Les salariés d'Areva disent non à l'ouverture du capital au Qatar

Les représentants du comité de groupe européen (CGE) jugent "inacceptable" les exigences émises par le fonds souverain du Qatar pour entrer dans le capital d'Areva.
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Le comité de groupe européen (CGE) d' Areva a jugé jeudi "inacceptable" la possibilité que le fonds souverain du Qatar subordonne sa participation à l'augmentation de capital du groupe public français à la possibilité d'investir dans ses activités minières. Les Echos avait révélé ce mercredi cette demande de l'émirat, précisant qu'elle expliquait en partie le report de la date pour le dépôt officiel des offres pour l'augmentation de capital.

"Le comité considère que cette offre est en contradiction totale avec les besoins de financement du groupe et sa stratégie. On ne peut donc pas considérer que le fonds Qatari réponde au cahier des charges de l'augmentation du capital" estime dans un communiqué le CGE d' Areva , instance d'information et de consultation des représentants des salariés au niveau européen.

"Toute atteinte au modèle intégré, à commencer par l'activité des mines, conduirait à l'affaiblissement de la filière nucléaire", estime le CGE, qui se dit "hostile à l'entrée du fonds Qatari sous cette forme et dans ces conditions". Le fonds souverain du Qatar fait partie des trois investisseurs étrangers pressentis pour entrer au capital d'Areva aux côtés du fonds souverain du Koweït et du groupe japonais Mitsubishi Heavy industries. La date de dépôt formel des offres des candidats à l'augmentation de capital, prévue initialement le 15 novembre, a été reportée au 22 novembre, ont déclaré lundi à l'agence Reuters des sources proches du dossier.

Contrôlé à près de 90% par l'Etat français, Areva doit procéder à une augmentation de capital de 15%, estimée entre 1,5 et 3 milliards d'euros, pour financer ses investissements. Cette levée de fonds est censée intervenir avant la fin de l'année. L'Elysée a cependant introduit de nouveau paramètres dans l'opération en annonçant, fin juillet, que "des partenariats industriels pour l'activité minière d' Areva pouvant comporter une dimension capitalistique" seraient examinés.
Cette possibilité pourrait selon le CGE constituer une remise en cause la stratégie défendue par la présidente d' Areva, Anne Lauvergeon, basée sur une offre intégrée qui couvre toutes les étapes du cycle du combustible, la conception et la construction de réacteurs nucléaires et les services associés.

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