Daimler investira 40 milliards d'euros pour devenir 100% électrique d'ici 2030

Le plan d'investissement du constructeur automobile allemand (Mercedes-Benz) portera notamment sur la construction de huit "giga-usines" de cellules de batteries. Afin d'être prêt d'ici dix ans au 100% électrique, le groupe abandonnera dès 2025 l'ancienne architecture de ses véhicules, jusqu'à alors fondée sur des modèles thermiques.
Le modèle électrique EQS, de la gamme Classe S de Mercedes, pourrait donner un retour d'expérience intéressant au groupe Daimler, qui se dit pouvoir être prêt au 100% électrique d'ici 2030.
Le modèle électrique EQS, de la gamme Classe S de Mercedes, pourrait donner un retour d'expérience intéressant au groupe Daimler, qui se dit pouvoir être prêt au 100% électrique d'ici 2030. (Crédits : Mercedes)

Quarante milliards d'euros en dix ans. C'est le montant que va investir le constructeur automobile allemand Daimler (Mercedes-Benz, Smart) pour transformer son modèle de production vers le véhicule tout électrique, avec l'ambition d'être prêt d'ici 2030. C'est trois ans avant Volkswagen et cinq ans plus tôt que la date butoir imposée par l'Union européenne, qui interdira toute commercialisation de véhicule thermique en 2035. En conséquence, le patron de Daimler, Ola Källenius, a annoncé une "réaffectation fondamentale du capital". Les investissements dans les technologies thermiques et hybrides du groupe vont baisser de 80% entre 2019 et 2026.

Au regard des réglementations de plus en plus contraignantes visant la voiture thermique, les constructeurs automobiles européens, à l'instar de Daimler, accélèrent leur transition écologique. Le groupe franco-italien Stellantis a annoncé un investissement de 30 milliards d'euros d'ici 2025 pour transformer son modèle. Mais ce phénomène semble dépasser les frontières du Vieux continent puisque Ford a déjà tablé sur une enveloppe de 30 milliards de dollars pour électrifier sa gamme d'ici 2030 tandis que General Motors a renforcé ses budgets, pour un montant total de 35 milliards de dollars avec l'ambition d'être 100% électrique d'ici 2035.

Parmi le fléchage des 40 milliards d'euros prévus par Daimler, le groupe basé à Stuttgart compte ouvrir dans le monde huit usines de cellules de batteries, la composante clé des modèles électriques. Toutefois, Daimler n'a précisé ni échéance ni localisation pour ses huit "giga-usines" de cellules de batteries que le groupe compte installer pour couvrir ses besoins.

Vers une architecture 100% électrique

Surtout, dès 2025, la marque Mercedes abandonnera les bases techniques traditionnelles (l'architecture) de ses véhicules, jusqu'à alors fondées sur des modèles thermiques. Les plateformes des véhicules - qui accueillent les roues et châssis, les autres pièces non-visibles mais surtout le moteur - seront confectionnées dans une configuration 100% électrique. Pour accélérer sa transformation, le groupe va ainsi acquérir la startup britannique YASA, justement spécialisée dans les moteurs électriques. Mercedes a déjà lancé deux premiers modèles (les deux SUV EQC et EQA) et a dévoilé en avril son EQS, une version proche de la silhouette de luxueuses Classe S.

Le groupe peut également compter sur la mutation de Smart vers l'électrification. Quelques mois après sa prise de poste, Ola Källenius avait annoncé vouloir basculer la marque connue pour ses petits véhicules citadins vers le 100% électrique. Le groupe allemand a toutefois délocalisé la production de Smart de son site français de Hambach (Lorraine) pour la Chine.

En difficulté depuis 2019, avant la crise du Covid-19 (sa marge opérationnelle était tombée à moins de 3% au premier semestre de cette année), le groupe a dû trouver des marges de manœuvre financière pour accélérer son électrification. Ola Källenius n'avait pas hésité à annoncer des fermetures d'usines au Mexique et aux Etats-Unis, et prévoyait  la suppression de 20.000 postes.

Reprise bénéficiaire malgré la pénurie de semi-conducteurs

Le constructeur pourra-t-il également compter sur le cash apporté par la vente de la vision camion de Daimler ? Pas si sûr.  D'ici la fin de l'année, Daimler compte en effet introduire en Bourse son activité poids-lourds Daimler Trucks, une division qui engrange 45 milliards d'euros de revenus par an, devenue autonome. "Truck and Bus" est valorisée autour de 35 milliards d'euros. Toutefois, une large part de l'argent généré par cette introduction devrait essentiellement profiter aux actionnaires du groupe.

"Nous seront prêts si les marchés se tournent entièrement vers l'électrique d'ici la fin de la décennie", a précisé Ola Källenius, le dirigeant de Daimler. Mercedes s'attend désormais à une part des voitures hybrides et électriques parmi les ventes mondiales d'au moins 50% en 2025, contre 25% précédemment. "La Chine doit jouer un rôle-clé dans la stratégie d'électrification accélérée".

Pour l'heure, Mercedes-Benz a affiché des ventes en progression, signe du redémarrage de l'activité. D'avril à juin, les ventes ont bondi de 27%, et de 54% en Europe, le deuxième marché de Daimler après la Chine.

Dans une communication publiée ce jeudi, le groupe a confirmé ses perspectives de marges bénéficiaires pour 2021, en dépit de la pénurie de semi-conducteur. L'entreprise a également confirmé mercredi que son bénéfice trimestriel avant impôts et intérêts (Ebit) ajusté s'élevait à 5,42 milliards d'euros, les divisions voitures et camions ayant dépassé les prévisions des analystes.

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Commentaires 3
à écrit le 23/07/2021 à 20:36
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Tous les œufs dans le même panier, on peut dire que c'est une stratégie visionnaire .....

à écrit le 23/07/2021 à 8:03
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Immonde.

à écrit le 22/07/2021 à 21:53
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Va falloir re ouvrir les casses. Si on passe au 100% électrique plus possible d'envoyer les vieilles voitures en Afrique pour éviter leur depollution...

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