Dans le rouge, EDF annonce un plan d'économies et de cessions

L'électricien, qui a subi une perte nette de 700 millions d'euros, veut réduire ses charges opérationnelles de 500 millions d'euros entre 2019 et 2022 et engager pour environ 3 milliards de nouvelles cessions d'ici à 2022, a-t-il indiqué dans un communiqué jeudi. Non remplacement de tous les départs et mobilité des salariés en interne seront par ailleurs privilégiés pour éviter des "plans sociaux massifs", assure Jean-Bernard Lévy, le PDG d'EDF.
La pandémie de Covid-19 s'est traduite par une chute de la consommation d'électricité allant jusqu'à 20% en France.
La pandémie de Covid-19 s'est traduite par une chute de la consommation d'électricité allant jusqu'à 20% en France. (Crédits : Pascal Rossignol)

EDF a plongé dans le rouge au premier semestre et annonce un plan d'économies et de cessions pour compenser les effets de la crise sanitaire.

L'électricien, qui a subi une perte nette de 700 millions d'euros, veut réduire ses charges opérationnelles de 500 millions d'euros entre 2019 et 2022 et engager pour environ 3 milliards de nouvelles cessions d'ici à 2022, a-t-il indiqué dans un communiqué ce jeudi. Les investissements seront également stabilisés.

"La crise sanitaire a des effets contenus mais durables et pour faire face et continuer le développement de la stratégie Cap 2030 et bien sûr pour maintenir notre endettement, qui est élevé, sous contrôle, nous engageons un plan d'action", a déclaré à des journalistes le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, lors d'une conférence téléphonique. "Ces économies sont recherchées, elles sont en train d'être préparées dans l'ensemble des secteurs de l'entreprise", a-t-il précisé.

Mais elle ne devront pas, selon lui, mettre en cause la stratégie de l'entreprise (satisfaction client, numérisation, grands projets nucléaires et renouvelables, développement à l'international). "Cette stratégie ne peut pas être cohérente avec des plans sociaux massifs et ce n'est pas ce que nous avons l'intention de faire", a ajouté M. Lévy.

"Nous allons réguler les effectifs du groupe en ne procédant pas au remplacement de tous les départs et en facilitant la mobilité des salariés vers les activités à plus fort potentiel pour ceux qui seraient dans des activités à plus faible potentiel", a-t-il expliqué.

EDF avait déjà confirmé début juillet travailler à un plan d'économies baptisé "Mimosa", suscitant l'inquiétude ses syndicats.

Nucléaire en baisse

La perte nette de 700 millions d'euros, qui se compare à un bénéfice net de 2,5 milliards  d'euros au premier semestre de 2019, s'explique en grande partie par un résultat financier en chute en raison de l'évolution de la valeur comptable de certains actifs.

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) recule pour sa part modestement de 2% à 8,2 milliards d'euros sur la période malgré un impact négatif de 1 milliard lié à la crise sanitaire.

La pandémie de Covid-19 s'est en effet traduite par une chute de la consommation d'électricité allant jusqu'à 20% en France avec la mise à l'arrêt de pans entiers de l'économie. Elle a aussi désorganisé le planning industriel d'EDF, qui va pouvoir produire moins d'électricité nucléaire que prévu initialement.

La production nucléaire française doit ainsi atteindre 315 à 325 térawattheures (TWh) cette année, prévoit EDF, alors qu'une fourchette de 375 à 390 TWh avait été annoncée avant la crise. Ce sera bien moins que les 379,5 TWh produits l'an dernier.

Lire aussi : Coronavirus: EDF pourrait suspendre des réacteurs nucléaires

Le groupe avait aussi suspendu ses prévisions financières en avril en raison de l'incertitude causée par la crise sanitaire. Il y voit désormais plus clair et anticipe un Ebitda entre 15,2 et 15,7 milliards.

La crise occasionnée par la pandémie a aussi compliqué la tâche d'EDF sur le chantier du nouveau réacteur EPR en construction à Flamanville (Manche), déjà plombé par de nombreux retards et surcoûts.

"Toutes les activités de construction sur site ont été temporairement interrompues entre mi-mars et début mai, ce qui pourrait engendrer des délais et des coûts supplémentaires", prévient le groupe, qui vise pour l'instant un chargement du combustible nucléaire fin 2022.

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Commentaires 3
à écrit le 30/07/2020 à 14:42
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Pas de soucis le prix du kilowattheure va fortement augmenter et l'affaire est réglée.

à écrit le 30/07/2020 à 10:38
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Ils pourraient déjà réduire la voilure par deux pour le comité d’entreprise.Entre les emplois "planqués" et le patrimoine immobilier, il y a de quoi faire de belles économies !!!!

le 11/09/2020 à 10:37
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encore un qui n y connais rien.

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