
Lukoil a jusqu'à présent toujours développé ses projets en solo. Mais le géant russe négocierait avec Total pour extraire du pétrole de schiste, selon le Financial Times, D'après le quotidien, Moscou chercherait à développer l'extraction de pétrole non conventionnelle pour compenser la baisse de production de ses gisements, vieillissants, en Sibérie.
Plus importantes réserves mondiales
Selon des estimations du département américain de l'Energie, le pays détient probablement les plus importantes réserves de pétrole de schiste dans le monde. La principale concentration se trouverait dans la formation de Bajenov, que Lukoil a entrepris d'explorer mais où il n'a pas encore trouvé de pétrole.
Le groupe pétrolier français Total pourrait alors s'associer au russe Lukoil pour l'aider à extraire du pétrole de schiste. Les deux groupes négocient sur la formation d'une coentreprise pour l'extraction de "pétrole difficile" - catégorie à laquelle appartient le pétrole de schiste -. Le Financial Times indique toutefois qu'il n'est pas certains qu'elles parviennent à un accord au sein de ces négociations, entamées avant le début de la crise en Crimée.
Contexte politique dégradé
Les discussions pointent néanmoins l'intérêt persistant des entreprises internationales pour la Russie, en dépit du contexte politique dégradé. Deux jours plus tôt, le patron de Siemens Joe Kaeser avait assuré à Vladimir Poutine que le géant allemand continuerait à investir en Russie malgré les menaces de sanctions.
Total est déjà très présent en Russie, où il détient notamment 16% dans Novatek, deuxième plus important producteur de gaz du pays après Gazprom. Un investissement particulièrement observé, dans la mesure où Gennady Timchenki, magnat qui possède 23% de Novatek, fait partie des personnalités russes visées par les sanctions américaines de la semaine précédente.
Le ministre de l'Economie russe et le patron de Sberbank, la plus grande banque du pays, s'alarmaient le 25 mars des effets d'une fuite massive de capitaux, conséquence notamment des tensions avec les Occidentaux à cause de la crise ukrainienne. Entre 65 et 70 milliards de dollars sont sortis de la Russie au cours des trois premiers mois de l'année, à comparer avec les 63 milliards qui ont quitté le pays l'an dernier.
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