Elise, l'ESS en franchise

Créée en 1997 à Lille, l'entreprise confie à des personnes en situation de handicap, ou très éloignées de l'emploi, la collecte et le tri des déchets de clients du tertiaire. À la tête d'un groupe franchisé comptant 35 sites, elle bénéficie du statut "d'entreprise adaptée".
Giulietta Gamberini
Chez Elise, tout le papier collecté - 18.000 tonnes prévues en 2018 - est trié feuille par feuille, afin d'éliminer les impuretés.
Chez Elise, tout le papier collecté - 18.000 tonnes prévues en 2018 - est trié feuille par feuille, afin d'éliminer les impuretés. (Crédits : iStock)

C'est l'une des plus anciennes et des plus grandes entreprises de l'économie sociale et solidaire actives dans le secteur de la collecte et du tri des déchets de bureaux. Elise, née à Lille en 1997 sous la forme d'association, a fêté en 2017 ses 20 ans, avec un bilan de success story : 375 salariés, 35 sites dans toute la France, une dizaine de milliers de clients, 15 millions d'euros de chiffre d'affaires, et un taux de déchets ultimes (non recyclés) de 1%. Des résultats qui l'incitent à poursuivre son expansion : en 2018, elle compte développer encore cinq sites, augmenter de 25% ses recettes et même prospecter en Angleterre, Belgique et Suisse.

Des parcours de professionnalisation

Cette réussite est étroitement liée à deux choix stratégiques et novateurs effectués par l'entreprise. Créée avec l'objectif d'assurer un emploi stable à des personnes en difficultés d'insertion, dès 2005 elle tire parti de l'adoption de la "loi handicap" et se transforme en "entreprise adaptée", comptant dans ses effectifs de production au moins 80% de salariés handicapés.

Aujourd'hui, 31 de ses sites partagent ce statut, permettant non seulement de bénéficier de subventions publiques, mais aussi de répondre à une demande de la clientèle, qui sous-traite ainsi une partie de ses obligations vis-à-vis de la loi. Elise peut pour sa part offrir à ses salariés - qui participent aussi à la sensibilisation des clients aux enjeux du recyclage comme du handicap - non seulement du travail, mais aussi un parcours de professionnalisation et un intéressement aux résultats.

Une volonté de dépoussiérer l'image de l'ESS

Elise a en outre choisi un modèle de développement plutôt inédit dans l'ESS. Après de premiers partenariats avec d'autres entreprises du même secteur économique, elle a décidé de créer un groupe national. Pour partager avec l'ensemble des entités en réseau sa marque et son savoir-faire, elle a choisi un cadre utilisé le plus souvent par des sociétés commerciales : le contrat de franchise.

« Il a l'avantage d'être clair », explique Alexis Pelluault, co-fondateur d'Elise avec Bruno Meura. « Mais il participe aussi d'une volonté de dépoussiérer l'image de l'ESS, de prouver que l'on peut répondre à une vocation sociale tout en tenant compte de la réalité économique», assume-t-il.

L'ensemble du processus est d'ailleurs conçu afin de créer un maximum de valeur. Tout le papier collecté - 18.000 tonnes prévues en 2018 - est trié feuille par feuille, afin d'éliminer les impuretés. Seuls les déchets pour lesquels existe une filière de recyclage sont collectés. Et un partenariat commercial avec Veolia assure que 100% des gisements seront repris.

Giulietta Gamberini

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Commentaire 1
à écrit le 04/04/2018 à 8:59
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Qui sans financement étatique, et c'est logique hein, ne pourrait pas fonctionner, bon vous me direz c'est exactement comme toute entreprise côté au CAC 40, sans les subventions massives des états leurs actionnaires ne pourraient pas mettre tous leur...

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