Malgré la crise, les professionnels de l'immobilier "confiants" dans l'avenir

ÉPISODE 3. Les acteurs de la construction de la ville accélèrent leurs réflexions sur le bas-carbone, selon une étude EY pour la fondation Palladio et Business Immo, que dévoile La Tribune. Le troisième volet de notre série « L'immobilier post Covid ».
César Armand
(Crédits : Fotollia)

>> L'ÉPISODE 2 : Le grand exode des Français vers les villes moyennes ?

Un poids lourd de l'économie française. Avec 2,2 millions d'emplois et près de 11% du PIB, la filière de l'immobilier et de la ville pèse plus que les industries automobile et agroalimentaire. Malgré le coup d'arrêt brutal subi en 2020, du fait de la crise économique et sanitaire et du décalage des élections municipales, "les professionnels sont plutôt confiants dans l'avenir", révèle, pour La Tribune, Christophe Lasnier, directeur Real Estate & Future Cities chez EY Consulting.

C'est ce qui ressort du "Panorama de l'immobilier de la ville - Se réinventer ensemble" réalisé par le cabinet de conseil pour la fondation Palladio et Business Immo auprès de 1.000 dirigeants. Des logements aux entrepôts logistiques, en passant par les commerces, le secteur fait déjà preuve de résilience. "Certes la valeur ajoutée a chuté de 8,3% mais cette baisse a été moins forte que celle du PIB français", assure Christophe Lasnier.

La transition écologique, "centre des préoccupations"

Le retour à "la vie d'avant" ne se fera pas avant 2022 voire 2023, avec des disparités selon les classes d'actifs. Autant l'immobilier de santé, le logement ancien et l'entreposage logistique tirent leur épingle du jeu. Pour autant, l'hôtellerie, les commerces et le tertiaire, plombés par l'absence du tourisme d'affaires et de loisirs pour l'un, par l'accélération du e-commerce pour l'autre, vont devoir revoir leur modèle économique. Les bureaux ne vont pas non plus disparaître, mais devront se transformer en "maison du salarié" en proposant davantage de services que de mètres carrés.

ClassesActifs

Outre la révolution des usages, la transition écologique est devenue le "centre des préoccupations de tous les leaders" du métier, "avec une transformation assez rapide de leurs réflexions sur le bas-carbone", remarque le directeur Real Estate & Future Cities chez EY Consulting. Encore leur faudra-t-il expérimenter, s'ouvrir aux autres et bien sûr augmenter leurs budgets de recherche et développement, très faibles comparés à d'autres industries. En juillet 2018, le pourcentage de l'investissement dans la R&D s'élevait à... 0,002 %, selon l'économiste Robin Rivaton, co-fondateur de l'association Real Estech qui rassemble les grands groupes et les jeunes pousses de la filière.

Associer les habitants, les décideurs et les élus

Autre complexité : respecter le principe de zéro artificialisation nette des sols, mais les secteurs publics et privés continuent de se regarder en chien de faïence. Sans doute, estime EY, cela est dû à une méconnaissance des élus locaux vis-à-vis des professionnels de la ville, et inversement. Sans parler des agendas, des contraintes et des objectifs qui diffèrent des acteurs à d'autres. En ce sens, le droit à l'expérimentation à l'échelle des quartiers, et pas seulement des immeubles, pourrait réconcilier toutes les parties prenantes.

C'est effectivement en associant les habitants, les décideurs politiques et les constructeurs privés autour de grands projets et de thématiques d'intérêt général que ces retrouvailles pourraient intervenir. Le mal-logement, les nouveaux modes de travail ou encore les commerces de demain sont autant de sujets qui doivent être traités collectivement pour remporter le maximum d'adhésion, d'après le consultant Christophe Lasnier. Pour améliorer ces procédés de concertation, outre les exercices réglementaires administratifs et formels, pourquoi ne pas généraliser des plateformes collaboratives ?

César Armand

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Commentaires 2
à écrit le 09/12/2020 à 9:35
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Oui les banques et les assureurs sans aucun doute! Ils sont devant une capacité d'HA a vile prix qui s'ouvre pendant une période énorme ! Ils ne peuvent que gagner et offrir a ces mandats de quoi faire le beurre.... Et avec les banques cent...

à écrit le 09/12/2020 à 8:22
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Mauvaise nouvelle donc puisque quand la spéculation immobilière a confiance dans l'avenir le salarié, lui, dort dans sa bagnole.

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