Sanctions : l'Europe augmente la pression sur les personnalités russes, Moscou réplique

La Commission européenne a sélectionné une liste de 58 personnalités russes qui vont venir s'ajouter au millier déjà identifiées. Mais Moscou entend riposter à ces mesures. Le Premier ministre japonais Fumio Kishida est interdit d'entrer en Russie pour une durée indéterminée.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. (Crédits : Reuters)

[Article mis à jour mercredi 4 mai à 14h30]

Après des semaines d'attentes et de tergiversations, le sixième train de sanctions de l'Union européenne à l'encontre de la Russie est arrivé ce mercredi. En tête des priorités, même si plusieurs dissensions liées à la dépendance à la Russie apparaissent, un embargo "progressif" sur le pétrole a été décidé. Aussi, l'UE en a profité pour étendre un certain nombres de sanctions, déjà amorcées depuis le début de la guerre en Ukraine menée par Moscou depuis le 24 février.

Bruxelles propose ainsi d'exclure trois banques russes supplémentaires, dont Sberbank, le plus gros établissement du pays, du système financier international Swift. Sept banques avaient déjà été exclues au lendemain du déclenchement des hostilités mais les banques liées aux hydrocarbures n'étaient pas concernées.

Lire aussi 6 mnUkraine : l'UE exclut sept banques russes du réseau Swift, Gazprom et Sberbank épargnées

Le patriarche de l'Eglise russe sanctionné

Outre les hydrocarbures, l'UE s'est aussi décidée à sanctionner de nouvelles personnalités du monde politique et religieux russe. La nouvelle liste, qui devra encore être approuvée par les Etats membres, comprend 58 personnalités, dont le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill, de nombreux militaires, mais aussi la femme, la fille et un fils du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Les sanctions consistent en une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs. Plus d'un millier de personnes sont déjà inscrites sur la liste noire européenne.

La Commission propose aussi de bloquer l'accès aux ondes européennes à trois grands radiodiffuseurs d'État russes, qui se verraient interdits de distribuer leurs contenus dans l'UE par câble, satellite, internet ou applications sur smartphone.

"Nous avons identifié le rôle d'organes de propagande de ces chaînes de télévision, qui amplifient d'une manière agressive les mensonges de Poutine. Nous ne devons plus leur laisser le champ libre pour les répandre", a indiqué Mme von der Leyen, sans plus de précisions.

La Commission européenne avait déjà opéré la suspensions dans l'Union des médias financés par l'Etat russe, Russia Today (dont RT France) et Sputnik.

Moscou riposte

En représailles, et pour l'heure, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé mercredi des sanctions à l'encontre de 63 responsables, journalistes et professeurs japonais pour avoir tenu ce qu'il a appelé une "rhétorique inacceptable" contre Moscou.

La liste comprend, entre autres, le Premier ministre japonais Fumio Kishida, le ministre des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi et le ministre de la Défense Nobuo Kishi.

Les sanctions interdisent aux personnes visées d'entrer en Russie pour une durée indéterminée, a déclaré le ministère.

Sur le front militaire, et toujours pour répondre aux Occidentaux, Moscou intensifie ce mercredi ses frappes jusque dans l'extrême ouest de l'Ukraine.

Les forces russes continuaient de bombarder l'est mais ont aussi lancé des missiles sur de nombreuses cibles à travers le pays, jusqu'à Lviv près de la frontière polonaise et la région montagneuse de Transcarpatie proche de la Hongrie, jusque-là préservée de la guerre.

L'armée russe poursuit son offensive dans l'est de l'Ukraine dans l'objectif de "s'assurer le contrôle total des régions de Donetsk et Lougansk et de maintenir un couloir terrestre en Crimée occupée", a précisé l'état-major de l'armée ukrainienne mercredi matin sur Facebook.

(Avec AFP et Reuters)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 04/05/2022 à 14:17
Signaler
Dans votre liste des victimes des nouvelles sanctions de Bruxelles sur injonctions US vous oubliez de mentionner les populations des 27 pays de l'UE qui, bien que non visées, seront elles aussi touchées par ces "tirs amis"! 😂😂😂

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.