Renault et Nissan vont lancer six nouveaux modèles en Inde, dont deux électriques

Le groupe Renault-Nissan vient d'annoncer un investissement d'environ 600 millions de dollars en Inde, conformément à leur ambition annoncée la semaine dernière de se renforcer ensemble sur ce marché. Ils comptent y lancer six nouveaux modèles dont deux électriques. L'alliance souhaite privilégier ce marché, plus low-cost et moins risqué d'un point de vue géopolitique que la Chine, ainsi que l'Amérique du Sud.
Les six nouveaux modèles annoncés - trois du constructeur français et trois de son partenaire japonais - seront produits dans leur usine commune également située à Chennai.
Les six nouveaux modèles annoncés - trois du constructeur français et trois de son partenaire japonais - seront produits dans leur usine commune également située à Chennai. (Crédits : STEPHANE MAHE)

Il y a tout juste une semaine, Renault et Nissan détaillaient les contours de la refonte de leur alliance, scellée en 1999, annonçant plusieurs projets en commun et une force d'action internationale tournée notamment vers l'Inde. Le groupe français confirmait son désir de s'y déployer avec l'aide de Nissan, déjà fortement implanté.

Les deux constructeurs ont apporté des précisions ce lundi dans un communiqué commun. À savoir un investissement d'environ 600 millions de dollars en Inde et le lancement de six nouveaux modèles dont deux électriques.

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Des milliers d'emplois à la clé

Jusqu'à 2.000 emplois supplémentaires au centre de recherche-développement de Renault-Nissan de Chennai, dans le sud-est de l'Inde, devraient être ainsi créés grâce à ces nouveaux projets, sans plus de détails pour le moment quant au calendrier.

Les six nouveaux modèles annoncés - trois du constructeur français et trois de son partenaire japonais - seront produits dans leur usine commune également située à Chennai. Ce site de production ambitionne par ailleurs d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2045, en intensifiant ses approvisionnements en électricité d'origine renouvelable et en réduisant de 50% sa consommation énergétique par rapport à aujourd'hui.

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L'Inde, marché à haut potentiel

Renault vend actuellement trois modèles sur le marché indien, dans trois catégories différentes : une citadine, un minispace et un SUV. Tous trois très compacts et économiques sont spécifiques au marché indien. Malgré ces produits, l'alliance ne détenait que 3% du marché indien en 2022, loin derrière les géants de l'automobile locaux que sont Tata Motors et Mahindra & Mahindra.

Pour renforcer leur présence, les deux constructeurs vont collaborer afin de présenter un nouveau SUV ainsi qu'un véhicule Nissan dérivé du Renault Triber, le crossover phare de Renault lancé en 2019 sur le marché indien. L'alliance planche également sur des citadines électriques, un marché à fort potentiel dans le pays.

Avec plus de 4 millions de voitures vendues en 2022, l'Inde est le troisième plus gros marché automobile mondial selon S&P Global Mobility, devant le Japon (4e) mais encore loin derrière la Chine (1er avec 26,7 millions d'immatriculations) et les États-Unis (2e, avec 15,4 millions). Avec une forte croissance démographique mais surtout un PIB en hausse de près de 8% en 2022, le marché indien présente une belle perspective de ventes pour les constructeurs européens.

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Cap aussi sur l'Amérique du Sud

Outre l'Inde, c'est aussi en Amérique du Sud que les deux constructeurs prévoient de lancer des projets industriels communs. Notamment au Mexique, où Nissan est bien ancré. L'alliance continuera aussi de développer son réseau en Argentine avec la sortie d'un nouveau pick-up. Les deux groupes vont également poursuivre la collaboration sur les Nissan Frontier et Renault Alaska et renforcer leur offre électrique avec le lancement des Mégane et Kangoo E-Tech.

Pour les États-Unis et l'Amérique du Nord en général, il faudra attendre quelque temps. Renault souhaite les conquérir avec une Alpine SUV 100% électrique d'ici 2027 ou 2028. Le constructeur français souhaite également s'appuyer sur Nissan, plus en avance que lui sur cette région, pour se déployer à l'avenir. Ce marché, pourtant très important, n'est pas la priorité du groupe pour le moment.

Quant au marché chinois, il semble à Renault trop difficile à conquérir, expliquant le choix de l'alliance de privilégier l'Inde, en outre, moins risquée d'un point de vue géopolitique.

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(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 14/02/2023 à 7:01
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Trop bons les Chinois. Ils vont damer le pion aux constructeurs automobiles européens, qui ne pensent qu'à faire des bénéfices sur le dos des clients.

à écrit le 13/02/2023 à 21:50
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Bonne stratégie de se désengager de la Chine.

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