Le PDG d'Eramet pour un désengagement partiel d'Areva

Selon lui, une cession partielle des 26 % détenus par Areva dans Eramet permettrait au groupe minier d'accroître son flottant, sans affaiblir son contrôle.
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Le PDG du groupe minier Eramet, Patrick Buffet, est un dirigeant volubile, autant que les Duval, ses premiers actionnaires, sont mutiques. S'il ne perd jamais une occasion d'expliquer (longuement) le mal qu'il pense du projet de création d'une grande société minière française issue du rapprochement de son groupe et de la division uranium d'Areva, il était resté plus réservé sur la participation de 26% détenue par Areva dans Eramet, qualifiée de "trop ou pas assez" par Anne Lauvergeon. Interrogé récemment par le cabinet d'analyse économique Xerfi, le dirigeant apporte une réponse publique inédite à ce sujet.

"Est-ce que ce serait vraiment très différent si le niveau de participation [d'Areva, NDR] était à 10% plutôt qu'à 26% ? Je pose la question. Je n'ai pas trouvé de réponse absolument convaincante sur le fait qu'on a besoin de rester dans un statu quo qui nous prive d'un flottant qui nous serait bien nécessaire (...) car il y a quand même une certaine prime d'illiquidité". Aujourd'hui, moins de 19 % du capital d'Eramet est coté en Bourse. Ses principaux actionnaires sont les Duval (37%) "absolument pas vendeurs", selon Patrick Buffet, Areva (26%), Carlo Tassara (13%), la holding de l'homme d'affaires Romain Zaleski, et la Nouvelle-Calédonie (4%). La faiblesse de son flottant prive Eramet, valorisé à quelque 7 milliards d'euros, d'une cotation au CAC 40 en même temps qu'elle complique la montée souhaitée à son capital du Gabon, où le groupe produit son manganèse, explique Patrick Buffet.

Autorisation de l'État

Or un désengagement partiel d'Areva n'affaiblirait pas les défenses d'Eramet, protégé par une "double poison pill", explique le dirigeant. "Je ne vois pas de risque sur le capital d'Eramet", souligne-t-il. « Nous relevons du régime de l'autorisation de l'État car nous faisons beaucoup de choses pour la Défense Nationale (...) donc l'État peut s'opposer à tout mouvement sur le capital d'Eramet. Par ailleurs, il y a une poison pill peu connue. Si un groupe concurrent de la SLN [Société Le Nickel, qui produit du nickel en Nouvelle? Calédonie, NDR] lançait une offre sur Eramet et voulait en prendre la majorité, les Calédoniens auraient le droit de prendre la majorité de la société Le Nickel, ce qui (...) ferait évidemment perdre beaucoup de valeur (à Eramet)", poursuit-il.

Areva et le FSI avaient un temps mené des négociations, infructueuses, sur une reprise de la participation du groupe nucléaire dans Eramet. Aujourd'hui, les discussions sont interrompues. Après une augmentation de capital incomplète et quelques cessions, Areva cherche toujours du cash. Les spéculations vont bon train sur l'avenir de sa filiale minière, dont l'État a demandé la filialisation.

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Commentaire 1
à écrit le 04/05/2011 à 10:11
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http://www.lepost.fr/article/2011/04/21/2473407_mine-d-infos-sur-les-metaux-rares.html

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