Flamanville : le gendarme du nucléaire relève une nouvelle série de manquements

Fuites d'huile, joints à remplacer, vétusté de compresseurs, fissures sur béton armé... L'ASN a relevé une série de non conformités sur le réacteur 2 de la centrale de Flamanville. A l'arrêt pour maintenance depuis janvier 2019, il devait redémarrer à la fin du mois. Le redémarrage est finalement prévu pour le 8 novembre. Celui du réacteur 1 est, quant à lui, repoussé au 15 décembre.
(Crédits : Regis Duvignau)

Alors qu'EDF a présenté hier son plan d'attaque pour sauver la filière nucléaire plombée par des retards de chantiers, des problèmes de maintenance et des coûts exorbitants, l'AFP révèle ce vendredi que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a identifié une longue série de "non conformités" sur un réacteur de la centrale nucléaire EDF, à l'arrêt, de Flamanville (Manche), dont le redémarrage est repoussé.

Selon le site internet de RTE, gestionnaire du réseau électrique à haute tension, le redémarrage du réacteur 1 est repoussé au 15 décembre et celui du réacteur 2 au 8 novembre, alors qu'en avril ces redémarrages étaient annoncés pour le 31 octobre. Le réacteur 2 est en maintenance depuis le 10 janvier 2019. Le réacteur 1 est lui arrêté depuis le 18 septembre 2019 en raison de problèmes de corrosion. Leur redémarrage a été repoussé à plusieurs reprises.

Fuites, vétusté, fissures, corrosion

Interrogé par l'AFP, le gendarme du nucléaire a indiqué que le report du redémarrage du réacteur 2 était en partie dû à des demandes de sa part. "Il s'agit de non conformités relevées par l'ASN notamment lors de ses inspections. Une autre partie concerne les justifications que l'ASN attend", selon le service de presse du gendarme du nucléaire.

Dans un courrier de 11 pages daté du 7 octobre disponible sur son site internet, l'ASN a ainsi formulé de nombreuses "demandes d'actions correctives" concernant notamment des "fuites d'huile" sur un moteur, des "joints intumescents de portes coupe-feu" à "remplacer", la "vétusté" de compresseurs, des "fissures" sur béton armé, ou de la "corrosion" sur une vanne.

Ce courrier fait suite à une "inspection annoncée" qui a eu lieu les 16 et 24 septembre, selon le document. Interrogé par un correspondant de l' AFP, EDF a indiqué avoir envoyé des éléments de réponse à l'ASN.

Le redémarrage du réacteur 1 moins prioritaire

Concernant les causes du report du redémarrage du réacteur 1, l'ASN a renvoyé vers l'exploitant. EDF avait évoqué en septembre le report du redémarrage du réacteur 1 et sa volonté de "prioriser" celui du réacteur 2.

La centrale de Flamanville est placée sous surveillance renforcée de l'ASN depuis le 11 septembre 2019. A côté des réacteurs 1 et 2 de Flamanville, EDF construit l'EPR, qui connaît lui aussi de nombreux retards et surcoûts.

Estimé à trois milliards d'euros lors de sa présentation il y a 16 ans, l'EPR de Flamanville devait initialement entrer en service en 2012. Selon les dernières estimations, le coût pourrait s'élever à 12,4 milliards d'euros tandis que le chargement du combustible est désormais prévu pour la fin 2022. La crise sanitaire, elle, n'aurait eu qu'un impact modéré sur les avancées du chantier.

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