"La spéculation contribue fortement à pousser les prix du pétrole à la baisse" (Opep)

Le baril a perdu près de la moitié (46 %) de sa valeur depuis son dernier pic de la mi-juin.
"L'Amérique va dépendre du pétrole du Moyen-Orient pendant de longues années", a prédit le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep),Abdallah al-Badri

L'Opep a estimé dimanche que l'état actuel du marché ne justifiait pas l'effondrement actuel des cours de pétrole, pointant du doigt une probable spéculation, sur fond de nouvelle dégringolade des Bourses du Golfe. Le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Abdallah al-Badri, a déclaré à Dubaï que "l'offre et la demande avaient connu une hausse légère qui n'explique pas cet effondrement de 50 %" des cours depuis la mi-juin.

"Nous voulons connaître les raisons réelles qui ont conduit à un telle chute des cours du brut", a-t-il ajouté devant des journalistes qui l'interrogeaient sur le décrochage des cours qui ont atteint cette semaine un plus bas en cinq ans et demi, autour de 60 dollars le baril. Si cette chute se poursuit, cela signifiera que "la spéculation contribue fortement à pousser les prix à la baisse", a-t-il dit, en rappelant que le plafond de "production de l'Opep n'a pas changé depuis 10 ans, à quelque 30 millions de barils (mbj)". En revanche, a souligné le responsable, les pays producteurs non membres de l'Opep ont augmenté de quelque six millions de barils par jour supplémentaires leur offre, contribuant ainsi à la chute des cours.

Le pétrole de schiste a un impact sur le marché

Abdallah al-Badri, qui s'exprimait en marge d'une conférence intitulée "Arab Strategy Forum", a ajouté que le pétrole de schiste, dont la production a augmenté notamment aux Etats-Unis et au Canada pour atteindre quelque 3 mbj, avait "un impact" sur le marché. Mais le coût de sa production est élevé, à 70 dollars le baril, selon lui. Assommés par une surabondance de l'offre mondiale face à des perspectives de demande peu vigoureuses, les prix du brut coté à New York, le WTI, ont encore baissé vendredi à des niveaux plus vus depuis cinq ans et demi, sous les 58 dollars. Le baril a perdu près de la moitié (46 %) de sa valeur depuis son dernier pic de la mi-juin, selon des experts.

Face à cette situation, les Bourses du Golfe ont poursuivi dimanche leur plongeon, alors que les monarchies de la région tirent jusqu'à 90% de leurs revenus de l'or noir. La Bourse de Dubaï a dévissé de 7,6 %, à 3.321,30 points, sous son niveau de clôture de 2013, pour la première fois cette année. Lors de sa dernière réunion ministérielle fin novembre à Vienne, l'Opep a, sous la pression des monarchies du Golfe, maintenu inchangé son plafond de production malgré une surabondance de l'offre et la chute des cours.

Selon des analystes, quatre des monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar et Koweït), membres du cartel dont elles assurent 52 % de la production, cherchaient à maintenir ainsi la pression sur les producteurs de schiste et à défendre leurs parts de marché.

"L'Amérique va dépendre du pétrole du Moyen-Orient pendant de longues années"

Abdallah al-Badri a assuré que les monarchies du Golfe ne seraient pas affectées par l'effondrement des cours. Ces monarchies, qui se sont constituées des réserves financières de 2.450 milliards de dollars grâce à la manne pétrolière, "ne sont pas en danger", a-t-il insisté. Estimant qu'elles "passeront sans problème les deux ou trois prochaines années", il leur a cependant conseillé de "réduire leurs budgets", mais aussi de "baisser les subventions" à la consommation de produits énergétiques.

Le responsable de l'Opep a exhorté ces monarchies et les autres membres du cartel à continuer à investir notamment dans la prospection et la production, car "une baisse des investissements dans le pétrole (...) conduira (à moyen ou long terme, ndlr) à une envolée de prix" qui, selon lui, pourraient atteindre "des niveaux très élevés".

"L'industrie pétrolière aux Etats-Unis va ralentir (car) les réserves (américaines) sont faibles", a-t-il dit en citant des estimations de son organisation. "L'Amérique va dépendre du pétrole du Moyen-Orient pendant de longues années", a prédit Abdallah al-Badri, indiquant que l'Opep, qui entend porter "sa production à 93 mbj" en 2040, "sera toujours toujours là".

