
Renault se porte mieux, au point de proposer, pour la première fois depuis 2019, de verser un dividende de 0,25 euro. « Les fondamentaux du groupe ont été assainis en profondeur et nous ne reviendrons pas en arrière. Les perspectives financières 2023 et le retour d'un dividende en sont la démonstration », s'est ainsi félicité le directeur général du groupe, Luca de Meo, ce jeudi.
Dans le détail, en 2022, le chiffre d'affaires du groupe s'élève à 46,4 milliards d'euros, soit 11,4 % de plus par rapport à 2021. La marge opérationnelle, à 2,6 milliards d'euros (5,6 % du chiffre d'affaires) est en amélioration de 1,4 milliard d'euros par rapport à 2021 (+2,8 points). Elle s'élève à 6,4 % au deuxième semestre 2022 (+2,9 points par rapport au 2e semestre 2021). Pour 2023, Renault vise une marge opérationnelle supérieure ou égale à 6% du chiffre d'affaires. Dans l'ensemble, les performances du groupe ont dépassé les prévisions des analystes.
Le constructeur français a enregistré cependant une perte nette (part du groupe) de 338 millions d'euros en 2022, notamment causée par sa sortie du marché russe après le déclenchement de la guerre en Ukraine, avec la cession à l'Etat russe du constructeur des Lada, Avtovaz. Ce retrait avait occasionné une perte de 2,3 milliards d'euros enregistrée au premier semestre 2022.
De bonnes perspectives pour 2023
Concernant ses perspectives, Renault a indiqué prévoir pour 2023 un flux de trésorerie opérationnel de l'automobile supérieur ou égal à 2 milliards d'euros et un taux de marge opérationnelle supérieur ou égal à 6%
« L'année 2022 a plus que tenu ses promesses : avec des résultats au-dessus des objectifs initiaux et des attentes du marché, nous achevons la phase « Résurrection » avec trois ans d'avance, a souligné Lucas de Meo. Cette performance reflète l'énergie et l'engagement des équipes alors même que nous avons fait face à de forts vents contraires liés à la cession de l'activité en Russie, à la crise des semi-conducteurs et à l'inflation des coûts. De plus, nous atteignons notre objectif de réduction de 25 % de l'empreinte carbone dans le monde depuis 2010 ».
Les nouveaux fondements de l'alliance avec Nissan et Mitsubishi vont se déployer
Enfin, « comme annoncé le 6 février dernier avec nos partenaires Nissan et Mitsubishi, les nouveaux fondements de notre alliance vont pouvoir se déployer dès cette année avec des projets opérationnels créateurs de valeur pour l'ensemble des parties prenantes ».
La nouvelle alliance Renault/Nissan a débouché sur un rééquilibrage à parts égales de leurs relations capitalistiques et un engagement de Nissan dans Ampere, le futur pôle électrique de Renault. Les deux partenaires viennent d'ailleurs d'annoncer un investissement d'environ 600 millions de dollars en Inde, où ils comptent lancer six nouveaux modèles dont deux électriques.
Toujours selon Luca de Meo, « la deuxième phase du plan, « Rénovation », centrée sur les produits, déjà largement engagée, permettra au groupe de disposer de sa meilleure gamme de véhicules depuis 30 ans, les succès de Renault Megane e-tech Electric, Renault Austral et Dacia Jogger sont les premiers de cette vague ».
Un positionnement plus haut de gamme
La progression du volume d'affaires est liée à des hausses de prix, à des rabais limités et à un positionnement plus haut de gamme sur ses derniers modèles. Notons, en effet, qu'avec 1.466.729 véhicules vendus en 2022, la marque Renault enregistre un recul de 14,6% par rapport à 2021 (1.751.000 de ventes). Hors périmètre russe, la baisse est de 9,4%. Les ventes du groupe reculent notamment en Europe. Renault y a priorisé « les segments générant le plus de valeur », soit les voitures électriques et hybrides, les ventes aux particuliers, les véhicules utilitaires et le segment des compactes.
Renault Arkana enregistre 86.000 ventes dans plus de 50 pays en 2022. En Europe, 65 % des ventes sont en version e-tech. Lancée à la fin du 2e trimestre 2022, Renault Megane e-tech Electric affiche sur l'année plus de 33.000 ventes. C'est le véhicule électrique le plus vendu en France au deuxième semestre 2022.
Dacia Sandero demeure le véhicule le plus vendu auprès des particuliers en Europe depuis 2017, avec 229.500 ventes. Lancée mi-2021, les ventes de Dacia Spring 100 % électrique sont en hausse de 75 % par rapport à 2021, avec 48.900 unités vendues. Dacia Spring est numéro 3 des ventes de véhicules électriques aux particuliers en Europe.
Dacia Jogger enregistre près de 57 000 ventes. Il est numéro deux des ventes de véhicules du segment C (hors SUV) à particuliers en Europe. Enfin, Alpine affiche un niveau record de ventes en augmentation de 33 % par rapport à 2021.
(Avec AFP)
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