Jeffrey Immelt (GE), un patron républicain qui soigne son image "green"

Candidat au rachat de la branche "énergie" d'Alstom, Jeffrey Immelt, PDG de General Electric, est l'une des 100 personnes les plus influentes dans le monde selon le magazine Time et s'est fait remarquer pour son concept "d'écomagination".
Le dialogue avec François Hollande a été "ouvert, amical et productif" a rapporté Jeffrey Immelt à la sortie de la réunion. (Reuters)

Il a été reçu lundi matin par François Hollande. Pendant une heure, le PDG de General Electric, Jeffrey Immelt a échangé à l'Elysée avec le Président de la République sur son projet de rachat de la branche "énergie" d'Alstom. Un rendez-vous qui a failli être reporté une seconde fois après l'avoir déjà décalé dimanche, selon des déclarations d'Arnaud Montebourg. L'an dernier, lors d'une tournée "de routine" en Europe, sa première rencontre avec François Hollande avait déjà été annulée à la dernière minute... 

Cette fois, le dialogue a été "ouvert, amical et productif" a rapporté Jeffrey Immelt à la sortie de la réunion. 

Une image "d'homme de dialogue"

"Jeff", comme l'appellent ses collaborateurs, pèse son poids dans l'économie américaine. A la tête d'un des plus importants groupes de la planète, générant 146 milliards de dollars de chiffre d'affaires (2013), il emploie près de 305.000 employés à travers le monde. Diplômé d'Harvard et mathématicien de formation, Jeffrey Immelt est également membre du parti républicain, du lobby conservateur Business Roundtable et du conseil d'administration de la Federal Reserve Bank of New York. Un profil qui ne l'a pas empêché de devenir en 2011 le président du Conseil pour l'emploi et la compétitivité. Une mission confiée par Barack Obama lui-même, pour lutter contre le chômage. 

Cet amateur de football américain a été classé en 2008 parmi les 100 personnes les plus influentes dans le monde par le Time. Dans le texte qui le décrit de manière élogieuse, son employé Conan O'Brien parle de lui comme de quelqu'un d'accessible et à l'écoute de ses salariés. "Jeff veut sincèrement comprendre ceux avec qui il travaille" écrit-il. Il ajoute :

"Jeff défie les stéréotypes. Il vous donne l'impression qu'il est chez lui dans un laboratoire de recherche à Bangalore ou dans une usine de turbine. Il n'est pas dans sa bulle".

Pour Conan O'Brien, l'implication de Jeffrey Immelt dans des associations caritatives, comme Robin Hood Fondation ou dans l'organisation Catalyst pour la promotion des femmes dans les affaires, ne seraient pas qu'une manière de dorer son image. Le PDG de GE a en tout cas su convaincre une partie de ses employés de sa fiabilité : cela fait maintenant 13 ans qu'il dirige le groupe.

A la tête de GE depuis 2001

Né il y 58 ans dans l'état d'Ohio, il entre en 1982 chez General Electric où il travaille au service Marketing. Après être passé par la division GE Plastics, GE Appliances puis GE Medical Systems (aujourd'hui GE Healthcare) dont il prend la direction, il entre au conseil d'administration en 2000. Le poste de CEO lui revient le 7 septembre 2001. Avec son projet de racheter une partie d'Alstom, Jeffrey Immelt n'en est donc pas à son premier coup d'éclat.

En 2005 déjà, il s'était fait remarquer en lançant le concept d" 'écomagination", une stratégie commerciale axée sur l'environnement et la croissance "verte". Avec ce programme, GE a été l'une des premières entreprises à avoir décidé de transformer les contraintes environnementales en opportunité de créer ou dynamiser de nouveaux marchés. Les objectifs annuels, à l'horizon 2010, étaient de 1,5 milliard de dollars investis dans des produits "verts" et 20 milliards de chiffre d'affaires. La crise est passée par là, mais "écomagination" a réalisé 18 milliards de chiffre d'affaires en 2010 et GE a annoncé en février 2014 son intention de doubler ses investissements dans les énergies renouvelables d'ici à 2020, en y apportant 10 milliards de dollars de plus.

Des années houleuses

Mais le portrait flatteur et "green" de Jeffrey Immelt n'est pas forcément partagé par tous. En 2012, une tribune dans le magazine Forbes jugeait même qu'il aurait dû prendre la porte depuis un moment. En cause: sa gestion financière de General Electric qui aurait fait tomber son titre à 8 dollars en Bourse en 2009 et ne serait ensuite remonté "qu'à" 19 dollars, soit un tiers de moins que lors de sa prise de fonction. Lundi, son action dépassait les 26 dollars vers 14h00 GMT. 

Pour mémoire, début 2009, l'entreprise a connu une période houleuse. Avec la perte de sa note AAA, Immelt a décidé de diviser le dividende par trois - inédit depuis 1934 - et de renoncer à sa part de salaire variable. Il a surtout choisi de se recentrer sur l'industrie: les transports, la santé mais aussi l'énergie. L'énergie qui se trouve être la branche d'Alstom convoitée par GE. 

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Commentaire 1
à écrit le 28/04/2014 à 17:32
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