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Commentaires 18
à écrit le 18/02/2015 à 21:19
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même pas peur !!! JE SUIS [[ LA FRANCE D’EN BAS ]] ! CULTIVEE ! INTELLIGENTE ! DEBOUT ! ET LIBEREE DE TOUTE IDEOLOGIE POLITIQUE SECTAIRE OU RELIGIEUSE !!!!! Travailleur(salarié! !),peuple «D’EN BAS de LA FRANCE>> !!!,peuple <T'ES RIEN>de toute not...

à écrit le 15/12/2014 à 14:13
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Et pendant ce temps, la multinationale américaine ChevronLe a notifié le gouvernement ukrainien de son intention de quitter le projet de produire des hydrocarbures d'après du schiste argileux à Olesska, en Ukraine. Chevron n'a pas précisé les raisons...

à écrit le 15/12/2014 à 10:34
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Cette baisse programmée et aidée par l'OPEP, puisqu'ils ne veulent pas baisser la production, est ,à mon avis, un moyen d'étrangler la Russie qui comptait principalement sur ses revenus pétroliers et gaziers pour rester influents sur la scène économi...

le 15/12/2014 à 15:13
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Apparemment, vous ne vous êtes même pas donné la peine de lire l'article avant de donner votre "avis" en forme de propagande simplette. Bon, au moins on sait jusqu'où va votre servitude ...

à écrit le 15/12/2014 à 8:34
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Rien à voir avec la spéculation, c'est la montée en puissance du gaz de schiste qui à fait chuter les prix sans oublier la demande qui est en baisse, les pays producteurs doivent oublier le baril à 100 dollars car la Chine, la Pologne et même l’Algér...

à écrit le 15/12/2014 à 7:48
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Combien rapporte la baisse du pétrole à l'état français En taxes ?

à écrit le 14/12/2014 à 23:14
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"Ces monarchies, qui se sont constituées des réserves financières de 2.450 milliards de dollars grâce à la manne pétrolière, "ne sont pas en danger", a-t-il insisté." Et sur quoi repose la valeur des pétrodollars? Sur l'or des européens détenu par...

le 14/12/2014 à 23:37
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La valeur du dollar vient de la confiance en les USA, leur stabilité politique, leur croissance, leur influence dans le monde, leur puissance technologique, financière et militaire. Ils n'ont pas encore de rivaux sérieux..... Résultat: le dollar grim...

à écrit le 14/12/2014 à 22:59
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Ah mais c'est magnifique !!! polluer n'a jamais été aussi avantageux ! polluons, polluons...

à écrit le 14/12/2014 à 22:17
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Long sur l'OPEP court sur la speculation

à écrit le 14/12/2014 à 19:12
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Ça aidera un peu la France mais ça aidera encore plus ses concurrents qui ont réformé. En conclusion, les entreprises françaises n'iront pas mieux et le gouvernement socialiste en profitera pour ouvrir les vannes publiques grâce à la "cagnotte" pétro...

le 14/12/2014 à 20:13
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Il n'y aura pas de "cagnotte" pour l'Etat. Au contraire cela va entraîner une diminution du montant rapporté par la taxe sur les carburants et donc probablement aggravé le déficit budgétaire.

le 14/12/2014 à 20:36
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Caricatural, navrant, comme la Droite

le 16/12/2014 à 16:12
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@Ben => n'importe quoi ! la taxe sur le carburant est un pourcentage qui lui ne change pas ! par contre comme le prix baisse la consomation augmentatera ce qui au final rapportera plus que prevu a l'etat.

à écrit le 14/12/2014 à 18:36
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C'est une baisse qui sanctionne notamment la production "périphérique" (celles de l'EI et de schiste américaine), une fois que celle-ci aura diminué sa production les prix du baril vont augmenter. Et alors là on ne va pas rigoler.

à écrit le 14/12/2014 à 16:58
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Bonjour, A moyen terme c'est un bon deal pour la France car : - La TIPP peut maintenir le prix de manière constante et ainsi permettre à l'état d'avoir des recettes exceptionnelles sans pour autant assommer le consommateur. - Notre industrie pharm...

le 14/12/2014 à 17:54
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Pas tout a fait:il y aura effet si ces baisses sont répercutées sur les citoyens.A force de pressuriser les clients(citoyens)ceux cis n'ont plus le pouvoir d'achat suffisant pour acheter a ces entreprises..cela explique la déflation actuelle.Les prix...

le 14/12/2014 à 18:15
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Bref, si ça continue, l'économie française se redresse et F.Hollande a de bonnes chances d'être réélu. Quelle bonne nouvelle.....et je suis sérieux car seule la Gauche peut rénover le pays sans avoir des millions d'"enragés" dans les rues.

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