Éolien offshore : avec EDP, Engie veut devenir numéro 2 mondial

Le français Engie et le portugais EDP ont annoncé ce mardi 21 mai la création d’une co-entreprise. Cette dernière vise la deuxième place du podium en 2025.
Dominique Pialot
Engie mise sur l'éolien offshore
Engie mise sur l'éolien offshore (Crédits : Reuters)

Alors que le lauréat du dernier appel d'offres français en date dans l'éolien offshore, celui de Dunkerque, doit être annoncé dans quelques semaines, Engie annonce un mouvement stratégique. Le groupe va en effet créer une co-entreprise à 50-50 avec EDP Renewables, filiale de l'énergéticien portugais EDP avec qui il a d'ores et déjà développé plusieurs parcs d'éolien en mer, posé ou flottant, en France ou à l'étranger. Et avec qui il est candidat à Dunkerque. "Cela nous permettra d'accélérer sur les ambitions que nous avions annoncées fin février, de développer 3 gigawatts par an dans les énergies renouvelables au cours des trois prochaines années", a déclaré Gwenaelle Huet, qui dirige la filiale « renouvelables » d'Engie, dans un point téléphonique avec des journalistes.

Ensemble, les deux groupes affichent un portefeuille d'actifs en construction de 1,5 gigawatts (GW) et 4 GW en développement. Chacun apporte à la corbeille les parcs qu'il a développés de son côté, ainsi, bien sûr, que ceux développés ensemble depuis 2013 ans au sein de divers consortiums : Dieppe-Le Tréport (englué dans des recours qui n'en finissent pas) et Yeu-Noirmoutier pour les premiers rounds français, Moray East et Moray West au Royaume-Uni ainsi que des parcs d'éolien flottant à Leucate et au Portugal. « C'est une technologie dans laquelle Engie a acquis une position spécifique », affirme Gwenaelle Huet, qui dirige la filiale « renouvelables » d'Engie.

Complémentarités de compétences et de géographies

Outre la technologie, les deux groupes sont complémentaires sur le plan géographique. EDP est présent aux Etats-Unis depuis plus longtemps ainsi qu'au Royaume-Uni, quand Engie a des liens en Asie (notamment avec les japonais Mitsui, Marubéni ou Mitsubishi), potentiellement précieux pour les projets de développement affichés par les deux partenaires en Corée du Sud et au Japon. Mais les synergies sont également à trouver sur le plan des compétences.

« C'est de plus en plus sous la forme de PPA - power purchase agreements, ou contrats d'achat direct avec des entreprises ou des collectivités - que les énergies renouvelables se développent, rappelle Gwenaelle Huet. Et nos compétences en energy management nous permettent de négocier ce genre de contrats.»

EDP, de son côté, possède un levier d'optimisation important avec sa force d'achat. Ensemble, les deux groupes renforceront leur équipe de développement et leur capacité d'investissement.

Loin derrière Ørsted

A raison de 2 à 3 millions par mégawatt (MW) et une ambition de 5 à 7 GW en opération ou en construction en 2025 (+ de 5 à 10 GW en développement avancé), c'est un investissement de 15 milliards qui se profile, même si l'objectif est d'autofinancer l'activité, notamment en ne conservant que 50 % des actifs développés. En termes de gouvernance, c'est d'abord EDP qui nommera un CEO, les postes de COO et d'executive chairman revenant à Engie, puis cela alternera tous les trois ans. Le choix de la localisation du siège social n'a pas encore été arrêté.

Forts de leurs atouts respectifs et de leurs synergies, les deux partenaires visent tout simplement la deuxième place du podium mondial derrière le danois Ørsted (allié à Total pour l'appel d'offres de Dunkerque aux côtés du producteur d'énergie renouvelable belge Elicio, avec, selon la rumeur, un niveau de prix défiant toute concurrence). La marche peut sembler un peu haute alors que l'ex. Dong Energy, qui a développé un quart des capacités installées dans le monde à ce jour, prévoit de son côté une capacité de 11 à 12 GW en 2025 et un plan d'investissement de 200 milliards de couronnes danoises (27 milliards d'euros) sur les six prochaines années.

Dominique Pialot

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Commentaire 1
à écrit le 22/05/2019 à 8:42
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Nous avons le plus grand domaine maritime mondial, tant que nous ne saurons pas numéro un en la matière nous ne serons que les vulgaires minables européens ne sachant qu'exposer leur cupidité à la face du monde.

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