H2 Green Steel boucle son financement pour produire de l'acier vert en Suède

Après SSAB, un autre groupe suédois, H2 Green Steel, va produire de l'acier décarboné, à base d'hydrogène, grâce à une levée de fonds d'un montant de 1,5 milliard d'euros. L'enjeu industriel au niveau mondial est de réduire les émissions de la sidérurgie qui comptent pour 7% des émissions totales.
L'acier est le métal le plus utilisé reste indispensable, mais la sidérurgie est responsable de 5% des émissions de CO2 à l'échelle européenne et de 7% dans la monde.
L'acier est le métal le plus utilisé reste indispensable, mais la sidérurgie est responsable de 5% des émissions de CO2 à l'échelle européenne et de 7% dans la monde. (Crédits : Reuters)

Décarboner la production d'acier dans le monde compte parmi les enjeux majeurs dans la lutte contre le dérèglement climatique. Le métal le plus utilisé reste indispensable, mais la sidérurgie est responsable de 5% des émissions de CO2 à l'échelle européenne et de 7% dans le monde, selon la Commission européenne. Aussi, les initiatives se multiplient pour produire un acier qui puisse se passer du charbon coke en utilisant une énergie verte ou bas carbone, notamment en Suède.

La société SSAB fabrique déjà un acier recyclé à partir d'électricité non fossile et de biogaz, dont le procédé permet des émissions de carbone quasi nulles, ainsi qu'un acier dont la technologie « qui repose sur la réduction directe du minerai de fer à l'aide d'hydrogène renouvelable, ce qui permet de rejeter de l'eau à la place du CO2 ».

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Une autre entreprise suédoise, H2 Green Steel, a annoncé cette semaine avoir levé 1,5 milliard d'euros, un montant qui va lui permettre de boucler le financement de la construction du premier électrolyseur de grande taille en Europe, pour produire un acier décarboné à base d'hydrogène. Il donnera naissance à la première aciérie « depuis des décennies » sur le Vieux continent, souligne le groupe. Le projet, lancé en 2020, démarrera sa production à la fin de 2025 à Boden, dans le nord de la Suède.

Le nouveau procédé, qui utilise de l'hydrogène produit à partir d'électricité hydraulique, doit permettre de réduire jusqu'à 95% les émissions de CO2 de l'acier par rapport à celui qui est issu des hauts fourneaux sidérurgiques traditionnels utilisant le charbon pour désoxyder le minerai de fer.

La participation de plusieurs fonds d'investissement

Le bouclage du financement, « la plus grande levée de fonds privés en Europe cette année », précise H2 Green Steel, a été réalisé grâce au fonds Hy24 spécialisé dans l'hydrogène, au fonds Altor implanté surtout dans les pays nordiques, en Allemagne, en Autriche et en Suisse, au fonds singapourien GIC, et au fonds Just Climate, société d'investissement dont l'ambition est d'investir dans les secteurs de l'industrie lourde les plus émetteurs en carbone pour les décarboner. La répartition des investissements n'a pas été rendue publique. Jusqu'à présent, la société avait levé 1,8 milliard d'euros de fonds propres et reçu des prêts bancaires à hauteur de 3,5 milliards d'euros.

Il s'agira « de la première usine d'acier construite en Europe depuis des décennies », a souligné Pierre-Etienne Franc, Pdg de Hy24, rappelant que la clé de réussite d'un projet de telle ampleur est « le faible prix de l'électricité » et « la proximité du minerai de fer et d'un port ». « Cela marque le début de la décarbonation à l'échelle industrielle de la production des matériaux de base », a résumé Otto Gernandt, directeur financier de H2 Green Steel. « En tant qu'investisseur à long terme, nous nous engageons à fournir des capitaux pour développer des solutions qui aident à décarboner l'économie réelle », a ajouté Choo Yong Chen, directeur des investissements en private equity chez GIC, cité dans le communiqué.

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Les grands noms de l'automobile allemande ont souscrit au projet pour être clients : Mercedes, BMW, ainsi que des constructeurs suédois comme Scania et Electrolux notamment. D'autres projets de ce type existent en Europe, notamment à Fos-sur-mer dans le sud de la France, mené par un consortium constitué par l'incubateur européen EIT InnoEnergy avec Engie et Forvia. Les acteurs traditionnels de l'acier comme ArcelorMittal ont aussi leurs propres plans de décarbonation, basés sur des technologies similaires.

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