient ainsi le principal client de l'appareil, et 17 A321 NEO - dont des exemplaires long-courriers A321 XLR - pour Latam Airlines. Son plus beau fait d'armes a été la confirmation du contrat avec Easyjet pour 56 appareils de la famille A320 NEO, mais il s'agit de droits d'achat d'une précédente commande sur lesquels la compagnie britannique avait déjà communiqué depuis plusieurs semaines.

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Quelques 787 pour corser l'addition

Déjà dominateur dans le moyen-courrier, Boeing a aussi réussi à écouler quelques long-courriers à Farnborough, malgré un contexte toujours compliqué pour ce secteur - sans oublier les problèmes de qualité rencontrés par le constructeur sur le 787 et de certification sur le 777X. Plus gros client du Dreamliner, le loueur AerCap a conforté encore un peu plus sa position avec cinq 787-9 supplémentaires. Azerbaijan Airlines s'est contenté pour sa part d'un protocole d'accord pour quatre 787-8.

Point fort de Boeing, le cargo a également répondu présent avec la sélection du 777-8F par Cargolux pour remplacer ses 747-400, mais surtout avec les avions passagers convertis en cargo. Le constructeur a enregistré une commande d'Aircompany Armenia et de Georgian Airlines pour trois 737-800BCF, et celle du loueur BBAM pour neuf exemplaires, avant de clôturer la série par trois 767-300BCF fermes et un en option pour Saltchuk Aviation.

Au final, Boeing engrange donc pas moins de 172 appareils fermes et 70 options et engagements, sans compter ANA, ainsi que pour 15 appareils convertis en cargo avec une option. En face Airbus se contente de 29 commandes, sans compter celles d'Easyjet.

Le constructeur européen peut néanmoins se consoler au vu des 442 commandes brutes déjà enregistrées fin juin - en attendant la confirmation des commandes géantes des compagnies chinoises - contre 286 pour Boeing. La différence est moins flagrante en tenant compte des annulations, avec 259 commandes nette pour Airbus contre 205 pour Boeing.

Léo Barnier

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Commentaires 5
à écrit le 23/07/2022 à 14:56
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Airbus a toujours plus de 2 000 commandes d'avance en stock (plus de 7 000, contre 5 000 pour Boeing).

le 24/07/2022 à 5:31
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Hahahaha ces pro airbus qui se rassurent comme ils peuvent.... hahahahahahaha Belle râclée qui s´ est pris airbus. Vive Boeing!!!!

à écrit le 23/07/2022 à 13:22
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Je pense que c'est surtout lié au fait qu'Airbus est au maximum de ses capacités de production, et que les délais de livraisons doivent s'allonger en conséquence.

le 23/07/2022 à 13:57
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@PAFO Il ne faut surtout pas tuer un concurrent pour laisser la place à un constructeur...Chinois?

le 25/07/2022 à 13:16
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bientot un concurrent venu de chine grace a un ex 1 er ministre francais qui a offert la technologie a la chine pas vendu mais bien offert contre des voyages gratos president de france chine

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