Des mesures de la loi Alimentation repoussées, les agriculteurs en colère

Les ordonnances attachées à la loi Alimentation sont "reportées" en raison du mouvement des "Gilets jaunes" et seront appliquées "en janvier ou en février", a déclaré ce mercredi 5 décembre le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume. Les agriculteurs vont battre le pavé toute la semaine prochaine pour dire "halte au matraquage".
(Crédits : iStock)

Au moment où le pouvoir d'achat est au cœur des contestations, en particulier des "Gilets jaunes", les ordonnances de la loi Alimentation sur le relèvement du seuil de revente à perte et les promotions "sont reportées parce que maintenant il y a d'autres sujets d'actualité", a reconnu Didier Guillaume, le ministre de l'Agriculture, chez nos confrères de CNews. Elles devaient être présentées ce mercredi en Conseil des ministres.

"Les ordonnances seront appliquées en janvier ou en février", soit avant la fin des négociations annuelles avec la grande distribution, a-t-il néanmoins assuré.

L'objectif de la réforme est de rendre les prix d'achats des produits agricoles plus rémunérateurs pour les agriculteurs, en relevant notamment le seuil de revente à perte et en encadrant les promotions. Aujourd'hui, lorsqu'une enseigne achète au producteur un produit à 1 euro, elle doit le revendre au minimum à 1 euro. Avec cette réforme, ce même produit ne pourra être revendu à moins de 1,10 euro.

Ce report justifié par la préservation du pouvoir d'achat des consommateurs pénalise donc les agriculteurs face aux distributeurs, qui ont longuement bataillé contre certaines dispositions de la loi Alimentation. Ils avaient déjà demandé le report de la mise en application à janvier 2019, arguant des promotions de Noël.

Lire aussi : Pourquoi la loi Alimentation ne satisfait personne

Des manifestations d'agriculteurs pendant une semaine

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, a ainsi déclaré à l'AFP que les agriculteurs manifesteront toute la semaine prochaine, à des dates différentes selon les territoires. Elle prévient : "C'est reporté (la mise en oeuvre de la loi alimentation, NDLR) mais il ne faut pas qu'il y ait de reculade de la part du gouvernement".

"Les agriculteurs ont envie de faire passer un message au gouvernement, celui de dire 'halte à l'agri-bashing', halte d'être les boucs émissaires, halte d'être toujours critiqués parce qu'on ferait trop de ceci ou cela, parce qu'on utiliserait trop de produits phytosanitaires", a analysé Didier Guillaume.

"Aujourd'hui, il n'est plus possible que les agriculteurs se fassent étrangler dans les négociations commerciales", a toutefois aussi insisté le ministre.

Le ministre est cependant sceptique quant à une participation des agriculteurs au mouvement des "gilets jaunes". "Ce ne sont pas les mêmes revendications. (...) Par contre il faut entendre des messages qui sont sensiblement les mêmes, parfois". D'ailleurs, Christiane Lambert elle-même a souligné lundi que ce mouvement des agriculteurs ne rallierait pas celui des "Gilets jaunes", évoquant "des problématiques spécifiques sur nos domaines".

(avec AFP)

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Commentaires 4
à écrit le 06/12/2018 à 1:36
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Les agriculteurs sont la CSP la plus riche de France et de loin! Les hausses de prix vont être payés par les consommateurs.

à écrit le 05/12/2018 à 18:36
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""Ce ne sont pas les mêmes revendications. (...) Par contre il faut entendre des messages qui sont sensiblement les mêmes, parfois"." Ben si ce sont les mêmes revendications puisque c'est le pouvoir d'achat. Par contre en effet le ministre pe...

à écrit le 05/12/2018 à 17:40
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Les agriculteurs en colère. C'est du n'importe quoi. Ils sont devenus les FONCTIONNAIRES de l'Europe avec toutes aides qu'ils touchent.

le 06/12/2018 à 4:57
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