Technip renonce à racheter CGG

Technip a annoncé dimanche renoncer à faire une offre sur CGG, le groupe de services pétroliers français précisant que les discussions avec son concurrent n'avaient "pu aboutir à un quelconque accord".
Michel Cabirol
Technip a approché le conseil d'administration de CGG, dans la perspective de réaliser une offre publique sur CGG, et a cherché à établir un dialogue constructif avec CGG afin d'analyser ce projet". Sans succès.

Technip ne se lancera pas dans une bataille boursière épique. Le groupe parapétrolier a annoncé dimanche dans un communiqué renoncer à faire une offre sur CGG, le groupe de services pétroliers français précisant que les discussions avec son concurrent n'avaient "pu aboutir à un quelconque accord". Le 20 novembre dernier, Technip avait publiquement annoncé avoir approché CGG en vue d'un rachat de la société pour 1,47 milliard d'euros dans le cadre d'une offre publique d'achat en numéraire. Sa cible, spécialisée dans les services et équipements géophysiques, avait tout de suite rejeté les modalités de la proposition.

"Pour qu'une telle opération réussisse, il faut un accord sur le prix et sur la vision industrielle et stratégique, a expliqué aux Echos le PDG de Technip, Thierry Pilenko. Notre prix était le bon, Technip est un groupe sérieux qui n'avait pas l'intention de se lancer dans une surenchère.Et sur le plan industriel, nous n'avons pas trouvé d'accord. Nous avons discuté de façon professionnelle et constructive. Les conseils d'administration se sont impliqués. Nous avons tout analysé et décidé de tirer un trait. L'avenir de Technip s'écrit avec confiance, avec ou sans CGG".

Pourquoi une telle opération?

Technip, qui intervient déjà sur les systèmes et les équipements nécessaires pour la production et la transformation des hydrocarbures, souhaitait en intégrant "ajouter des compétences sur la connaissance des réservoirs et des gisements car, de plus en plus, nos clients nous demandent de bâtir toute l'architecture des systèmes de production. Plusieurs clients nous ont d'ailleurs dit qu'ils trouvaient notre approche intéressante", a fait observer aux Echos Thierry Pilenko. Interrogé sur le rôle de l'Etat dans cette décision, il a répondu qu'elle était "celle de Technip et de son conseil d'administration".

A la fin de la semaine, le titre CGG avait fortement chuté à la suite d'informations de La Tribune révélant que l'Etat n'était pas convaincu par un rapprochement avec Technip. Chez CGG, l'Etat possède près de 11 % de CGG via deux véhicules : BpiFrance participations (7,04 %) et IFP (Institut Français du Pétrole) Energies Nouvelles (3,59 %). Chez Technip, il a un peu moins de 8 % de son capital : BpiFrance Participations (5,20 %) et IFP Energies Nouvelles (2,50 %).

8,3 euros par action

Spécialisé dans les équipements pétroliers et gaziers, Technip avait dit le 20 novembre qu'il proposait 8,3 euros par action CGG et que son projet reposait sur l'intégration des activités de réservoir et de traitement de données de la société, ainsi que de ses équipements sismiques. A la suite de cette annonce, le titre CGG avait bondi de 22 % en une séance. Mais le cours, qui avait brièvement dépassé le prix de l'offre de Technip début décembre, a clôturé vendredi à 6,906 euros, n'affichant plus qu'un gain de 6 % par rapport à son niveau d'avant l'annonce de l'offre.

"Le 10 novembre 2014, Technip a approché le conseil d'administration de CGG, dans la perspective de réaliser une offre publique sur CGG, et a cherché à établir un dialogue constructif avec CGG afin d'analyser ce projet", a expliqué Technip dans un communiqué. "A la suite de la réaction de CGG à cette approche, Technip a présenté un certain nombre d'options alternatives à une offre publique, en veillant comme à son habitude à prendre en considération les enjeux sociaux, stratégiques et financiers. Cependant, les discussions sur ces options n'ont pu aboutir à un quelconque accord".

CGG veut rester une société indépendante

"Dans ces circonstances, Technip informe le marché qu'il n'a pas l'intention de déposer une offre publique d'achat sur CGG", a indiqué encore le groupe. L'action Technip, qui terminé vendredi à 46,22 euros, a chuté de plus de 24 % depuis l'annonce de son approche de CGG.

Ce dernier a pris "acte de la décision de Technip de ne pas déposer une offre publique d'achat". Il a rappelé que son "conseil d'administration a considéré qu'aucune des alternatives proposées ne permettait de créer de la valeur pour l'entreprise et l'ensemble de ses parties prenantes". CGG a réaffirmé "sa confiance dans la mise en oeuvre et dans la réussite de la stratégie en tant que société indépendante". Et de rappeler que "CGG fait preuve d'une solide résilience opérationnelle comme l'ont démontré les résultats du troisième trimestre et de nombreux progrès ont été réalisés tant dans la mise en oeuvre du plan de transformation que dans le renforcement du bilan".

Michel Cabirol

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